Holà,
Féérie des couleurs - magie de l’artisanat, on en a plein les yeux!!!!!
San Cristobal aujourd’hui est un immense marché où les indiens des villages d’à côté viennent vendre leurs produits. «C’est magnifique !« on a du le dire mille fois.
Les femmes sont habillées en jupe noire de laine de chèvre et en tunique bleue ou violine brodée par elles même. Elles sont superbes, avec leur bébé dans leur dos. On a craqué, on était près à tout acheter.
Nous avons voulu rencontrer ce peuple chez lui, et nous sommes partis à Zinacantan à une demie heure dans la montagne. A l’entrée, on nous délivre un reçu pour «4 frances» contre 0 pesos (4 €)
Nous avons eu beaucoup de chance, car aujourd’hui c’est la San Lorenzo, patron du village et donc la grande fête annuelle.
Tous les Tzotzils (une des principale tribus du Chiapas) de la région convergent vers le village, dans leurs habits de fête. Ils étaient au moins 1 500 ou peut-être le double !!!
Je vous assure que c’est un choc, quand en arrivant sur la place de l’église, vous êtes au milieu d’eux ! Tous - petits -cheveux noirs - peau mat - les femmes jupes noires (unies ou brodées) et tuniques bleues ou violettes et toutes brodées de fleurs, d’oiseaux, de saints, et de motifs ancestraux. Leurs cheveux tressés en deux nattes qui leur tombent dans le dos, avec des rubans de couleur et des perles. Les hommes sont habillés «à l’européenne» mais portent par dessus la chemise, une tunique toujours bleue ou violette, et brodée par leur femme avec des jolis pompons qui ressemblent à de la passementerie. Certains portent des chapeaux avec des rubans de couleur.
Imaginez toutes ces personnes habillées de la même façon. Il était impossible de prendre des photos et celles que vous verrez sur la galerie, ont été prises à l’arrache, pour ne pas déranger. C’est un peuple très fier, ils croient que quand on les prend en photo, on leur vole leur âme.
Aucun bébé pleure, ils sont tous dans le dos de leur maman, et on aperçoit de temps en temps, une petite main, ou des petits pieds qui dépassent du châle. Les femmes allaitent à même le trottoir et découvre leur sein en toute simplicité. Les couples se tiennent par la main (jeunes ou moins jeunes) et toute la famille est attentionnée envers les plus jeunes et les plus vieux.
Nous avons déambulé au milieu d’eux, nous étions l’attraction, nous étions complètement différents, avec nos cheveux clairs, nos peaux claires, et nos vêtements de sport. Ils se promenaient par famille, et l’on pouvait retrouver des similitudes au niveau de la broderie, sur les tuniques de la même famille.
Ils mangeaient, dansaient, et surtout priaient avec énormément de ferveur. L’église était remplie de brassées de glaïeuls, de rubans, de fruits (bananes, pastèques ...) et de maïs. Quand on vous dit remplie c’est que tout l’autel jusqu’au plafond était fleuri, ainsi que toutes les chapelles. Des cierges ou de simples bougies par centaines. Et au sol, une grosse couche d’épines de pin. Les indiens se signent plusieurs fois à l’extérieur et à l'intérieur de l’église et s’agenouillent par terre en psalmodiant. Ils couvrent les statues de rubans de couleurs vives. Des hommes vêtus différemment, manteau long et noir en laine de chèvre, et sandales hautes, peut-être des chamans, par dizaine, bénéficient des meilleurs places et s’occupent des autels.
Nous avions l’impression d’être sur une autre planète. Des dizaines d’orchestre (hommes vêtus à la mexicaine) jouent un peu partout - des braseros fument dans tout le village - on lance des pétards très bruyants - des enfants déguisés avec des masques des dieux indiens dansent au milieu de la place mélangeant les anciennes croyances à la foi catholique - odeur de maïs grillé et de jus de fruits frais - Les enfants moins timides viennent vers nous, ils ont des traits asiatiques avec leurs yeux en amande.
Nous repartons les laissant dans leur fête et leur monde, assez dubitatif sur notre monde à nous.
Buenas Noches, Los Quatros.
Pour regarder nos photos de la journée allez sur : http://gallery.me.com/denisfol/100099