Sabai-dee,
A l’aube, nous atterrissons à Pakse, principale ville du sud du Laos, dans la province de Champasak. Depuis trois ans, un pont sur le Mékong la relie à la Thaïlande toute proche à 44 km, dynamisant la ville. Les routes sont en bon état et on voit de nombreux chantiers, maisons, boutiques et conduites pour apporter l’eau courante dans les villages.
Nous partons pour le plateau des Boloven, à une altitude située entre 700 et 1 200 m., propice à la culture du thé mais surtout à celle du café, véritable nouvel or noir pour la région.
Le café laotien depuis cinq ans environ, est de plus en plus recherché pour sa qualité par les acheteurs européens et asiatiques. Planté par les français dans les années 20, la production était restée peu développée. Mais récemment, les plantations se multiplient et une nouvelle usine de torréfaction vient de s’ouvrir. Nous visitons une pépinière de plants d’Arabica. Le processus est lent. Il faut attendre un an pour repiquer la jeune pousse, que fait délicatement la jeune laotienne, dans le champ de production. Puis encore 2 à 3 ans pour cueillir les premiers grains. L’arabica est la variété la plus demandée mais la plus fragile. Les plants doivent être renouvelés tous les 20 ans alors que la variété Robusta produit pendant 100 ans.
La demande mondiale croissante de caoutchouc amène des investisseurs étrangers chinois et vietnamiens. Avec leur expérience et leurs contre-maîtres, ils créent d’immenses plantations, seuls les manoeuvres sont embauchés sur place. La sève n’est pas traitée ici, elle est expédiée directement dans leurs pays. Les plantations de teck et les rizières complètent le paysage.
Toutes ces cultures font reculer la forêt primaire, la déforestation repousse la flore et la faune. La chasse et la pêche intensives ont anéantis la faune, tout a été mangé, et tout est encore mangé, jusqu’aux insectes, fourmis, cigales, araignées. Seuls les aigrettes sont présentes dans le ciel car cet échassier est immangeable. Il se nourrit de sangsue dans la vase et sa chair est noire. Même les parcs nationaux n’arrivent pas à protéger les oiseaux. Le logo du parc que nous visitons arbore fièrement un flamant rose, mais nous n’en verrons aucun et ce n’est pas à cause de la migration, mais pour son goût.
La région a beaucoup d’eau du fait de la hauteur du plateau, et de nombreuses cascades viennent colorer le paysage. Nous en visitons quelques unes, assez belles malgré l’eau basse en cette saison.
Il fait de plus en plus chaud, alors que nous sommes en hauteur et le matin. 35° . Les locaux parlent de sécheresse, de canicule, de changement de saison, habituellement il fait moins chaud à cette période. On retrouve le même discours que dans tous les autres pays que nous avons traversé : le changement de temps.
Nous visitons plusieurs villages. Les laotiens du sud sont plus aisés que ceux du nord. Ils ont plus de terre et cultivent à côté de leur maison, des potagers. La différence est flagrante entre les villages qui cultivent le café et les autres. Les premiers voient leurs maisons traditionnelles remplacées par des maisons en dur. Les autres restent fidèles au bois et au toit en paille et bambou.
Nous arrivons à un village de la minorité Katu, en même temps qu’un orage tropical très impressionnant. La visite est impossible mais l’atmosphère se rafraîchit. Du fait, de la pluie et du fait qu’ils sculptent leurs cercueils et les gardent, sous ou à côté de leur maison. Cela s’appelle être prévoyants.
Sur tout le plateau, situé près de la frontière Vietnamienne, des cratères de bombe sont encore présents, certains servent comme réserves d’eau. La région a beaucoup souffert et la plupart des villes et villages ont été complètement rasés pendant la guerre. Cette zone compte parmi les régions les plus bombardées de la guerre du Vietnam et beaucoup de secteurs restent encore à déminer, freinant l’expansion des cultures.
Retour à l’hôtel, où la propriétaire est une laotienne chassée par la guerre avec sa famille, émigrée en France en 1975. Elle est revenue il y a quelques années. Un restaurateur nous confie que lui aussi est revenu de son Berry d’adoption, et que le froid lui manque ! Et combien d’autres encore !
Le régime s’ouvre petit à petit, et la rigueur politique s’accompagne d’une ouverture économique. Les anciens bannis sont maintenant bienvenus et empêchent d’une certaine façon, que tout le pays soit envahis par les chinois, les vietnamiens ou les thaïlandais. Demain balade à dos d’éléphants mais comme vous le savez cela sera une autre histoire.
Sohk Dee Der
Nos photos sur la galerie, http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php et choisissez le jour désiré.
A l’aube, nous atterrissons à Pakse, principale ville du sud du Laos, dans la province de Champasak. Depuis trois ans, un pont sur le Mékong la relie à la Thaïlande toute proche à 44 km, dynamisant la ville. Les routes sont en bon état et on voit de nombreux chantiers, maisons, boutiques et conduites pour apporter l’eau courante dans les villages.
Nous partons pour le plateau des Boloven, à une altitude située entre 700 et 1 200 m., propice à la culture du thé mais surtout à celle du café, véritable nouvel or noir pour la région.
Le café laotien depuis cinq ans environ, est de plus en plus recherché pour sa qualité par les acheteurs européens et asiatiques. Planté par les français dans les années 20, la production était restée peu développée. Mais récemment, les plantations se multiplient et une nouvelle usine de torréfaction vient de s’ouvrir. Nous visitons une pépinière de plants d’Arabica. Le processus est lent. Il faut attendre un an pour repiquer la jeune pousse, que fait délicatement la jeune laotienne, dans le champ de production. Puis encore 2 à 3 ans pour cueillir les premiers grains. L’arabica est la variété la plus demandée mais la plus fragile. Les plants doivent être renouvelés tous les 20 ans alors que la variété Robusta produit pendant 100 ans.
La demande mondiale croissante de caoutchouc amène des investisseurs étrangers chinois et vietnamiens. Avec leur expérience et leurs contre-maîtres, ils créent d’immenses plantations, seuls les manoeuvres sont embauchés sur place. La sève n’est pas traitée ici, elle est expédiée directement dans leurs pays. Les plantations de teck et les rizières complètent le paysage.
Toutes ces cultures font reculer la forêt primaire, la déforestation repousse la flore et la faune. La chasse et la pêche intensives ont anéantis la faune, tout a été mangé, et tout est encore mangé, jusqu’aux insectes, fourmis, cigales, araignées. Seuls les aigrettes sont présentes dans le ciel car cet échassier est immangeable. Il se nourrit de sangsue dans la vase et sa chair est noire. Même les parcs nationaux n’arrivent pas à protéger les oiseaux. Le logo du parc que nous visitons arbore fièrement un flamant rose, mais nous n’en verrons aucun et ce n’est pas à cause de la migration, mais pour son goût.
La région a beaucoup d’eau du fait de la hauteur du plateau, et de nombreuses cascades viennent colorer le paysage. Nous en visitons quelques unes, assez belles malgré l’eau basse en cette saison.
Il fait de plus en plus chaud, alors que nous sommes en hauteur et le matin. 35° . Les locaux parlent de sécheresse, de canicule, de changement de saison, habituellement il fait moins chaud à cette période. On retrouve le même discours que dans tous les autres pays que nous avons traversé : le changement de temps.
Nous visitons plusieurs villages. Les laotiens du sud sont plus aisés que ceux du nord. Ils ont plus de terre et cultivent à côté de leur maison, des potagers. La différence est flagrante entre les villages qui cultivent le café et les autres. Les premiers voient leurs maisons traditionnelles remplacées par des maisons en dur. Les autres restent fidèles au bois et au toit en paille et bambou.
Nous arrivons à un village de la minorité Katu, en même temps qu’un orage tropical très impressionnant. La visite est impossible mais l’atmosphère se rafraîchit. Du fait, de la pluie et du fait qu’ils sculptent leurs cercueils et les gardent, sous ou à côté de leur maison. Cela s’appelle être prévoyants.
Sur tout le plateau, situé près de la frontière Vietnamienne, des cratères de bombe sont encore présents, certains servent comme réserves d’eau. La région a beaucoup souffert et la plupart des villes et villages ont été complètement rasés pendant la guerre. Cette zone compte parmi les régions les plus bombardées de la guerre du Vietnam et beaucoup de secteurs restent encore à déminer, freinant l’expansion des cultures.
Retour à l’hôtel, où la propriétaire est une laotienne chassée par la guerre avec sa famille, émigrée en France en 1975. Elle est revenue il y a quelques années. Un restaurateur nous confie que lui aussi est revenu de son Berry d’adoption, et que le froid lui manque ! Et combien d’autres encore !
Le régime s’ouvre petit à petit, et la rigueur politique s’accompagne d’une ouverture économique. Les anciens bannis sont maintenant bienvenus et empêchent d’une certaine façon, que tout le pays soit envahis par les chinois, les vietnamiens ou les thaïlandais. Demain balade à dos d’éléphants mais comme vous le savez cela sera une autre histoire.
Sohk Dee Der
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