Ni Hao,
Quelle surprise de voir
la neige tomber, on avait presque oublié ! Que demander de mieux pour quitter
cette région proche du Tibet ! Un magnifique yack blanc se promène, ses longs
crins touchant le sol. Les drapeaux bouddhistes voltigent avec la neige, on
n’aperçoit plus les montagnes, les maisons fument.
La route du retour est
toujours aussi pénible, il nous faudra quatre heures et demie pour rejoindre
Lijiang. Dans la vallée, la neige cesse, et c’est un beau soleil qui nous
accueille avec environ 15 degrés de plus qu’au départ.
Nous visitons un musée
sur la culture et l’écriture Dongba.
Cette très belle écriture
imaginaire, vieille de 1400 ans est donc la deuxième, après l’Hébreux, plus
ancienne langue vivante du monde. Elle est basée sur des images naïves presque
enfantines. Les caractères paraissent plus aisés à déchiffrer que le chinois,
mais seulement en apparence. Un caractère seul, ou associé avec tel ou tel autre,
n’a plus du tout la même signification. À partir des 8 000 caractères de la
langue, on peut ainsi construire des dizaines de milliers de combinaisons. Il
faut trente ans pour toutes les maitriser.
La transmission est très
difficile, les maîtres choisissent les enfants dignes de l’apprendre. Il serait
dommage que cette langue se perde, concurrencée par le mandarin et l’anglais.
Des cours du soir sont maintenant proposés pour encourager les Naxis à la
parler.
Le peuple Naxi et les
Mosus, une des sous-divisions Naxi, l’ont principalement développée. Il reste
environ 5 000 Mosus, vivant encore aujourd’hui, sous un régime
matriarcal.
Des recherches ont été
menées en comparant les symboles Naxis et les hiéroglyphes Egyptiens, et
mettent en évidence beaucoup de similitudes.
Dongba était aussi une
ancienne religion de Chine, implantée exclusivement dans le nord du Yunnan et
dans le Sichuan. Mélange de bouddhisme chinois, de lamaïsme tibétain et
d'hindouisme.
Nous pouvons admirer des
costumes de la vie quotidienne mais aussi des armures et armes des guerriers,
toutes faites en cuir. Un costume de chaman nous surprend avec un énorme
chapeau orné de plusieurs plumes de faisan.
Une carte de la région
nous montre la route du Thé-cheval. Elle permettait aux Mongols et aux
Tibétains de vendre leurs chevaux contre du thé, du sel ou des fruits en
provenance du sud de la Chine. Lijiang était la plaque tournante de ces
échanges commerciaux, garantissant aux Naxis une source de revenus importante.
La dynastie Mu, qui a
régné sur la région pendant 470 ans et 22 générations, a été la plus longue de
Chine. Seuls les mandchous, en arrivant sur le trône de Pékin au XVIIIème
siècle, sont parvenus à étendre leur pouvoir sur ces terres.
Nous déambulons dans la
vieille ville entre les lamas (pas les moines, les animaux), les faucons, les
chevaux, les groupes folkloriques, destinés à des milliers de touristes
chinois.
Le jeu étant de les
éviter dans les ruelles étroites de la ville. Les anciens, en costume, se
rassemblent sur la place pour discuter et regarder, amusés, le flot continu des
touristes.
Les petites chinoises
sont juchées sur des talons vertigineux, qui rendent leur démarche assez
hasardeuse sur les pavés. Nous croisons un caniche teint en rose, pas de doute,
le progrès est en route.
Nous finissons la journée à un concert de musique traditionnelle Naxi. Une trentaine de musiciens, dont la moyenne d'âge des solistes dépasse les 80 ans, joue avec des instruments datant de plus de 200 ans. Le leader du groupe en a 88. Tous de violet vêtus, avec de grandes barbes blanches, ils sont impressionnants. De plus jeunes musiciens et chanteurs viennent compléter l’ensemble. Le résultat est séduisant et ces maîtres imposent le respect, même si nos oreilles ne sont pas toujours habituées à ces sonorités.
Demain, lever matinal
pour s’envoler vers Chengdu, mais comme vous le savez, cela sera une autre
histoire.
Zai Jian,
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