Pucon est une ville à 780 km au sud de Santiago, au sud-est, contre la cordillère, d’ailleurs son nom veut dit «entrée de la cordillère». C’est une station balnéaire lacustre réputée pour ses nombreux thermes et une station de ski sur les pentes du volcan Villarrica.
Mais ce qui nous importe ici, ce sont les Mapuches.
Les Mapuches vivent en Patagonie argentine et chilienne. Ils sont environ 300 000 en Argentine et plus d'un million au Chili ce qui constitue 10 % de la population actuelle de celui-ci. Aujourd'hui, la plupart des Mapuches vivent à Temuco, Santiago du Chili et le tiers vit dans les campagnes.
C'est le seul peuple originaire d'Amérique latine à avoir stopper l'expansion Inca sur son territoire, et le seul aussi qui n'a pas été vaincu par la colonisation espagnole, obligeant celle-ci à signer avec ses autorités traditionnelles des traités reconnaissant les territoires autonomes Mapuches.
Bien avant la conquête espagnole, ils eurent à se défendre de l’invasion des Incas et après l’arrivée des espagnols, la résistance fut très dure. En 1641, les espagnols n’arrivant pas à mettre en déroute ce peuple, signent un pacte, selon lequel tout le territoire au sud de la rivière Biobio appartient aux Mapuches. Et cette situation perdura jusqu’à la fin du XIX° siècle.
En 1810, l’Indépendance du Chili déclenche un formidable génocide qui fait passer la population Mapuche de 1 800 000 à 360 000 personnes en 20 ans. Les Mapuches sont alors enfermés dans des réserves et «pacifiés», leurs terres spoliées, leur culture niée, leurs traditions et leur langue interdites.
De 1870 à 1880, se firent deux expéditions génocidaires par les armées argentines et chilienne, avec comme résultat la confiscation des terres Mapuches et le meurtre de 800 000 d’entre eux. Par la suite, les miliciens et les propriétaires terriens se répartirent ces terres. En 1973, le coup d’état militaire du général Pinochet frappe, de nouveau, durement les Mapuches dont bon nombre sont alors, torturés, fusillés ou portés disparus.
En 1989, la transition démocratique n’apporte aucune amélioration spécifique à la condition de vie des Mapuches, les multinationales et les riches propriétaires chiliens, qui ont récupéré des milliers d’hectares sous Pinochet, continuent d’exploiter leurs terres spoliées et de les menacer dans leurs vies et dans leurs traditions.
En 1992, les premiers soulèvements Mapuches ont lieu, depuis, et sans que les gouvernements successifs n’apportent aucune autre réponse qu’une répression féroce, ils continuent de lutter contre la déforestation, les mégas projets de centrales hydroélectriques, la contamination de leurs sols par des décharges sauvages, les discriminations économiques, sociales et raciales dont ils sont l’objet, au quotidien.
Ils sont traités de terroristes et ils sont à ce titre plus de 200 chefs de communautés, autorités traditionnelles, mères de famille, étudiants, simple paysans, incarcérés, inculpés, torturés, ou assassinés, comme Alex Saavedra en 2002.
Demain, nous irons les trouver dans leur réserve, mais comme vous le savez cela sera une autre histoire.
Les photos d'aujourd'hui sont disponibles sur : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/29-Octobre
1 commentaire:
gros bisous à toute la famille
je suis votre aventure tous les
jours depuis que j'ai un ordi et je me régale.
continuer c'est formidable.
yvette
Enregistrer un commentaire