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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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jeudi 2 février 2012

Amber - Jaipur - Inde

Namaste,

En allant au fort d’Amber, nous traversons Jaipur, capitale du Rajasthan avec 4 millions d’habitants pour 200 Km2, soit une densité de 20 000 habitants au kilomètre carré ! La ville a quadruplé dans les cinquante dernières années, notamment avec l’exode des hindous qui habitaient le Pakistan et qui sont venus s’installer ici après la partition de l’Inde. La vieille ville est entièrement rose depuis 1876, année de la visite du Prince de Galles à Jaipur. Le Maharaja Ram Singh II l’a fait peindre en son honneur, sauf le palais qui est resté jaune pour le distinguer. Depuis, la tradition a été conservée et il est interdit aux habitants de la vieille ville d’utiliser une autre couleur pour leur maison. La ville a été dessinée par un architecte avec des grandes avenues et des rues se coupant toutes à angle droit, fait unique en Inde. 

Après 10 km, nous arrivons au pied du fort d’Amber, où une cohorte d’une centaine d’éléphants, joliment décorés, monte les touristes jusqu’à la place principale du fort. Nous nous installons deux par deux pour vingt minutes de montée dans un siège placé en travers de l’éléphant, le cornac, enrubanné, au devant de nous. Ça balance pas mal, mais le sentiment de puissance que l’animal nous fait passer est impressionnant. Un charmeur de serpent incite son cobra à sortir de son panier.

Le fort est entouré de 20 km de remparts qui serpentent sur les montagnes alentour. Amber, passage obligé des caravanes où le «péage» représentait une part importante des revenus du Maharaja, était l’ancienne capitale de l’Etat avant que Jaipur soit fondée. Il y a en fait deux forts, le premier du XV°, plus résidentiel, qui se visite et le second, fondé en 1135. Sa vocation est militaire, en haut de la montagne, réputé imprenable qui servait de refuge à la population et aux maharajas en cas d’attaque.

Le fort est une succession de quatre cours séparées par quatre portes magnifiques, dont celle de Ganesh, réputée la plus belle de l’Inde ! La première cour est consacrée à l’accueil des invités royaux et sert de logement aux militaires. La deuxième cour est la plus intéressante. Le maharaja Jai Sing I devant la force de l’armée musulmane a préféré sceller un pacte avec l’empereur moghol  Akbar en lui donnant sa fille en mariage  Ses troupes se  joindront aux musulmans et iront jusqu’en Iran, envoyant des montagnes de richesses à Amber. La deuxième cour a été transformée à cette occasion, nous y voyons la salle des audiences privées avec un mélange de style moghol et hindou et une salle attenante avec 27 kacheris (secrétaires) chargés de rédiger les ordres du Maharaja , chacun étant chargé d’une des 27 régions de son royaume.
La troisième cour abrite la salle des miroirs, toute en marbre avec des multitudes de miroirs et la salle des plaisirs avec une fontaine intérieure pour rafraîchir pendant l’été torride. Un jardin représente le paradis musulman avec quatre parties identiques.
La dernière cour est destinée aux 12 appartements des 12 femmes de Madho Singh I, qui fit ériger ce fort. Celui-ci mesurait deux mètres et pesait plus de 200 kilos !
Ce fort possède des systèmes d’eau révolutionnaires pour l’époque, avec eau chaude pour les salles de bain, 99 toilettes, un jacuzzi à quatre places en marbre, des piscines... Les décorations florales, au mur, sont incrustées de pierres précieuses. Un jardin de safran installé au milieu du lac. Un brumisateur d’eau parfumée projetée. Un jardin de buis au dessin géométrique construit par les moghols. Un vrai conte des mille et une nuits !

L’observatoire astronomique (reconnu par l’UNESCO) nous accueille avec le plus grand cadran solaire du monde, qui donne l’heure à deux secondes près. Jai Singh II, fils du fondateur de Jaipur, était féru d’astronomie et d’astrologie et a fait construire dix sept instruments, à côté du palais, tous immenses et impressionnants encore aujourd’hui par leur précisions. Tous ces calculs permettaient de définir les éclipses et les phases de la lune, et de prédire les jours propices aux plus grands évènements.

Le palais recèle des trésors en textiles, cuirs, broderies, armes, calèches, selles d’éléphant, photographies et architecture.
Une immense salle de réception (environ 1 250 m2) nous ouvre ses portes en argent. C’est une pièce historique où Lord Mountbatten siégeait à côté du maharadjah de Jaipur, aussi gouverneur du Rajasthan sous la domination Anglaise.
Les pièces les plus spectaculaires sont deux immenses jarres en argent, fabriquées en 1902, à partir de 14 000 pièces d’argent chacune. Le maharaja Madho singh II, invité à Londres pour le couronnement d’Edouard VII, ne voulait pas être souillé par l’eau de la Tamise, impure pour sa consommation et ses ablutions. Il a donc voyagé avec ses quatre jarres contenant 4 091 litres chacune et remplies d’eau du Gange. A son retour, en remerciement, il en fit jeter une  la mer, deux sont exposées et l’autre est dans une autre partie du palais. Ce sont les plus grosses jarres du monde, suivant le Guiness book.

Nous terminons la journée par un tour de ville en rickshaws, vélo avec un siège à l’arrière pour deux personnes. Une véritable bataille s’engage pour nous emmener, nous sommes obligés de nous reculer et de laisser faire le guide. Le plus âgé des quatre pauvres bougres qui pédalent pour nous a 74 ans ! C’est un métier très pénible mais un moyen de survie. Notre course est facturée 300 roupies, un indien en aurait donné 150 soit un peu plus de 2€ !!!!
Nous sommes à l’heure de la sortie des bureaux et la circulation atteint un niveau de désorganisation où le miracle est plus que permanent. Les personnes descendent du bus avant que celui-ci soit arrêté. Deux, trois ou quatre personnes sur une moto. Ou deux sur une moto, avec le passager dans l’autre sens, pour tenir trois énormes cartons empilés sur ses genoux. Un cheval tirant une charrette, à notre hauteur, s’effraie des nombreux et stridents coups de klaxon. Un chameau avec sa démarche chaloupée ralentit une file de voitures. Des dizaines de cycles et de motos juste derrière nous, dont certains nous interpellent ou nous dévisagent. Des éléphants décorés rentrent de leur journée de travail empruntant le même chemin que les hommes en costume européen.

La misère est partout autour de nous et nous sommes très impressionnés par les mendiants, leurs saletés et leurs infirmités. Beaucoup de familles sont installées sur les trottoirs, alors que les nuits sont toujours froides en cette saison.

Nous savons que certaines infirmités sont faites volontairement aux enfants afin qu’ils rapportent plus d’argent ! Les guides nous demandent de ne pas donner de pièces pour ne pas augmenter cette pratique.

Nous nous arrêtons devant le Palais des Vents "Hawa Mahal". Sept étages, 61 loggias, 365 fenêtres (une par  jour) et ses nombreux moucharabiehs où les femmes du maharaja pouvaient regarder la ville et sa vie, dissimulées. Un bâtiment magnifique, ciselé, et plein de finesse. Nous faisons la photo qui représente le plus cette ville.

Demain, nous partons pour Agra, mais cela sera une autre histoire.

Tata

Miracle, nous avons presque notre galerie photos à jour.
Allez sur l’accueil : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php et choisissez le jour désiré.
Merci pour votre patience.

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