Sabai-Dee
Réveil à 6 h 15 pour une balade à dos d’éléphants. Le soleil se lève. Le paysage est gris bleu. Les laotiens se lèvent tôt habituellement avant 6 h, peut-être parce que tout ferme tôt, même dans la capitale. On se couche comme les poules, et on se réveille au son du coq ! Nous traversons le fleuve pour rejoindre le camp. L’eau fume et nous rappelle notre lac le matin. Les cornacs douchent leurs éléphants. Leurs peaux fument elles-aussi quand nous montons sur leurs dos.
Leur village Hmong, autre minorité ethnique au triste passé, ressemble à un village gaulois de chez nous. Le sol est en terre battue, les maisons en paille. Les femmes s’occupent de la nourriture. Pour manger du riz, il faut d’avoir le piler, on n’ouvre pas un sachet. Pour le faire cuire, on ne tourne pas un bouton, il faut aller chercher du bois. Rien n’est prêt, tout demande du temps. Les enfants sont déjà dehors, sales et à peine vêtus, alors qu’il fait froid le matin. Pas d’école encore aujourd’hui, le taux d'alphabétisation est très faible : 68,70 %. Pas de vieux non plus : l’espérance de vie est de 56,29 ans. Vous pouvez regarder le tableau «Développement Humain» sur notre site, que Camille a préparé avant de partir. Cochons noirs, poulets et poules cherchent leurs nourritures autour des maisons-cases. Une femme part vendre au marché son chargement sur le dos; sa fille tient un poulet vivant dans ses bras. Nous regardons tout cela du haut de notre monture, balancés à son rythme lent. Plein de questions dans nos têtes. Comment rester indifférents ? Comment ne pas penser à notre chance d’être nés et de vivre en France. Comment survivrions-nous ici ?
Le Laos compte 134 minorités ethniques et possède l’une des plus faibles densités de population d’Asie. Après la prise du pouvoir par les communistes en 1975, un habitant sur dix a quitté le pays. Vientiane (orthographe française de bvc Chan) et Luang Prabang (son ancien nom est Xiang Dong Xiang Thong) ont été les plus touchés, un quart de la population est partie.
Les français occupèrent le Laos pendant ........... et nous rencontrons certaines personnes âgées qui le parlent encore.
Nous reprenons notre embarcation. Le soleil se lève mais ne chauffe pas encore. Les falaises de forêts se déroulent le long de notre chemin. On aperçoit des potagers bien verts sur le sable des berges. Des plantations de cacahuètes et de pastèques. Du bois est coupé et préparé. Des enfants sont au bord de l’eau. Savent-ils tous nager ? Le courant est très fort et les jeux d’eau doivent être dangereux. Notre marinier surveille attentivement l’eau, les rochers, les rapides, les tourbillons. Sa femme nous prépare le déjeuner sur l’autre pointe du bateau. Quand il veut aller aux toilettes, il accélère et ralentit, ceci plusieurs fois. Sa femme arrive et prend le gouvernail, pendant que son mari s’éclipse. Ils sont petits et frêles, le sourire aux lèvres. Leurs enfants 8 et 14 ans, sont à l’école, gardés par la tante. Ils doivent faire au moins quatre aller-retour par mois pour être rentables. Ils sont contents, nous sommes les quatrièmes ce mois.
Petit arrêt à Ban Baw, village d’une ethnie de la plaine, les Lao Lums. Ici on distille le riz avec des moyens rudimentaires, comme on le distillait il y a très longtemps. L’odeur d’alcool est très forte près de l’alambic, une grosse cuve qui bouille avec une bassine remplie d’eau froide au dessus et un petit robinet qui récupère le précieux élixir, filtré avant d’arriver dans une grosse jarre en terre. Le nez au dessus du breuvage nous a suffi. Les femmes tissent encore la soie ici, mais, aujourd’hui, les métiers ne fonctionnent pas. Une sono braille de l’autre côté du village. L’élection du chef vient d’avoir lieu et la fête bat son plein. Les villageois nous invitent gentiment à la danse. Ils tournent en rond en cadence en décrivant des cercles avec les mains. Nous faisons un tour avec eux mais, nous nous apercevons très vite de l’état d’alcoolémie assez avancée de l’assistance. Nous battons en retraite en ayant dû gouter une bière chaude...offerte avec une grande générosité.
Un peu plus loin, nous accostons aux grottes de Pak Ou, creusées par le fleuve il y a des millions d’années. Elles ont servi de refuge aux premiers habitants de la région, puis elles sont devenues sacrées en célébrant les esprits. Quand le Bouddhisme est arrivé au XIII° siècle, Bouddha a progressivement remplacé les anciennes croyances et aujourd’hui des milliers de Bouddha de différentes formes et dimensions trônent dans ces deux grottes. Pour les découvrir, nous avons gravi les 135 marches creusées dans la falaise, la vue est magnifique sur le Mékong.
Nous arrivons au coucher du soleil à Luang Prabang et abandonnons avec regret notre couple de mariniers.
Demain visite de la ville, mais comme vous le savez, peut être, cela sera une autre histoire.
Sohk Dee Der
Réveil à 6 h 15 pour une balade à dos d’éléphants. Le soleil se lève. Le paysage est gris bleu. Les laotiens se lèvent tôt habituellement avant 6 h, peut-être parce que tout ferme tôt, même dans la capitale. On se couche comme les poules, et on se réveille au son du coq ! Nous traversons le fleuve pour rejoindre le camp. L’eau fume et nous rappelle notre lac le matin. Les cornacs douchent leurs éléphants. Leurs peaux fument elles-aussi quand nous montons sur leurs dos.
Leur village Hmong, autre minorité ethnique au triste passé, ressemble à un village gaulois de chez nous. Le sol est en terre battue, les maisons en paille. Les femmes s’occupent de la nourriture. Pour manger du riz, il faut d’avoir le piler, on n’ouvre pas un sachet. Pour le faire cuire, on ne tourne pas un bouton, il faut aller chercher du bois. Rien n’est prêt, tout demande du temps. Les enfants sont déjà dehors, sales et à peine vêtus, alors qu’il fait froid le matin. Pas d’école encore aujourd’hui, le taux d'alphabétisation est très faible : 68,70 %. Pas de vieux non plus : l’espérance de vie est de 56,29 ans. Vous pouvez regarder le tableau «Développement Humain» sur notre site, que Camille a préparé avant de partir. Cochons noirs, poulets et poules cherchent leurs nourritures autour des maisons-cases. Une femme part vendre au marché son chargement sur le dos; sa fille tient un poulet vivant dans ses bras. Nous regardons tout cela du haut de notre monture, balancés à son rythme lent. Plein de questions dans nos têtes. Comment rester indifférents ? Comment ne pas penser à notre chance d’être nés et de vivre en France. Comment survivrions-nous ici ?
Le Laos compte 134 minorités ethniques et possède l’une des plus faibles densités de population d’Asie. Après la prise du pouvoir par les communistes en 1975, un habitant sur dix a quitté le pays. Vientiane (orthographe française de bvc Chan) et Luang Prabang (son ancien nom est Xiang Dong Xiang Thong) ont été les plus touchés, un quart de la population est partie.
Les français occupèrent le Laos pendant ........... et nous rencontrons certaines personnes âgées qui le parlent encore.
Nous reprenons notre embarcation. Le soleil se lève mais ne chauffe pas encore. Les falaises de forêts se déroulent le long de notre chemin. On aperçoit des potagers bien verts sur le sable des berges. Des plantations de cacahuètes et de pastèques. Du bois est coupé et préparé. Des enfants sont au bord de l’eau. Savent-ils tous nager ? Le courant est très fort et les jeux d’eau doivent être dangereux. Notre marinier surveille attentivement l’eau, les rochers, les rapides, les tourbillons. Sa femme nous prépare le déjeuner sur l’autre pointe du bateau. Quand il veut aller aux toilettes, il accélère et ralentit, ceci plusieurs fois. Sa femme arrive et prend le gouvernail, pendant que son mari s’éclipse. Ils sont petits et frêles, le sourire aux lèvres. Leurs enfants 8 et 14 ans, sont à l’école, gardés par la tante. Ils doivent faire au moins quatre aller-retour par mois pour être rentables. Ils sont contents, nous sommes les quatrièmes ce mois.
Petit arrêt à Ban Baw, village d’une ethnie de la plaine, les Lao Lums. Ici on distille le riz avec des moyens rudimentaires, comme on le distillait il y a très longtemps. L’odeur d’alcool est très forte près de l’alambic, une grosse cuve qui bouille avec une bassine remplie d’eau froide au dessus et un petit robinet qui récupère le précieux élixir, filtré avant d’arriver dans une grosse jarre en terre. Le nez au dessus du breuvage nous a suffi. Les femmes tissent encore la soie ici, mais, aujourd’hui, les métiers ne fonctionnent pas. Une sono braille de l’autre côté du village. L’élection du chef vient d’avoir lieu et la fête bat son plein. Les villageois nous invitent gentiment à la danse. Ils tournent en rond en cadence en décrivant des cercles avec les mains. Nous faisons un tour avec eux mais, nous nous apercevons très vite de l’état d’alcoolémie assez avancée de l’assistance. Nous battons en retraite en ayant dû gouter une bière chaude...offerte avec une grande générosité.
Un peu plus loin, nous accostons aux grottes de Pak Ou, creusées par le fleuve il y a des millions d’années. Elles ont servi de refuge aux premiers habitants de la région, puis elles sont devenues sacrées en célébrant les esprits. Quand le Bouddhisme est arrivé au XIII° siècle, Bouddha a progressivement remplacé les anciennes croyances et aujourd’hui des milliers de Bouddha de différentes formes et dimensions trônent dans ces deux grottes. Pour les découvrir, nous avons gravi les 135 marches creusées dans la falaise, la vue est magnifique sur le Mékong.
Nous arrivons au coucher du soleil à Luang Prabang et abandonnons avec regret notre couple de mariniers.
Demain visite de la ville, mais comme vous le savez, peut être, cela sera une autre histoire.
Sohk Dee Der
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