Tchom Reap Sour,
Hier au soir, nous sommes allés chercher une wifi, et nous avons trouvé un bar où la propriétaire, Virginie, une française, est installée avec son boyfriend cambodgien, Mot, depuis un an. La conversation vire vite aux voyages, aux découvertes avec deux français en vacances. Vivi nous invite à partager sa soupe dans laquelle nous trempons des morceaux de viande, telle une fondue bourguignonne. La soirée se prolonge avec de la bonne musique et des rires.
Le lendemain, balade en éléphant toute la matinée. Le siège pour deux est inconfortable et nous oblige à avoir les jambes repliées. Quand le chemin descend, on a l’impression d’être écrasé contre le palanquin ! Mais à part ce détail, c’est bien. La forêt s’épaissit, malheureusement sans orchidées fleuries. Nous arrivons à un petit ru que nos montures traversent en avalant des litres d’eau. Pause déjeuner à une petite cascade, où on retrouve des français. Il est onze heures, il fait déjà très très chaud, et la baignade rafraîchissante n’a pas son égal. Nous repartons vers quatorze heures pour trois heures de marche. La forêt dense alterne avec des plantations, des bambous et des champs en friche. Les enfants que nous croisons ont peur de nous, ils pleurent et se réfugient dans les bras de leur mère !
Nous arrivons au village Pouloug où la minorité Phnong habite et découvrons notre hutte pour la nuit, faite de chaume sur terre battue. Nos couchages sont installés sur une estrade en bambou tressé avec nattes et moustiquaires. Le propriétaire, Bak, a mis trois mois pour la construire afin de recevoir une dizaine de touristes, ce qui complète ses revenus. Marié avec trois enfants, il cultive du manioc, un beau potager et possède une belle basse-cour bruyante. Les wc ne sont qu’un simple trou dans la terre, mais une bâche les entoure. La salle de bains est dans la rivière, mais la aussi Bak a isolé un endroit pour ses visiteurs. Nous nous lavons complètement, laissant échapper des cris de surprise quand l’eau froide dégouline.
Nous dinons de viande de porc grillée en brochettes accompagnées de légumes et de riz bien entendu. Virginie, hier au soir, nous expliquait qu’un cambodgien mange un kilo de riz par jour en trois repas. Bak nous surprend en évidant un bambou pour faire cuire les légumes à l’intérieur, d’une façon traditionnelle sans utiliser de marmite. ! Mangue et ananas délicieux au dessert, dégustation d’alcool de riz autour du rituel des esprits des ancêtres,. La nuit commence alors qu’il est seulement vingt heures. Pas d’électricité, le rythme c’est le soleil qui l’impose. La pluie commence à tomber, très fort, mais la chaume nous protège. Dès que la paille est mouillée, elle se re-hydrate et se gonfle pour devenir imperméable.
Au Cambodge, la famille du marié paie la dot et le mariage, et l’époux va vivre chez sa belle-famille. Auparavant et maintenant «Angkor» dans certaines familles, les parents de l’homme choisissent l’épouse et négocient avec la belle famille. Aujourd’hui, certains hommes modernes, peuvent choisir leur femme, qui, depuis très peu de temps et dans certains cas exceptionnels, peut refuser.
Lever au cocorico, petit déjeuner avec baguette, vestiges de l’époque française. Après avoir pris congé de nos hôtes, nous repartons pour la journée, marche, visite de pépinière où nous découvrons des arbres fruitiers, des litchis, goyaves, avocats, ananas et des caféiers, mais surtout des poivriers. Les grains sont verts, noirs et rouges, très parfumés et suivant le procédé de la récolte, il y aura 3 variétés : vert, blanc ou noir.
Le ciel menace et nous décidons de changer le trek car il va pleuvoir. Après une heure, nous arrivons près d’une cascade, fréquentée par les cambodgiens qui laissent beaucoup de vestiges de leur passage. L’écologie est une préoccupation de riches.
Nous entrons dans un parc national, où il est interdit de couper du bois, de cultiver, de tuer les animaux et de construire des maisons. Mais lorsque nous arrivons au sommet de la colline, nous nous apercevons que toutes les montagnes sont déboisées. Personne ne fait appliquer la loi. Les animaux ont presque tous disparus, victimes du braconnage et de la raréfaction de leur habitat et les hommes construisent leur maison sans autorisation. La survie étant le principal souci des minorités des montagnes. La forêt primaire attire les touristes , mais il est très difficile de leur faire prendre conscience de cet enjeu économique.
Nous arrivons à Pak Dan, qui abrite 1 000 familles réparties en 7 villages.
Nous en faisons le tour avec Nai notre guide de la minorité Phnong. Les discussions avec les villageois ne sont pas très faciles puisqu’ils ne parlent que le dialecte local. Nai traduit en cambodgien et notre guide en français. Les villageois sont très accueillants, on aperçoit les intérieurs très rudimentaires.
Nous croisons le chef du village représentant le parti populaire, un épicier sans âge fier devant sa boutique et des femmes séparant les grains de riz de la paille avec une dextérité impressionnante. Le guérisseur du village nous invite dans sa maison. Il a 77 ans et a passé six années dans l’armée française de 15 à 21 ans. Il a oublié le français. Il soigne avec les esprits et court la région pour aider les minorités. Il y a beaucoup de fractures dues aux chûtes de mobylettes. Une association réunit les femmes et les incite à tisser des vêtements traditionnels.
Le roi est venu ici pendant sa campagne de protection des minorités, en leur apportant des cahiers, des livres, des vêtements et du riz. Le challenge est de taille !
Sur la route, un couple de boulanger-pâtissier ambulant, musique à fond, propose des croissants, des baguettes, des gâteaux roulés, à l’arrière d’une remorque. La piste devient glissante, un cultivateur met des chaînes à son tracteur. Nous lui expliquons que nous les utilisons aussi pour la neige. Il rit.
Demain, beaucoup de route pour rejoindre Phnom Penh, mais cela sera une autre histoire.
Lea Sen Heuy
Nos photos sur la galerie, http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php et choisissez le jour désiré.
Hier au soir, nous sommes allés chercher une wifi, et nous avons trouvé un bar où la propriétaire, Virginie, une française, est installée avec son boyfriend cambodgien, Mot, depuis un an. La conversation vire vite aux voyages, aux découvertes avec deux français en vacances. Vivi nous invite à partager sa soupe dans laquelle nous trempons des morceaux de viande, telle une fondue bourguignonne. La soirée se prolonge avec de la bonne musique et des rires.
Le lendemain, balade en éléphant toute la matinée. Le siège pour deux est inconfortable et nous oblige à avoir les jambes repliées. Quand le chemin descend, on a l’impression d’être écrasé contre le palanquin ! Mais à part ce détail, c’est bien. La forêt s’épaissit, malheureusement sans orchidées fleuries. Nous arrivons à un petit ru que nos montures traversent en avalant des litres d’eau. Pause déjeuner à une petite cascade, où on retrouve des français. Il est onze heures, il fait déjà très très chaud, et la baignade rafraîchissante n’a pas son égal. Nous repartons vers quatorze heures pour trois heures de marche. La forêt dense alterne avec des plantations, des bambous et des champs en friche. Les enfants que nous croisons ont peur de nous, ils pleurent et se réfugient dans les bras de leur mère !
Nous arrivons au village Pouloug où la minorité Phnong habite et découvrons notre hutte pour la nuit, faite de chaume sur terre battue. Nos couchages sont installés sur une estrade en bambou tressé avec nattes et moustiquaires. Le propriétaire, Bak, a mis trois mois pour la construire afin de recevoir une dizaine de touristes, ce qui complète ses revenus. Marié avec trois enfants, il cultive du manioc, un beau potager et possède une belle basse-cour bruyante. Les wc ne sont qu’un simple trou dans la terre, mais une bâche les entoure. La salle de bains est dans la rivière, mais la aussi Bak a isolé un endroit pour ses visiteurs. Nous nous lavons complètement, laissant échapper des cris de surprise quand l’eau froide dégouline.
Nous dinons de viande de porc grillée en brochettes accompagnées de légumes et de riz bien entendu. Virginie, hier au soir, nous expliquait qu’un cambodgien mange un kilo de riz par jour en trois repas. Bak nous surprend en évidant un bambou pour faire cuire les légumes à l’intérieur, d’une façon traditionnelle sans utiliser de marmite. ! Mangue et ananas délicieux au dessert, dégustation d’alcool de riz autour du rituel des esprits des ancêtres,. La nuit commence alors qu’il est seulement vingt heures. Pas d’électricité, le rythme c’est le soleil qui l’impose. La pluie commence à tomber, très fort, mais la chaume nous protège. Dès que la paille est mouillée, elle se re-hydrate et se gonfle pour devenir imperméable.
Au Cambodge, la famille du marié paie la dot et le mariage, et l’époux va vivre chez sa belle-famille. Auparavant et maintenant «Angkor» dans certaines familles, les parents de l’homme choisissent l’épouse et négocient avec la belle famille. Aujourd’hui, certains hommes modernes, peuvent choisir leur femme, qui, depuis très peu de temps et dans certains cas exceptionnels, peut refuser.
Lever au cocorico, petit déjeuner avec baguette, vestiges de l’époque française. Après avoir pris congé de nos hôtes, nous repartons pour la journée, marche, visite de pépinière où nous découvrons des arbres fruitiers, des litchis, goyaves, avocats, ananas et des caféiers, mais surtout des poivriers. Les grains sont verts, noirs et rouges, très parfumés et suivant le procédé de la récolte, il y aura 3 variétés : vert, blanc ou noir.
Le ciel menace et nous décidons de changer le trek car il va pleuvoir. Après une heure, nous arrivons près d’une cascade, fréquentée par les cambodgiens qui laissent beaucoup de vestiges de leur passage. L’écologie est une préoccupation de riches.
Nous entrons dans un parc national, où il est interdit de couper du bois, de cultiver, de tuer les animaux et de construire des maisons. Mais lorsque nous arrivons au sommet de la colline, nous nous apercevons que toutes les montagnes sont déboisées. Personne ne fait appliquer la loi. Les animaux ont presque tous disparus, victimes du braconnage et de la raréfaction de leur habitat et les hommes construisent leur maison sans autorisation. La survie étant le principal souci des minorités des montagnes. La forêt primaire attire les touristes , mais il est très difficile de leur faire prendre conscience de cet enjeu économique.
Nous arrivons à Pak Dan, qui abrite 1 000 familles réparties en 7 villages.
Nous en faisons le tour avec Nai notre guide de la minorité Phnong. Les discussions avec les villageois ne sont pas très faciles puisqu’ils ne parlent que le dialecte local. Nai traduit en cambodgien et notre guide en français. Les villageois sont très accueillants, on aperçoit les intérieurs très rudimentaires.
Nous croisons le chef du village représentant le parti populaire, un épicier sans âge fier devant sa boutique et des femmes séparant les grains de riz de la paille avec une dextérité impressionnante. Le guérisseur du village nous invite dans sa maison. Il a 77 ans et a passé six années dans l’armée française de 15 à 21 ans. Il a oublié le français. Il soigne avec les esprits et court la région pour aider les minorités. Il y a beaucoup de fractures dues aux chûtes de mobylettes. Une association réunit les femmes et les incite à tisser des vêtements traditionnels.
Le roi est venu ici pendant sa campagne de protection des minorités, en leur apportant des cahiers, des livres, des vêtements et du riz. Le challenge est de taille !
Sur la route, un couple de boulanger-pâtissier ambulant, musique à fond, propose des croissants, des baguettes, des gâteaux roulés, à l’arrière d’une remorque. La piste devient glissante, un cultivateur met des chaînes à son tracteur. Nous lui expliquons que nous les utilisons aussi pour la neige. Il rit.
Demain, beaucoup de route pour rejoindre Phnom Penh, mais cela sera une autre histoire.
Lea Sen Heuy
Nos photos sur la galerie, http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php et choisissez le jour désiré.
2 commentaires:
salut à tous les quatre
que de découvertes ... c'est incroyable !!
la vie est si différente.
bisous
stéphanie and co
Et les deux français compagnons de fondue chez Virginie vous passent le bonjour, en espérant que Phnom Penh soit une capitale aussi surprenante que Bangkok. Pour ma ma part je suis deja rentré en France :-( Votre blog et vos photos sont très réussis et intéressants, à montrer dans les écoles de voyage, une pratique qui devrait s'apprendre dès le plus jeune âge. J'ai bien aimé votre remarque disant que " L’écologie est une préoccupation de riches." Je partage tout à fait cet avis, il est malheureusement de constater qu'une pratique efficace de l'écologie ne pourra s'effectuer qu'avec une hausse généralisée du niveau de vie. C'est assez opprimant les campagnes de propagande pour l'écologie qui visent à culpabiliser tout le monde au même niveau. En voyageant vous vous appercevez que l'hygiène personnelle est deja un bien grand probleme pour une large partie de la population mondiale.
Je suivrais votre blog avec avidité et plaisir, un compagnon de plus sur votre route ;-) a+ François
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