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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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mardi 24 juillet 2012

Gunn's Camp 2° - Botswana

J - 4

Dumela,

Pas de route et donc pas de voiture ici, toutes les balades se font sur la rivière en alternance avec la pirogue et le bateau à moteur. Et ce matin, c’est motorisé que nous partons dans les méandres du delta avec la famille suisse-allemande et deux rangers.

Nous abordons une petite île. Même scénario qu’hier : pas de bruit et on marche sur une seule file. Les rangers nous encadrent et d’un seul coup, nous arrêtent. Ils ont déjà aperçu quelque chose et nous l’expliquent : des hyènes et une carcasse d’éléphant !
Elles sont trois, surement un mâle avec deux femelles, et elles aussi nous ont vu arriver ! L’éléphant mort est couché sur le flanc. Les rangers avaient repéré ce vieux mâle il y a quelques jours à l’écart dans ce coin de l’île et présument qu’il est mort de vieillesse. Il faut savoir que leurs dents se renouvellent tous les dix ans, mais qu’à partir de soixante ans, elles ne se régénèrent plus et qu’ils ne peuvent plus manger. Ils meurent de vieillesse mais surtout de faim ! Celui-ci a dû mourir il y a deux jours, son ventre est déjà ouvert et une partie de sa trompe et une de ses pattes ont commencé à être dévorées.
Nous dérangeons les hyènes dans leur repas. Les rangers nous demandent de nous mettre sur deux files, le plus serré possible et bien-sûr de ne pas parler. Elles nous scrutent, nous ne sommes pas sous le vent, elles ne peuvent pas nous sentir et ne comprennent pas qui nous sommes. Elles sont intriguées. Si nous nous séparons et qu’elles devinent que nous sommes des hommes, elles vont s’enfuir de peur. Nous restons tous les dix collés les uns aux autres à regarder le manège du mâle. Il s’approche de nous, encore un peu plus. Je pense que nous avons tous retenu notre respiration ! Il repart, revient vers ses femelles, se dirige vers l’éléphant, revient. Nous lui laissons le temps de nous juger, puis toujours très serré, nous nous approchons de la carcasse. Nous sommes entre elles et leur repas, et n’en menons pas large !

Nous repartons et les laissons déjeuner. Elles sont rassurées, nous ne sommes pas intéressés par leur repas. Dans quelques jours, les vautours auront terminés toute la viande. Les défenses seront enlevées par les rangers du parc.

Nous retournons à notre bateau. Installation d’une petite table nappée, verres de rosé et biscuits apéro, briefing, photos souvenir et coucher de soleil. Il y a des habitudes qui se prennent facilement et qui seront difficiles à perdre !

Nous rentrons, c’est seulement très près que nous devinons notre Lodge enfoui dans la nature, au milieu des arbres. Une superbe table a été dressée pour notre dernier repas ici. La gentillesse de nos hôtes, leur humour et leur disponibilité nous a ravit, nous allons quitter ce paradis avec beaucoup de regret.

Les sacs sont fermés et nous disons au revoir à nos voisins, qui repartent pour leur suisse natale. Nous attendons notre avion au bout de la piste. C’est de nouveau Aaron qui atterrit avec son tout petit avion et débarque deux personnes. Pour elles ça commence, pour nous c’est fini. Nous volons seulement un quart d’heure, pour rejoindre un autre camp, Pom Pom Camp, un peu plus à l’ouest.

La vue d’avion est superbe, nous ne sommes pas très haut, à peine à 500 m. et nous pouvons voir très nettement les animaux dans le delta. Un éléphant se fraye un chemin à travers les roseaux, cinq girafes courent sur une île et les canaux du Delta se croisent et se décroissent. Merveilleux !

Nous atterrissons sur une toute petite piste où une voiture nous emmène pour notre nouveau destination. La structure est un peu plus grande et des blancs supervisent. La grande salle qui sert d’accueil, de salon, de magasin, de salle à manger a de belles proportions et est complètement ouverte sur le lagon.
Installation rapide car un tour est prévu dans une heure.

Et nous voilà de nouveau repartis, en 4x4, jumelles, appareil photo et caméra en bandoulière.
Le premier arrêt est à quelques mètres de nos chambres : une femelle léopard ! Elle est couchée dans l’herbe, repliée en boule comme un chat. Elle se repose avant sa chasse nocturne. Nous sommes à côté d’elle. Nous ne devons pas bouger, elle connaît les voitures mais si nous nous levons, elle nous identifiera en tant que nourriture. Sa robe est magnifique, on peut facilement détailler ses taches et ses moustaches. Ses oreilles sont dentelées de vieilles cicatrices, résultat de bagarres. On aimerait la caresser, la prendre dans nos bras, elle ressemble plus à une peluche qu’à un prédateur. Et pourtant ! Puis, elle se lève et s’en va. Les babouins hurlent des cris d’alerte sur son chemin.

Le deuxième arrêt est pour une douzaine d’hippopotames qui barbote en famille. Un bébé de deux semaines est sous la garde des adultes et il n’est pas question d’approcher. Le mâle ouvre la gueule à plusieurs reprises pour nous impressionner et nous tenir à distance. Tous nous regardent et nous surveillent. Ils sont indispensables à la bonne santé du delta, car en marchant entre les roseaux, ils créent les canaux qui facilitent la bonne circulation de l’eau. Sans eux, le delta pourrait ou serait en danger. Ils sont, pour ainsi dire, les architectes. Nous rions quand nous apprenons que le lait d’hippopotame est rose !

Nous retrouvons l’ambiance du bush avec les girafes, les gnous, les antilopes et les buffles.

Arrêt apéro et coucher de soleil, puis retour au Lodge. Un feu nous attend, propice aux échanges entre voisins, d’aventures et de destinations lointaines, puis dîner sous un superbe ciel étoilé. Nous sommes, comme d’hab, raccompagnés à nos chambres. Interdiction de sortir.

Demain randonnées dans le delta et le busch, mais cela sera une autre histoire.

Tsamaya sentle

Publié à Johannesburg le 26 juillet

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