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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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mardi 24 janvier 2012

Bikaner - Inde


Namasté,

Nous quittons Mandawa. La route est beaucoup plus confortable, tant mieux pour nos dos ! En chemin, nous découvrons les villages où les femmes sont rares, car confinées dans leur maison, et la campagne avec des maisons en paille, des fabriques de briques, des cultures. Toujours un mélange de religions, avec maintenant une forte majorité de musulmans.
Nous arrivons à Bikaner, à la limite du désert de Thar, fondée en 1488 et entourée de muraille crénelée. 700 000 habitants. 4° ville du Rajasthan.
Nous visitons l’impressionnant fort Junagarh, embelli par différents maharajas sous différentes époques. Nous traversons plusieurs cours, toutes aussi belles les unes que les autres, destinées aux fêtes et aux danses. Derrière les moucharabiehs, quelques trois cents femmes, dans le harem, regardaient la vie qui leur était interdite. Trône de 300 kg d’argent entre des colonnes en marbre, plafond en bois de teck sculpté, peintures à la feuille d’or... magnificence. En été, la température pouvait atteindre 46°, et un immense éventail accroché au plafond, était manoeuvré par deux personnes. Plus loin, une porte en argent de 65 kg, avec de délicats motifs de fleurs.
Nous passons une cour réalisée en marbre de Carrare et en stuc blanc de la douceur d’un tissu. Les portes en bois sont peintes de motifs de fleurs et de vases, avec des détails peints aux doigts. La salle est recouverte de nuages et d’éclairs et le bas des murs d’un rideau de pluie. Dans cette ville du désert, la pluie était vénérée, par la déesse Indra, représentée par un éléphant à 7 trompes.  Un brumisateur équipé d’un petit réservoir d’eau parfumée, pulvérisait des gouttelettes d’eau, qu’un éventail projetait dans la pièce. Le maharaja pouvait expliquer à ses enfants, par ce savant mécanisme, ce qu’était la pluie !
La salle du couronnement est peinte en rouge et de 80 kg de feuilles d’or, ornée de miroirs et de verres colorés. Les portes sont en noyer sculpté et ornées en leur centre de miniatures peintes avec un seul poil d’écureuil, représentant des scènes entourées de nuages et d’éléphants. Un gigantesque tapis persan rouge et des colonnes en stuc peintes de brassées de fleurs et de fruits.
Dans d’autres pièces, nous remarquons des faïences chinoises et hollandaises, des tapis de fakir composées d’épées, de scies ou de clous, d’énormes coffres sculptés, de superbes cithares avec à leurs extrémités des paons. Les jardins à la française sont arrosés par le Canal. Un arbrisseau de basilic trône au milieu d’une cour avec une grande pancarte «Ne pas toucher». Le basilic n’est pas utilisé pour la cuisine même s’il est planté devant chaque maison. Seul le prêtre a le droit de le toucher. Une imposante balancelle pour les princesses, avec sur ses deux montants, 60 poupées sculptées qui se balancent en même temps. Nous arrivons à la chambre du maharaja, murs de glace, lit et porte en ivoire. A l’époque glorieuse, 1 400 personnes travaillaient dans le palais.

Puis nous rentrons dans le Palais Lallgarh construit de 1902 à 1925, tout en pierre rose de Bikamer. Un hôtel de standing est installé dans la première partie. Le dernier maharaja, 24° de son nom, est mort en 2003, sans descendant. Seules sa mère et sa femme vivent ici.  Dans l’immense cour dédiée aux jardins, bougainvillées, bassins et marbre de Carrare. A l’extérieur, un imposant bâtiment est consacré aux mariages, cérémonies, naissances.

Le dieu Ganesh, représenté par un éléphant dodu, est sur toutes les portes, afin d’apporter chance et prospérité. Tous les mercredis on le fête, en lui apportant des sucreries qu’il aime.

Dans le centre ville, nous remarquons les intouchables, les dalits, ces femmes toutes en saris et voilées, qui balaient les rues, travaillent dans les chantiers ou dans la construction, montant sur leur tête, le ciment ou des briques. Dès l’école, les enfants intouchables sont séparés des autres et pendant toute leur vie, seront exclus et rejetés.

Si sur les peintures, beaucoup d’éléphants sont dessinés, mais nous n’en voyons aucun. Le dromadaire l’a définitivement remplacé. Il peut ne pas boire pendant sept jours, mais s’abreuver en 10 mm, buvant 100 litres.

Chez les hindous, la femme veuve était rejetée et portait malheur. Très souvent elle montait sur le bûcher du cadavre de son mari, afin de le rejoindre au paradis. Cette pratique, appelée sati, est interdite depuis 1829. Mais la dernière officielle s’est brûlée en 1987 ! Même âgée d’une vingtaine d’années, la veuve n’a plus le droit de porter des couleurs, des bijoux, de participer à des fêtes, de regarder un nouveau né. Elle porte malheur et ne doit pas fréquenter les femmes mariées. Elle reste enfermée chez elle, seule, attendant la mort.

Puis nous rendons visite à un artiste de miniatures. Ces pinceaux sont en poil d'écureuils et il n’utilise que des pigments naturels (craie, ocre, indigo, or, suie ... ). Sur l’ongle de Viviane, il dessine une colline avec des maisons, des arbres, des oiseaux et cinq femmes de dos, et son prénom.

La fin de journée, est consacrée à une balade en dromadaire afin d’admirer le coucher de soleil sur le désert de Thar.

Demain, nous partons pour Jaisalmer, la Cité Dorée, perdu au milieu du désert, réputée pour son atmosphère traditionnelle et authentique, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Tata

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