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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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samedi 28 janvier 2012

Jodhpur - Inde

Namasté,

Vendredi, nous quittons Jaisalmer, pour six heures de route. A notre arrivée à Mandore, nous nous installons dans une guest house qui développe des projets d’aide aux communautés locales. Nous partons en 4x4 visiter un village Bishnois. lls suivent vingt-neuf principes, sont végétariens et respectent les grands arbres. Ils sont connus pour avoir défendu des arbres qui étaient menacés par la construction d’un palais, et 350 d’entre eux ont été décapités. Le village est composé de petites cours privées, très propres, faites en bouse de vache séchée, avec deux ou trois huttes à toit en paille. Une femme âgée de 74 ans nous reçoit, accroupie devant sa cuisine, préparée à l’extérieur. Elle veut connaître nos prénoms, nos âges, et aimerait garder Camille pour la marier ! Sa belle-fille, 16 ans, nous regarde amusée, sans rien dire, derrière son voile. D’autres plus loin, plus loquaces, se laissent prendre en photo. Elles sont mariées dès l’âge de sept ans avec des garçons de dix ans, mais iront vivre dans la belle famille à quinze et dix huit ans ! Nous rendons visite à des potiers, et rentrons fourbus de notre safari rurbain, car avant d’arriver en campagne, nous avons traversé toute la ville dans le flux incessant de tous les véhicules de la fin d’après-midi.

Samedi, nous commençons notre visite par le lac Jaswant Thado, où hérons, cormorans, canards et cygnes se débarbouillent dans ce lac naturel alimenté par les pluies de la mousson. Le mausolée des maharajas est tout en marbre blanc de 42 cm d’épaisseur, certains blocs sont translucides pour laisser passer la lumière, les boiseries des fenêtres sont vertes sculptées de fleurs.

Nous sommes sous les murailles de Jodhpur, nommée la ville du soleil pour la chaleur, ou la ville bleue pour la couleur indigo des murs de la ville basse. 1.5 millions d’habitants, 2° plus grande ville du Rajasthan. La ville est protégée par un mur d’enceinte de dix kilomètres de long. Sa forteresse est impressionnante avec des murs fortifiés de 124 m. de haut et sept portes d’entrée. Elle a été prise qu’une fois par les mongols. La construction a débuté en 1459 et dura quatre siècles, de nos jours encore de multiples restaurations continuent.
A l’entrée, une citerne d’eau alimentait la ville à l’aide d’une roue fixée tout en haut des remparts et mue par des taureaux. Nous montons au quinzième étage à l’aide d’un ascenseur et entrons dans la cour de couronnement avec son trône en marbre blanc. Il a été utilisé la dernière fois en 19XX pour l’actuel maharaja, qui a été couronné à l’âge de quatre ans.  275 motifs différents de moucharabiehs protégeaient les femmes. Le site est superbe, choisi pour des tournages de films indiens ou des cérémonies prestigieuses privées.
Puis des selles d’éléphants toutes aussi belles, utilisées pour la parade, la chasse, mais aussi pour le... polo ! Les palanquins portés par huit, douze ou vingt quatre hommes sont en bois et en argent et pèsent à vide, 150 ou 200 kg. Pour les femmes, d’astucieux rideaux avec des moucharabiehs cousus. Le petit prince avait le sien, entièrement sculpté de paons. La chaise à porteur de la grand-mère du maharaja actuel l’utilisait pour regarder le polo derrière des vitres sans tain. Un fumeur de narghilé exhibe une barbe blanche taillée comme une crinière de lion. Dans une vitrine, nous contemplons des petits paravents portés par les mariés afin de ne pas se voir. Seul les prêtres après la cérémonie, les enlevaient et là...surprise !
Des armes toutes aussi belles et horribles, un canon, cadeau chinois, avec bouche en tête de cochon et queue de crocodile. Des miniatures sur papier du 18 et 19°, sur les divinités et la vie du prince.
Puis la pièce de danse, avec son plafond en bois doré à la feuille d’or, des peintures, des tapis, des boules dorées pour refléter la lumière, et surtout ses dimensions «royales». Un maharaja s’est marié avec 29 femmes sur une période de neuf ans, soit 3 fois par an.
Une longue enfilade de berceaux royaux tout aussi dorés et sculptés, la salle d’audience privée où chaque reine, quoique dissimulée derrière une porte, donnait son avis par l’intermédiaire d’eunuques.
Nous redescendons jusqu’à la ville basse, où voitures, bus, rickchaws, motos, vélos, vaches, charrettes, piétons... font un tintamarre d’enfer. Le sol est jonché d’immondices, un rat nous passe entre les jambes à deux reprises. Le marché se déroule sur plusieurs routes à partir de la Clock Tower, érigée par les anglais. Tissus, fruits et légumes, cuisine, épices, ferronnerie, vannerie à même le sol. On essaye d’apercevoir des maisons bleues, mais elles sont repeintes en jaune «en moderne».

Demain, route pour Udaipur «la ville blanche», mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Tata

Aujourd’hui, six mois de périple bouclés et six mois d’aventures à venir.

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