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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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mercredi 15 février 2012

Chiang Mai - Thaïlande

Sawat-dii khâ,

Quelle journée !
Dès le matin, nous étions au camp des éléphants Mae Sa pour les voir prendre leur bain, faire des démonstrations de cirque, peindre des tableaux, et se promener sur leur dos dans la jungle. Ils étaient fascinants !
Puis ferme d’orchidées, des variétés extraordinaires de toutes les couleurs et formes, et quel parfum !
Puis visite du village Hmong en haut de la montagne, rencontre avec des enfants terminant l’école, des femmes au travail, du chanvre et des récoltes de café.
Puis visite du monastère Wat Phrathat Doi Suthep qui surplombe la ville, tout doré.
Retour tardif à l’hôtel où nous préparons nos sacs à dos, pour trois jours dans la montagne, ou nous ferons de l’éléphant, de la bicyclette, du rafting. Nous apprendrons la cuisine thaï, et vivrons avec les habitants des villages.
Nous nous couchons sans faire de texte ce soir, et ne savons pas si nous aurons internet pendant notre prochaine escapade.
Nous vous disons à bientôt, pour vous raconter toutes ces nouvelles histoires.

Lah-gone

Nos photos des orchidées et des éléphants sur la galerie. http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php et choisissez le jour désiré.
Le reste suivra dès connexion

Lampang - Thaïlande

Sawat-dii khâ,

Beaucoup de route aujourd’hui, pour arriver jusqu’à Chang Mai.
Arrêt à Lampang pour visiter le Wat Phra That Lampang Luang. Dès notre arrivée nous sommes impressionnés par son grand escalier flanqué de deux longs nagas blancs (serpent mythique à une ou cinq têtes). Tout est en teck sculpté et doré, d’anciennes peintures (15° siècle) représentant la vie de Bouddha, subsistent.






Le gouvernement ne finance pas les temples et ses réparations, alors une kyrielle d’activités est proposée aux pèlerins pour quémander des dons. Comme nous l’avions fait à Bangkok, en marquant une tuile à notre nom, nous avons aujourd’hui, signé sur un immense tissu orange qui recouvrira le chedi (tour pour les reliques). Des prédictions se lisent d’après des numéros sortis en agitant une boite de bâtonnets. Des bâtons mesurent notre envergure avant et après le vœu, l’envergure est sensée changée après la prière. On peut également soulever une statue avec le petit doigt. Il est possible de donner des billets  de banque directement dans des troncs ou de les accrocher après une corde qui sera montée tout en haut de la pointe du cheddi, formant ainsi une guirlande de billets. Pour formuler leurs voeux ou pour remercier, on offre au temple des statues de Bouddha  ainsi que d’innombrables clochettes, qui seront fondues pour réaliser une grosse cloche. Nous détaillons des paravents offerts en remerciement, réalisés exclusivement en graines (riz, maïs, blé, café.....) qui ont représenté beaucoup d’heures de travail minutieux.
Devant le temple de la vache, on offre des miniatures et des statues de l’animal. A l’extérieur, un banian coloré de rubans est supporté d’étais de bambous. Cet arbre sacré ne doit pas tomber. Même ces bambous sont gravés au nom des personnes qui les ont offerts.
Une statue de Bouddha nous surprend, c’est une femme, pour les vœux de maternité, car Bouddha peut prendre l’apparence qu’il veut.
Un peu plus loin, un temple rénové, tout de rouge et d’or, est gardé sur son fronton par un Garuda (animal mythique mi-homme mi-aigle).

Puis nous visitons le Wat Phra Kaeo Don Tao. Son chedi est recouvert d’or et de mosaïques de verre, de style birman. Les birmans sont restés à peu près deux cents ans et ont imposé leur style. Là aussi, des nagas encerclent le pont, tout de rouge et d’or. A l’extérieur, nous dérangeons une classe de moines attentifs à leur professeur. A côté leur linge jaune et orange, sèche. Dans ce lieu, une université peut accueillir jusqu’à 10 000 moines ! Le jour du nouvel an bouddhiste aura lieu cette année en avril. A cette occasion, des travaux se font sur presque tous les sites, peintres, menuisiers et maçons sont à l’oeuvre.

Demain, route vers le camp d’éléphants de Mae Sa, pour leur bain, mais cela sera une autre histoire.

Lah-gone

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mardi 14 février 2012

Sukhothai - Thaïlande

Sawat-dii khâ,

Route au nord pour Phitsanulok à 250 km. La chaussée est parfois très défoncée, les inondations de l’année dernière ont laissé des traces et des trous dans le bitume. Le sol n’est pas encore stabilisé, certains endroits sont restés deux mois sous l’eau. Le désastre est dû en partie aux pluies abondantes et aussi à la mauvaise gestion des barrages au nord du pays et en Chine. Il n’y a pas de communication entre ces deux états, aussi, lorsque les Chinois «lâchent» leur eau, les Thaïs ont parfois leurs barrages déjà pleins  et doivent ouvrir toutes leurs vannes en même temps. Et c’est là que le problème arrive ... Les rizières que nous voyons tout le long du parcours ne manquent pas d’eau et sont bien vertes. La Thaïlande est l’un des premiers exportateurs de riz au monde, il n’y en a pas moins de 3 000 sortes différentes. 

Nous arrivons à Phitsanulok en pleine chaleur. Un seul temple subsiste, magnifique. Le bouddha principal est assis et d’une grande finesse. Chaque thaï se doit de venir ici au moins une fois dans sa vie en pèlerinage. Il n’y a presque pas de touristes et la multitude de boutiques plantées tout autour du temple s’adresse aux pèlerins soucieux de ramener des souvenirs au village et à leur famille. Le temple est surmonté d’un superbe Prang (tour en forme d’épi de maïs) d’inspiration Khmer. La ville a été détruite en 1960 par un incendie, et le temple a été épargné par les flammes, ce qui a encore augmenté l’intérêt porté par les fidèles.

Puis Sukhothai nous surprend par sa myriade de sanctuaires qui semble nous attendre depuis une éternité. On explore le magnifique parc, à vélo, pour admirer toutes sortes de Bouddha, marchant, prêchant, méditant, debout, assis dont deux imposants de 9 mètres. Sur les ruines, on devine des frises d’éléphants, de lions et de danseuses. Des temples sont disposés sur des îles accessibles en jet ski ou, pour les traditionalistes, à la nage. Bouddha pouvait donc choisir quel prêtre pourrait noyer les autres. Que le meilleur gagne !
Étant la première capitale du Siam (au 13°s donc avant Ayutthaya), le palais royal de Sukhothai se devait d’impressionner les vassaux du Royaume qui s’étendait alors de la Birmanie jusqu’au Laos, au Cambodge et une partie de la Malaisie. Laissés à l’abandon pendant des siècles, les temples disparurent sous la végétation et furent pillés par des chasseurs d’antiquités. À partir de 1960 débuta la restauration et en 1991, la ville fut inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.




Le disque d’un magnifique coucher de soleil nous accompagne pour les deniers coups de pétale. Un spectacle à la hauteur du site et un côté romantique propice à aujourd'hui. Nous souhaitons bonne fête à tous les amoureux et aux Valentin.

Demain, route sur Chiang Mai, encore plus au nord, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Lah-gone

Nos photos sur la galerie, mais attention, indigeste pour ceux qui n’aime pas Bouddha. http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php et choisissez le jour désiré.


lundi 13 février 2012

Ayutthaya - Thaïlande

Sawat-dii khâ,

La nuit a été très calme. Nous nous levons à 6 heures. Il fait déjà chaud. Les cris et les chants de la jungle commencent. Nous déjeunons en tee-shirt dehors en lisant, avec toujours autant de plaisir, vos mails et vos commentaires qui nous parlent de froid et de neige. Vous pouvez vous réchauffer en regardant le site de l’hôtel : www.riverkwairesotel.net
Quand nous reprenons la barque pour retourner à la route, le soleil se lève, rond et rouge. Moment magique, d’être au milieu de cette végétation.

Nous partons pour Ayutthaya. De chaque côté de la route, des rizières, de la canne à sucre, des palmiers, des cocotiers, des bananiers. L’année dernière toute cette plaine a été inondée. Avec un savant jeu de pluies artificielles, provoquées par des lancements de produits dans les nuages, trois récoltes de riz peuvent être faites à ce jour, alors qu’avant, la récolte était unique. Les fleurs sont présentes, orchidées, frangipaniers, bougainvilliers, hibiscus et acacias.
Les temples se succèdent sur la route, tous aussi importants et dorés.

Dans le calendrier thaï, nous sommes le 13 février 2555. L’an zéro étant la mort de Bouddha.

Nous nous arrêtons à la Résidence d’été royale, de Bang Pa In. Des bassins, des fontaines, des jets d’eau, des bâtiments européens, un clocher gothique, des pagodes au milieu des bassins, un temple chinois tout de rouge et d’or, des ponts entourés de statues grecques, tout respire le raffinement et la fraîcheur. Construit en 1878, elle reflète la grande vogue de l’époque pour l’architecture orientale. A l’intérieur, rideaux lourds et passementerie, mobilier laqué noir ou incrusté de nacres, tapis épais reprenant les dessins des moulures du plafond, cabriolets et bergères. Sommes nous bien en Thaïlande ?

Puis nous arrivons à Ayutthaya, dont les temples en ruine ont été classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Installée sur une île artificielle formée par le confluent de trois cours d’eau, l’ancienne capitale royale conserve une myriade de vestiges, parmi les plus beaux du pays. 34 rois et 5 dynasties  se sont succédés pendant 417 années, et chaque roi a embellit la ville. Au 17° siècle, elle comptait 500 temples couverts d’or. L’île était quadrillée de canaux et de rues arborées, le long desquels s’alignaient boutiques, marchés et ateliers d’artisans. Plus d’un million d’habitants et ville cosmopolite puisque trente nations différentes étaient accueillis pour les comptoirs commerciaux et les marchands. Depuis Bangkok, on pouvait apercevoir sa brillance. Des jonques, des galions et des caravelles venus d’Extrême-Orient et même d’Europe rentraient dans la ville. Ses vestiges sur 15 km2 ont été abîmés par la dernière inondation, mais il est facile d’imaginer cette ville à son apogée, son surnom était «Venise de l’Asie». Un marchand de Bruges témoigne en 1593 : «Chaque pagode avait une très haute tour de pierres et de briques maçonnées. Elles étaient dorées depuis la flèche jusqu’au milieu et avaient quatre escaliers de plomb doré. Le roi conservait dans ces pagodes des idoles d’or et parées de bijoux. Les murs étaient sertis d’escarboucles, de topazes et de beaucoup d’autres pierres précieuses». En 1767, les birmans assiégèrent la ville pendant quinze mois et la pillèrent, la démolirent et massacrèrent la population. De cette terrible chute, Ayutthaya ne se relèvera jamais et l’on choisit Bangkok comme nouvelle capitale. L'emblème de la ville est la tête de Bouddha dans les racines d’un fichus. Une photo montre la hauteur de l'inondation de l'année dernière sur cette tête.

Les filles délivrent des oiseaux enfermés dans une cage, c'est un des actes méritoires pour améliorer son karma.

Nous n’aurons pas l’affront de vous dire qu’il fait très chaud, surement 35°, et qu’il est éprouvant de visiter des ruines par cette chaleur. Bon courage à tous pour braver le froid.

Demain, en route pour Sukhothai, mais cela sera une autre histoire.

Lah-gone

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dimanche 12 février 2012

Kanchanaburi - Thaïlande

Sawat-dii khâ, Bonjour,

Le salut thaï, le waï, consiste à joindre les deux mains au niveau de la poitrine, en inclinant légèrement la tête.

Nous quittons Bangkok, ses buildings et son agitation. Nous faisons beaucoup de kilomètres avant que sa banlieue laisse place à des champs. Le nom de Bangkok est le nom donné par les Européens, pour les thaïlandais «la cité des anges» est un nom plus poétique. Il faut  environ 1 minute 30 pour prononcer son ancien nom en entier. Le nom de Rama Ier tenait lui dans une feuille A4 dactylographiée, pas facile de remplir les différents formulaires d’immigration et d’émigration.. C’est surement pour cela, qu’à cette époque, les rois ne sortaient jamais du royaume, sauf pour faire la guerre. Une simple déclaration de guerre suffisait dans ce cas.

Des marais salants, puis des champs de canne à sucre et beaucoup de bananiers. Des ateliers de menuiseries transforment le bois du nord. Nous nous arrêtons au marché flottant de Damnoem Saduak. Les petits canaux sont pris d’assaut par des barques de fruits et légumes, de poissons. Sur d’autres, on prépare des soupes que l’on compose au choix, ou des beignets, des raviolis ou d’autres plats qui nous donnent envie de tout goûter. Tout est bien présenté dans la barque, tout est propre. Chaque femme a sa spécialité et elles font preuve d’une dextérité étonnante. Elles sont accroupies dans leur barque, devant un petit fourneau ou réchaud (il fait toujours 32°), et préparent les aliments, hèlent les clients sur le quai, les livrent à l’aide d’un panier fixé au bout d’un bâton et encaissent de la même façon. Le tout, sur un canal encombré de multiples barques de touristes qui passent et viennent taper leur embarcation. Mais tout se passe bien, dans un feu d’artifice de couleurs et de senteurs. Nous nous régalons avec des beignets de banane. Un éléphanteau, des boas et un petit léopard font les beaux. C’est dimanche, les thaïs font leur course aussi. Ils font rarement la cuisine chez eux, tout est proposé partout. A chaque coin de rue, une petite cuisine installée sur le trottoir fait des merveilles.

Nous arrivons à Kanchanaburi, rendu tristement célèbre par le pont de la rivière Kwai. Mais ce n’est pas en sifflant que les prisonniers thaïs, européens, australiens et américains ont construit le chemin de fer de la mort, en 1942, sous le régime japonais. Leur ambition était de conquérir l’Inde, le chemin de fer traversant l’actuelle Birmanie leur aurait permis d’approvisionner les camps militaires. Ils devaient mettre cinq ans pour réaliser 415 km de voie traversant les cours d’eau et les montagnes, ils n’ont mis que seize mois, travaillant 20 heures par jour, tous les jours, dans des conditions d’hygiène et de santé inhumaines. 130 000 hommes, plus de la moitié mourrons de sévices, de maladies tropicales, de sous-alimentation et de mauvais traitement. Une tragédie. Les alliés ont pu bombardé par avion le pont et le détruire, neutralisant ainsi la voie stratégique. Le musée retrace par de rares photographies cet enfer, un survivant a dessiné ses horribles souvenirs. Son conservateur signe un résumé par ces quelques mots «Espérons que la Paix l’emportera toujours sur la violence». Nous formulons aussi ce voeux. Le cimetière est immense et très fleuri. Nous marchons sur le nouveau pont, un train touristique fait quelques kilomètres pour commémorer le souvenir. L’eau est marron et le courant très fort. Nous sommes près de la frontière birmane et beaucoup de militaires sont fixés aux alentours. Le service militaire est obligatoire pour deux ans.


Nous reprenons la route pour notre hôtel situé sur un des confluents de la rivière Kwai. Surprise, nous embarquons sur une longue et étroite barque et remontons le courant. Sur les rives, la jungle commence avec sa flore et ses cris d’oiseaux. Dépaysement garanti. L'embarcadère est à quinze minutes et on devine les cases disséminées dans la végétation luxuriante et parsemée de fleurs rouges. Le lobby et le restaurant ne sont qu’une immense terrasse, sans murs, et les chambres, de mignonnes cabanes individuelles. Nous nous faisons masser sur une terrasse (pressions des mains sur les points d’acupuncture). Danièle, nous avons bien pensé à toi. Seuls le ventilateur et les oiseaux seront témoins de notre bien être. Le repas est une succession de douceur, de sucré-salé, de sauce au miel, de beignets, de poisson aux amandes et d’ananas très mur. La soirée se termine, par une représentation de danse des Môns. Costumes, rites, instruments de musique, tout est une découverte. Cette minorité ethnique représentait tout un royaume qui a connu son apogée au 7° siècle et qui s’étendait de la Birmanie jusqu’au sud et centre de la Thaïlande. Maintenant ils ne sont plus qu’une poignée et viennent se réfugier de ce côté ci de la frontière, ayant des problèmes avec la junte birmane.

Demain, nous partons pour Ayutthaya, mais cela sera une autre histoire.

Lah-gone, Au revoir.

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samedi 11 février 2012

Balade à Bangkok - Thaïlande


ลองค้นหาคำในรูปแบบอื่นๆ Bonjour,

Rendez vous au Palais Suan Pakkad, un ensemble de maisons thaïs traditionnelles, abritant un magnifique jardin. Il appartient à l’arrière petite fille de Rama V, roi du début du XX°, ayant ouvert le pays aux nouvelles techniques. Les maisons ont été démontées de différentes régions et remontées ici en 1950. Tout est calme et nous sommes en pleine ville...Beaucoup d’objets, des instruments de musique, des masques de théâtre, des meubles, bijoux, mais surtout une série de poteries et d’objets en bronze qui datent de plus de 5 000 ans. La découverte du site des poteries a été faite par un étudiant en sociologie, parti finir sa dernière année de thèse en Thaïlande et qui avait choisi, par hasard, le village de Ban Chiang dans le nord est du pays. Alors qu’il séjourne dans le village depuis quelques semaines, en se promenant il trébuche sur une souche et se trouve nez à nez avec un éclat de poterie. Il découvre ainsi un des plus grands sites archéologiques du pays, l’histoire ne dit pas s’il a fini sa thèse.

Nous plongeons dans le Chinatown local, un quartier qui s’étend sur 3 km avec un marché très dense dans des petites ruelles. Vous pouvez acheter tout ce qui est indispensable à une famille chinoise. Au niveau cuisine, peu de choses qui arrivent normalement dans nos assiettes, mais les affaires paraissent florissantes. Tous les «chinois» sont les descendants des coolies, arrivés en masse au temps de l’industrialisation autour de 1920-1930. Aujourd’hui ils sont tous thaïlandais mais conservent, voire cultivent leurs différences. Les trottoirs, pour les rues les plus larges, sont assaillis par les marchands ambulants où ils font des miracles pour nourrir leurs congénères sur 1 mètre carré chacun.  Les lampions envahissent les rues, se mêlant aux dragons qui célèbrent la nouvelle année du même nom. Nous entrons dans le temple Wat Leng Yee, bondé et enfumé d’encens, le plus grand temple chinois de la ville. La ferveur est réelle et tout le monde se presse devant les statues pour faire ses offrandes : mandarines, jus de fruits, bâtons d’encens et papiers rouge et or qui seront brûlés. Là aussi les croyances se mêlent et nous avons parfois du mal à nous y retrouver. Notre guide, qui est bouddhiste mais pas chinois, avant de passer le concours pour intégrer l’université, sur les conseils d’une astrologue, est venu prier à un autel de ce temple. Il a eu sa place et plus tard sa licence, il a peut être un peu aidé les dieux en travaillant ! Son français est excellent.

La maison de Jim Thompson, américain, ancien agent de renseignements, qui décida de s’établir à Bangkok nous accueille. Construite le long d’un canal, cette somptueuse maison est composée de six maisons traditionnelles assemblées avec très bon goût. Il tombe amoureux de la soie et redonne à cette industrie un essor et un renom international. Puriste, il collectionne des objets anciens d’une grande rareté et beauté. Il disparait mystérieusement en 1961 lors d’un voyage en Birmanie. Son neveu crée cette fondation qui nous permet d’admirer cette magnifique collection.

Nous rentrons à l’hôtel par le métro aérien, qui ferait pâlir d’envie les parisiens et les lyonnais. Tout neuf, sans un tag, climatisé, tout propre et où cela sent bon...Dans la rue, nous faisons l’expérience d’un bain de pieds et de mains avec des poissons nettoyeurs. Après les premiers instants de cris de surprise, et de chatouille intense, les poissons font leur travail consciencieusement, passant entre les doigts de pied, un moment de franche rigolade. Après 15 minutes, le résultat est là, nous ressortons du bain avec des pieds et des mains tout lisses. N’hésitez pas à faire l’essai...

Il fait chaud 35° et moite (comme dirait Gauthier dans Largo Winch II) et la cuisine thaï est délicieuse. 

Demain, route jusqu’au Pont de la rivière Kwaï, http://www.youtube.com/watch?v=XnTiPW_DFwo
en sifflant, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire

 ลองค้นหาคำในรูปแบบอื่นๆ Au revoir.

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vendredi 10 février 2012

Bangkok - Thaïlande

Nous nous attendions à une Inde bis au niveau de la circulation dans Bangkok, mais à peine sortis de l’hôtel, deux constatations : la ville est propre, nous n’entendons que de très rares klaxons et cela ne roule pas trop mal, malgré l’heure matinale, réputée heure de pointe ici. Même les tuk-tuks s’arrêtent pour vous laisser traverser à pied, c’est presque mieux qu’à Paris...La population officielle est de 6 millions, mais beaucoup de thaïlandais restent inscrits dans leurs villages d’origine, l’évaluation la plus probable tourne autour de 18 millions pour 1 500 km2 soit 12 000 habitants au km2!!!

Nous commençons par le Wat Pho, le plus grand et le plus ancien temple de Bangkok,  érigé par Rama 1er lors de l’agrandissement de la ville en 1781. Nous sommes émerveillés par la finesse du travail des artistes : les toitures en tuiles vernissées, les dorures omniprésentes, les peintures représentant les scènes de la mythologie bouddhiste et les multiples statues. L’architecture des temples traditionnels bouddhistes thaïs a subi au cours des années des inspirations hindous et khmers. Nous commençons par le temple du Bouddha couché, long de 46 mètres et haut de 15, entièrement recouvert de feuilles d’or, la plante des pieds en basalte incrusté de nacre, les motifs représentent des dieux célestes, animaux mythiques, coquillages, fleurs, etc...

Nous continuons par un petit temple avec des représentations du corps humain et ses lignes d’énergie, aux murs des cartouches expliquant les différentes maladies et comment les soigner par des massages et des plantes. C’est la première école de médecine et de massages traditionnels thaïs que Rama III fonda en 1830. Autour, une multitude de temples, chédis (mausolée en l‘honneur des rois défunts), prangs (mausolée plus petit pour les membres de la famille royale) nous emmènent jusqu’à l’ubosoft, le cloitre intérieur. Des centaines de statues de Bouddha nous accompagnent toutes différentes.
L’ensemble est vraiment magnifique. Nous croisons l’école primaire qui est installée à l’intérieur du temple, les petits élèves sont en classe. C’est une école publique, et ses locaux sont dans le temple comme dans la majeure partie du temps en Thaïlande. Les temples sont restaurés en permanence et, moyennant une participation, nous gravons notre nom,sur une des tuiles vernissées qui abritera le bouddha couché quand le nouveau toit sera terminé. 

Le palais n’est pas loin et nous sommes rejoints par une foule dense et la chaleur moite (cela nous change de l’Inde), c’est le monument le plus visité du pays. La salle du trône est une merveille et les temples réservés au roi seul sont à couper le souffle. Le bouddha d’émeraude ramené du Laos en est le pièce maitresse. Son nom est faux car en fait il est en jade magnifiquement translucide. Habillé de vêtements en fil d’or, il change de tuniques à chaque saison. Le roi en personne vient revêtir la statue lors de grandes cérémonies. Actuellement hospitalisé, Rama IX laissera exceptionnellement sa place au prince héritier pour les habits plus légers. La statue aujourd’hui est habillée avec des habits chauds pour une température de 32°!! Le palais est un mélange de styles et d’époques, les bâtiments ayant évolué avec les différents rois qui se sont succédés, le trait commun est la magnificence de l’ensemble. Le roi n’habite plus ici depuis que l’on a retrouvé Rama VIII , son prédécesseur, assassiné par balle dans sa chambre.

Un «longue queue», petit bateau à moteur avec l’hélice située très loin du bateau, nous attend au quai. Il nous emmène en dehors de la ville, sillonnant  les klongs (canaux) pour atteindre un autre site de bouddha couché beaucoup moins touristique. En chemin, nous voyons tout un monde qui vit sur les canaux, dans des maisons sur pilotis. Certaines, rares, sont assez belles, la plupart se rapprochent d’hébergements précaires. Avec l’amélioration des routes, les communications se font rarement par les canaux. Nous croisons quelques autochtones sur leurs bateaux. Le fleuve ne sert plus vraiment qu’à transporter le bois coupé des forets du Nord et le sable pour la construction. Dommage. En arrivant au temple, nous faisons une offrande traditionnelle : 3 bâtons d’encens, une fleur, une bougie et un feuille d’or à coller sur une statue de bouddha. Les thaïlandais, en étant bouddhistes, ont gardé des rites animistes, tout en prenant des symboles ou icônes aux hindous. Viviane et Camille ont ainsi tiré un bâtonnet numéroté, devant le temple, correspondant à une prophétie imprimée pour leur vie future (à vérifier). Nous trouvons dans le temple des dieux hindous, des bouddhas chinois, et des ermites indiens....La tolérance est vraiment la base du bouddhisme.

Nous voyons les stigmates des inondations de l’année dernière, l’eau est montée dans le quartier que nous visitons jusqu’à la moitié du premier étage des maisons et cela sur des kilomètres car la plaine de Bangkok est très plane. Des sacs de sable restent sur les berges, témoins de la faible réaction des autorités face à ce fléau.

Retour sur terre bien mérité et demain cap sur Chinatown et les quartiers plus modernes, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

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mercredi 8 février 2012

Bye Bye Delhi - Inde

Namasté,

Nous voici de retour à New Delhi, capitale de l’Inde pour notre dernier jour dans ce pays incredible ! Nous n’oublierons aucun des pays traversés, mais l’Inde laissera des images dans nos têtes. Pas seulement des images de misère, mais des sourires et des rires. Même s’il est difficile pour vous et pour nous, d’imaginer de la joie dans ces décharges, il faut reconnaître qu’ils ont plus le sourire que nous ! Quelle gentillesse quand ils viennent  pour se faire photographier avec nous, quand ils mettent leur petit enfant dans les bras des filles pour faire une photo, quand ils nous interpellent à notre passage, quand un sourire se dessine sur les joues sales d’un petit enfant, ou sur le visage d’une femme en sari. C’est une vrai leçon pour nous, européens trop gâtés par la vie, à la mine grise et au contact si difficile ! Malgré les klaxons trop stridents, malgré la circulation extravagante, malgré les détritus dans la rue et sur les trottoirs, nous nous sommes toujours sentis bien, jamais agressés, en totale harmonie avec eux. La mixité des religions leur confère une grande tolérance et une curiosité instructive. Les palais du Rajasthan nous ont rappelé toute la littérature des comtes des mille et une nuits, les temples hindous et bouddhistes nous ont incité à mieux connaître ces religions et leurs multiples divinités, et ces mégalopoles tentaculaires nous ont surpris et nous donnent envie de suivre leurs évolutions futures.

2° ville d’Inde, après Bombay, 19 millions d’habitants officiels, au dernier recensement de 2010, peut-être 25 millions en réalité, avec les sans-abris.
60 km de périphérique
Pour les jeux du Commonwealth en 2010, Delhi s’est refait une beauté, aéroport, autoroutes, périphérique avec trente ponts pour éviter les quartiers, 800 000 plantes ou arbres, déménagement des vaches sacrées à la campagne, nouveaux bus (Tata Marcopolo) avec clim et énergie au gaz, un terminal de bus de 2 km qui peut garer 3 000 bus, création et pose de panneaux d’indication, installation de poubelles et campagne de propreté(assez réussie), etc.....
45° en été

Nous commençons notre visite, sous le soleil, par une des plus grandes mosquées de l’Inde, Jama Masjid. 20 000 personnes peuvent prier en même temps. Construite en 1645, quand New Delhi est devenu la capitale, à la place d’Agra. On y prie cinq fois par jour.

Puis nous nous rendons au Rajghat, le mausolée de Gandhi. Une plaque en granit noir ornée de pétales de fleur rappelle le lieu de sa crémation. Les cendres du mahatma ont été jetées dans le Gange à 100 km de là. Il a juste eu le temps de voir le départ des Anglais avant d’être assassiné en janvier 1948, lui qui était apôtre de la non violence. De nombreuses personnes viennent ici en hommage au grand homme. Le 15 aout, anniversaire de l’indépendance de l’Inde et du Pakistan, c’est une marée humaine qui se presse pour remercier celui par qui le miracle est arrivé. On suit toujours Sarkozy qui s’est recueilli ici, comme beaucoup d’autres hommes importants, tel Obama.

Puis nous visitons la tombe d’Humayun, le 2ème empereur Moghol, qui est mort brutalement d’une chute de cheval en 1565. Sa deuxième femme, lui a fait bâtir ce mausolée, pour marquer son amour éternel. Il a inspiré le Taj Mahal, dans son architecture et ses dimensions.  Réalisé en grès rouge et en marbre, il est entouré de magnifiques jardins le charbagh, composés de quatre parties comme son nom l’indique (char : quatre). Le mausolée est très sobre et abrite une centaine de tombes de la famille royale.
Dans le même parc, un autre immense mausolée abrite son vizir Isa Khan. On aperçoit aussi des temples sikhs et hindous, marquant la tolérance de ces moghols pour les autres religions (cela changera assez vite).

Nous défilons devant la Porte de l’Inde, véritable arc de triomphe, érigé en 1931 en mémoire du soldat inconnu. 13 000 indiens (leurs noms sont gravés) ont été envoyés dans les tranchées du nord et de l’est de la France, en Afrique ou en Afghanistan pour défendre la mère patrie britannique. Beaucoup n’ont pas eu leurs cendres jetées dans le Gange !
Juste à côté, un kiosque monumental  est vide, la statue du roi d’Angleterre Georges V vient d’être enlevée pour faire place à celle de Gandhi, pas encore arrivée...
Les «Champs Élysées» démarrent depuis la Porte jusqu’au palais présidentiel, tout au fond. C’est là qu’a lieu le défilé militaire le 26 janvier pour célébrer la fête nationale.
Nous passons en revue les quartiers des ministères, du gouvernement et les belles maisons qui abritent les personnes importantes du régime.

Le plus grand hôpital public d’Inde arrive ensuite, il abrite 5 000 lits et le guide nous dit qu’il vaut mieux ne pas venir ici si l’on ne connait pas personnellement un médecin...Il manque des vitres à beaucoup de fenêtres et le bâtiment de l’extérieur fait vraiment grise mine. Les patients doivent acheter leurs médicaments à l’extérieur de l'hôpital dans les nombreuses pharmacies adjacentes.

Nous croisons la Delhi Public School, école privée la plus huppée de Delhi, comme son nom ne l’indique pas. Les parents des 1 000 lycéens qui la fréquentent doivent débourser un droit d’entrée de 3 000 € et ajouter 250 € par mois. Une petite fortune dans un pays où le salaire mensuel moyen est de 12 000 roupies (un petit 200 €).

Le pays est en ébullition avec les élections de ce mois, les affiches et les banderoles sont partout. Le parti du Congrès, encore présidé par la famille Gandhi, Sonia le veuve du petit fils du mahatma et son fils Raoul, n’est pas favori dans les sondages au profit des partis traditionalistes. Il sera intéressant de suivre l’évolution de ce pays dans les années futures.

Nous terminons par la visite surprenante du plus haut minaret de l’Inde, dénommé Qûtb minâr (le minaret de la victoire), commencé en 1192  par le premier roi musulman pour marquer  son emprise sur Delhi et terminé en 1368. Il  mesure 72 mètres de haut et nous impressionne vraiment. C’est le 2ème monument le plus visité de l’Inde après le Taj Mahal. Juste à côté, les fondations d’un autre minaret qui devait faire  144 mètres de haut, trônent  à 15 mètres environ. Une colonne du IV ème siècle, dédiée au Dieu Vishnou, est dressée au pied du minaret. Composée de fer à 98%, du haut de ses 7 mètres, elle résiste étonnamment  à la rouille et à la perspicacité des chercheurs, incapables d’expliquer ce phénomène. Le site est complété par des anciens monastères musulmans en ruine, construits avec des pierres récupérées sur les temples hindous qu’ils ont dévastés. Le résultat est surprenant avec des shivas, bramas, et autres vishnous au centre d’un bâtiment musulman.

Décidément, l’Inde est pleine de surprises et de contrastes. Si vous manquez d’idées pour vos prochaines vacances, venez ici, vous ne serez pas déçus..

Demain, vol Delhi - Bangkok, nous arriverons en fin de journée en Thaïlande, et comme vous le savez, cela sera une autre histoire !

Tata (pour la dernière fois)

Voici nos livres de chevet sur l’Inde :
La Cité de la Joie de Dominique Lapierre
Le Dieu des Petits Riens d’Arundhati Roy
Le Tigre Blanc d’Aravind Adiga
Siddhartha d’Hermann Hesse

Nous avons déjà reçu des informations intéressantes sur la couleur des coquilles d’oeuf, merci de continuer vos recherches scientifiques.

lundi 6 février 2012

Les ghâts de Varanasi - Inde

Varanasi : 3 millions d’habitations dont 60 % d’hindous et 30 % de musulmans.
Superficie de la ville : 20 km2  
Création il y a 5 000 ans et elle s’appelait Kashi puis Benares

Varanasi n’est pas une ville comme les autres. Le Gange attire des pèlerins hindous et bouddhistes du monde entier. 15 000 par jour, venant entre autre, de toute l’Inde, du Népal, du Tibet, de la Thaïlande, de Ceylan... Les hindous doivent au moins une fois dans leur vie, faire un pèlerinage à Varanasi. Comme La Mecque pour les musulmans, elle est un lieu incontournable. On y célèbre la vie et la mort. 

A 6 h du matin, nous nous trouvons sur les ghâts, les escaliers qui descendent au fleuve, où les hindous viennent faire leurs ablutions et se laver complètement. Ce n’est pas un spectacle, c’est très émouvant. Ils se déshabillent mais sans être impudique en voilant leur corps, et plongent entièrement, certains nagent en priant, d’autres se savonnent et lavent leurs habits. Tous reviendront chez eux, avec un peu d’eau du fleuve pour la boire. Ceci nous fait frémir. Des détritus flottent sur l’eau, elle nous parait sale, voire très sale, et à cette heure-ci, l’eau est encore toute noire, mystérieuse. Mais elle est réputée claire et remplie de sels minéraux, et donc bonne à la santé.

Nous laissons dériver quatre bougies qui emportent nos souhaits au gré du courant.



Le soleil se lève dans la brume. En barque, nous avançons vers un crématorium à ciel ouvert. 400 crémations par jour juste pour celui-ci, il y en a d’autres un peu plus loin. Toute la journée, plusieurs feux de bois de santal vont brûler, les familles attendant avec leur défunt. Leur idéal est de mourir dans cette ville ou au moins d’y être incinéré et leurs cendres jetées dans la mère Gange. La mythologie hindoue raconte qu’un roi a perdu ses 100 enfants, morts suite à une grande sécheresse. Celui-ci n’ayant pas assez d’eau pour les bénir, a demandé à Shiva de lui envoyer de l’eau. Shiva a  défait sa chevelure qui retenait le Gange prisonnier, ainsi serait né le fleuve béni qui coule de l’Himalaya à Calcutta. Pour un hindou, avoir un bon karma et jeter ses cendres dans le Gange,favorise la voie pour le nirvana, sans avoir à se réincarner... Sur la route, nous avons vu les corps enroulés dans des tissus colorés, posés sur une sorte d’échelle en bambou, sur la galerie des voitures ! Depuis combien de temps roulent-ils, avec la dépouille de leur proche ? Toutes les cendres seront jetées dans le fleuve sacré. Des pèlerins bouddhistes tout de blanc vêtus psalmodient des prières, installés dans une barque près de nous.
Un peu plus loin, les blanchisseurs frappent le linge et le font sécher à même le quai, est-ce que notre linge laissé à la laundry de l’hôtel sera lavé ici ?
Nous nous enfilons dans des ruelles malodorantes et nous passons des barrages de militaires, pour apercevoir le dôme doré du Golden Temple briller au soleil.
Puis nous nous rendons au site de Sarnath. Bouddha a prononcé son premier sermon ici sous un arbousier, devant cinq disciples. Né au 6° siècle avant J.C., il était prince du Népal. A 35 ans, il quitta sa femme, son fils, ses parents et son palais pour mener une vie d’ermite. Il meurt à 80 ans après une vie de prière, de renoncement, de voyage, et de méditation, en laissant ses préceptes à ses disciples. ll a été enterré là. Un monastère a été construit sur ce lieu où 1 500 moines vivaient. Malheureusement au 12° siècle, les musulmans ont tout détruit et jeter le reste de ses reliques au Gange. Nous visitons les ruines. Le Stupa, monument rond et haut de 50 m. est majestueux. Il a été construit du vivant de Bouddha, qui ne voulait aucune statue à son effigie. Une foule tourne autour : des pèlerins en noir de toute l’Inde, dont des régions très éloignées comme le Cachemire, des moines tibétains en rouge et jaune, des moines thaïlandais en orange, des pèlerins de Ceylan et de Thaïlande en blanc. Des écharpes blanches ont été jetées sur le bâtiment en offrande, des encens fument, des personnes se prosternent en se couchant par terre, les chapelets tournent, et les mantras sont murmurés. Les pèlerins s’installent dans l’herbe et lisent des textes sacrés en famille avec les enfants. L’ambiance est exceptionnelle, nous nous sentons très bien, à quelques centimètres du sol.
Le musée archéologique a essayé de conserver les restes de ce site important. Plusieurs statues dont celle des quatre lions, datant du 3° siècle avant J.C., devenue l'emblème du pays et le symbole de deux religions : l'Hindouisme et le Bouddhisme.

6 km2 de la ville sont dédiés aux écoles, le plus grand site de l’Inde, construit en 1916, 300 000 enfants, du collège à l’université, Histoire, Médecine, Ingénieur, Commerce, Sciences. Le campus est vert, les terrains de sport sont bien équipés, les logements différencient les Indiens et les étrangers.

A 18h30, nous retournons sur les ghâts, pour la prière. Nous regardons la messe célébrée tous les soirs, où une foule importante se retrouve. A cet emplacement, sept prêtres l’ordonnent. Un peu plus loin, d’autres autels et d’autres prêtres. Le soleil se couche et nous plonge dans ce lieu mystique, dans des dégradés de gris, gris bleu. Au loin, les brasiers continuent de consumer les dépouilles. Des lampes allumées créent des parasols au dessus des autels. Derrière, une foule importante envahit les escaliers. La musique commence, un mélange de cithare et de cloches. Les prêtres debout tournent à chaque fois devant les quatre points cardinaux, différentes bougies plus ou moins grandes. Les prières sont chantées, le public scande le rythme en frappant dans ses mains, c’est avec une grande ferveur que tous écoutent et suivent les différents rites. A la fin, les autels sont constellés de pétales de fleur, des jaunes et des rouges. Une organisation caritative donne à manger à des mendiants dans des écuelles en fer, qu’ils dévorent à pleine main.

Nous remontons dans la ville, les piétons ont envahi la rue et les ruelles, même les rickhaws et les vélos ont le plus grand mal à se frayer un chemin, les magasins sont tous ouverts, les cuisines sur les trottoirs sont débordées, les vendeurs nous interpellent.
Nous toussons, nous avons mal à la gorge, la pollution et la poussière depuis Agra nous gênent.

Nous rentrons épuisés et ravis.
Demain, mardi, nous partons à midi de l’hôtel pour nous envoler jusqu’à Delhi, où nous arriverons en fin d’après-midi.
Mercredi, visite de la ville, mais cela sera une autre histoire.

Tata.

Depuis le début de notre voyage, nous mangeons des oeufs à la coquille blanche. Pourquoi sommes nous les seuls en France à manger des oeufs beige ? Merci de nous aider dans nos grandes questions philosophiques !

Pour les photos, cliquez sur l’accueil de notre galerie http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php et choisissez le jour désiré.

dimanche 5 février 2012

Taj Mahal - Inde

                Taj Mahal, une des sept merveilles du monde. Symbole de l’amour éternel.
La cour principale, en grès rouge a quatre portes d’entrées aux quatre points cardinaux, a des dimensions impressionnantes : 63 mètres de haut sur 10 de large. 22 tourelles en haut de l’édifice représentent les 22 années de travail nécessaires à sa construction.

A travers la porte de 30 m. de haut, nous le découvrons dans la brume !!! Un moment d’émotion, où nos yeux ne sont pas assez grands. Photo de notre groupe et nous commençons la visite. Nous ne sommes pas seuls, 4 à 5 millions de visiteurs par an !

Nous traversons un jardin et ses fontaines, avec en son centre, une plateforme en marbre et quatre bancs disposés aux points cardinaux. Nous nous approchons et contemplons ce mausolée tout en marbre blanc de la région, précisément de Makrana à 380 km, réputé pour ne pas être poreux, et pourvu de quartz et de cristaux, réfléchissant la lumière. Il a été érigé par le Sultan Moghol Shah Jahan en hommage à sa femme préférée, morte pendant son 14°accouchement. 20 000 ouvriers. 72 m. de haut depuis les jardins et 80 m. depuis le fleuve. Les quatre minarets qui l’encadrent sont haut de 39 m. Architectes et décorateurs de tous pays, jusqu’en Europe, où l’école de Florence en Italie était réputée pour sa technicité sur le marbre. Aucune peinture ni statue, toute la décoration est faite par des incrustations de pierres : malachite, lapis lazuli, nacre, coralline, corail, onyx, turquoise et jaspe. De part et d’autre des portes, des sourates du Coran sont écrites en incrustation de marbre noir. Les lettres sont plus grosses en haut qu’en bas, afin d’annuler l’aspect de la perspective. Tout est basé sur le chiffre deux, sur la symétrie la plus parfaite. Les quatre façades sont rigoureusement identiques au centimètre près, quatre siècles après. Une mosquée a été bâtie côté ouest, et pour ne pas rompre la symétrie, on découvre le même bâtiment, côté est, réplique qui n’a aucune fonction.  
L’histoire n’est malheureusement pas très heureuse. Ce couple a eu deux filles et quatre garçons sur les quatorze grossesses. Le dernier des fils, fanatique, a emprisonné son père et a tué ses trois autres frères pour prendre le pouvoir. Shah Jahan a été emprisonné dans le Fort Rouge d’où il pouvait voir son Taj Mahal. Il est mort après sept années de captivité. Une des ses filles l’a enterré près du tombeau de sa mère.
A la fin de la construction, le tombeau de son épouse est dans une crypte et sa réplique dans la partie centrale octogonale. A sa mort, il rejoint son épouse dans la crypte (fermée au public) et une réplique est aussi installée à côté de celui de sa femme, et devient le seul élément dissymétrique de l’ensemble. Des barrières en or les ceinturaient, mais le fameux fils a préféré le fondre. Un magnifique entourage en marbre les a remplacées. Une merveille de finesse où des ramages de feuilles se croisent et s’emmêlent. Des fleurs incrustées de pierres, se font face par paire. Les tombeaux sont décorés de la même façon et sont de toute beauté. Les qualificatifs, comme vous pouvez voir, nous manquent pour vous décrire cet écrin de beauté. Le nombre de visiteurs empêchent le recueillement, mais en faisant le tour de l’édifice, la beauté et le silence du fleuve nous rendent paisibles et sereins. Des hérons, canards, mouettes et tadornes ferrugineuses se mirent dans l’eau. De l’autre côté, un site entouré de jardins, aurait dû accueillir le même Taj Mahal en marbre noir pour le Shah. Son fils ne lui en a pas laissé le temps.

Le fort rouge, construit au XVI siècle, avant le Taj Mahal, marque la domination de l’empire Moghol sur le Nord de L’Inde. De forme semi circulaire avec 2,5 km de remparts, il abritait les moghols d’un acte de rébellion Hindou. Aujourd’hui encore, une partie du fort est utilisé par l’armée Indienne. L’empereur rendait la justice depuis le balcon de la salle d'audience publique, installée dans l’immense première cour, capable d’accueillir les membres du gouvernement et les plaignants.
Dans la partie réservée aux femmes, de nombreux jardins et fontaines, rafraîchissent les deux femmes de l’empereur et ses 200 concubines...La chambre à coucher est immense, et la décoration était sublime, malheureusement il ne reste que peu de choses. Le marbre est admirablement sculpté. A côté, le pavillon ayant servi de prison dorée (comme son chapiteau) à Shah Jahan, avec une magnifique vue sur le Taj Mahal. Malheureusement, la pollution, très importante en Inde, nous voile un peu son image. Un relevé du nombre de particules dans l’air était effectué au Taj Mahal et était deux fois et demi supérieure à la limite de sécurité..Sur les berges du fleuve, les blanchisseurs étalent leur linge de toutes les couleurs. Le fort était protégé par des douves, la première d’une profondeur de 10 mètres remplie d’eau et de crocodiles et la seconde peuplée de tigres et de léopards, de quoi faire réfléchir...

Nous sommes tristes de se séparer de Cathy et André, qui rejoignent Dehli puis Paris et le froid. Nous prenons ce soir le train de nuit pour Vanarassi mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Tata.

Nos photos sur : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php et choisissez le jour désiré. 

samedi 4 février 2012

Train de nuit de jour - Inde

Je ne résiste pas à vous raconter «en live» ce que nous vivons. Hier, samedi, nous avons attendu dans le lobby de notre hôtel, l’heure de transfert pour notre train de nuit, direction Varanasi. Le directeur nous a gentiment prêté une chambre où les filles ont pu dormir et nous avons pu, vous l’avez certainement vu, mettre à jour, notre blog. Mais à l’heure dite, 22 heures,  le chauffeur nous informe qu’il ne nous emmène pas à la gare, car il n’y a pas de train ! Pourquoi ? Ca nous ne l’avons pas compris. Par chance, une chambre était encore libre et nous avons bien dormi.

Départ 6 h pour une heure de route. La brume remplie de pollution nous irrite la gorge. La ville est déjà réveillée même s’il fait encore nuit. Très peu d’éclairage public. Beaucoup de voitures et de camions sans lumière. Les vendeurs ambulants se rendent déjà sur les sites touristiques poussant des charrettes à bras sur la route, sans éclairage. Les hommes se réchauffent devant un feu de camp. A même le trottoir et sous des toiles tendues à des barrières, des femmes s’activent autour d’un semblant de foyer. Des singes à l’assaut d’une maison, sont repoussés à grand renfort de cris. Et toujours des formes humaines sous des couvertures à même le trottoir ! Un million et demi d’habitants pour la seule ville d’Agra, et nous n’avons vu aucun immeuble. L’Inde est une fourmilière!

Nous voilà dans le train pour huit heures de trajet ! C’est le train d’hier au soir, un train couchette, même si c’est le jour ! Je maudis la personne ou le système informatique qui nous a attribué des places de couloir l’un derrière l’autre, alors qu’il y a des banquettes qui se font front et permettent d’avoir un semblant d'intimité. Nos chaussures sont sur nos lits, il n’y a pas de place, le couloir est trop étroit ! Hier au soir, on nous a déjà prévenu, le train a beaucoup de retard, parfois quatre heures supplémentaires ! Les gares sont bondées, il faut attendre, attendre encore pour laisser passer un autre train, attendre de nouveau pour que les personnes sortent des voies !

Cette ligne de train est très fréquentée, Varanasi est un lieu de pèlerinage important, peut être le plus important d’Inde. Le fleuve, Le Gange, doit recueillir les cendres des crémations. Certaines familles, après un décès, délègue un de ses membres, pour jeter une petite partie des cendres du défunt, dans le Gange, à Varanasi au mieux.

Les couchettes ne sont seulement que de douteux sièges allongés, et un rideau sale et déchiré procure un tout relatif semblant d’intimité. On nous propose des draps repassés et des couvertures. Les filles décident de se coucher et dorment malgré les arrêts fréquents, les secousses dignes d’un voyage en chameau et du bruit environnant. Nous deux, nous préférons rester assis même si le siège est très dur. Une odeur de (je ne veux pas savoir) des vitres et des parois crasseuses, le voisin qui se racle la gorge et le nez, une seconde classe en Inde est toute une histoire !

A la gare, des porteurs sont venus pour nos bagages qu’ils ont porté sur leurs têtes, avec toujours le sourire et la gentillesse propres aux indiens. Ils demandent aux filles si Denis est leur père. C’est une question qui revient souvent. Ils imaginent donc qu’il pourrait être leur mari ! Et puis la question qui arrive tout de suite après : Est-ce que Viviane est mariée ? Quand elle répond non, soit ils éclatent de rire, soit ils la regardent très étonnés, l’air grave. Les indiennes à son âge sont déjà mariées depuis longtemps. Une autre question nous est aussi souvent posée : Avons-nous, en plus de nos deux filles, un garçon ? A la réponse négative, leurs visages se ferment et ils ne nous disent plus rien !

Dans le couloir, passent en hurlant, des vendeurs de boissons gazeuses, des vendeurs de thé qu’ils servent avec du lait, et là à l’instant, des policiers, fusils dans le dos. La guerre avec le Pakistan a renforcé les contrôles. Dans tous les sites touristiques, nous sommes fouillés et nous passons sous un arceau de sécurité. Les militaires sont partout avec leurs fusils.

Sur les quais, mendiants, travailleurs, porteurs, femmes frigorifiées en sari, enfants enroulés dans des couvertures. Les passagers descendent avant l’arrêt complet du train. Un homme, au milieu du quai, assis en tailleur, torse nu, avec seulement un tissu jaune autour des hanches, finit sa toilette et lisse sa longue barbe méticuleusement, un prêtre surement. Des dizaines de personnes transportent, sur leur tête, d’énormes sacs (céréales ou ciment) d’un déchargement. Une intouchable balaie le quai et envoie les tas dans la voie. Des centaines de petits oiseaux, de pigeons et de corbeaux viennent picorer entre les rails. Les petits écureuils que nous avons déjà tant vus, essaient de les précéder. Un homme porte une personne âgée, ici pas de fauteuils roulants, pas de caddies. Un monsieur armé d’une énorme clef à molette et d’une masse passe dans les voies et ...vérifie les boulons.

Le long de la voie, sur des mètres et des mètres, poubelles, sacs, détritus, où enfants, adultes et animaux fouillent les pieds dedans. Les sacs plastiques sont malheureusement nombreux, mangés par les animaux. De longues files d’attente aux passages à niveaux charrettes, voitures, camions...qui commencent à avancer même si le train n’est pas complètement passé. Le train klaxonne tout le temps, comme les voitures sur la route. Des hommes sont sur la voie, certains couchés entre les rails. Nous nous arrêtons le long d’un bidonville, des nuées d’enfants de tous âges jouent avec le train de marchandise à côté de nous, qui roule au ralenti et ils s’amusent à sauter depuis un poteau sur les wagons et ressauter sur le balast en gros cailloux, le tout pieds nus, bien sur, le plus petit est aidé par ses frères, il doit avoir 5 ans...

La campagne est verte, cultivée, bien entretenue. Une file indienne (facile !) d’enfants, tee shirts de couleur, se faufilent entre les champs. Des galettes de bouses sèchent au soleil. Toujours des femmes en sari avec leur charge sur la tête. Des hérons et d’autres échassiers sont dans les voies d’irrigation. Aujourd’hui dimanche, beaucoup d’enfants se promènent, certains jouent au cerf-volant ou à un semblant de criquet, d’autres emmènent la vache ou les chèvres, certains portent des briques. Les maisons sont en briques, rarement terminées, composées de cours intérieures. Peu de pièces fermées, tout se fait dehors.

Le soleil commence à se coucher, c’est l’heure de rentrer des champs, Femmes et enfants parcourent de grandes distances avec leur charge sur la tête. Ce que nous avons vu depuis notre fenêtre est indescriptible. Même si en France, les bords d’une voie ferrée ne sont pas valorisés, mais là, c’est ....! Les enfants à moitié dévêtus ou travaillant. Les maisons entourées de saletés, d’immondices, qui viennent surement des trains. La misère des petits gens.

Nous arrivons à Varanasi, à 19 h, soit 11 heures de trajet, et 12 heures de retard !!!

Demain, visite des ghâts, mais cela sera une autre histoire.

Tata

vendredi 3 février 2012

Fatehpur Sikri - Rajastan - Inde

Namasté,

La route est égale à elle même, mais les cultures de blé, de colza, de pommes de terre embellissent le panorama. En sens inverse sur la voie, toujours autant de voitures, camions, tracteurs et chariots. Les femmes façonnent, à la main, des galettes de bouses qui serviront de combustible. Elles portent sur leur tête, des fagots de plus de deux mètres de long. Le tracteur est réquisitionné pour le ramassage scolaire, mais par sexe. Un homme en tricot de corps et caleçon attend que le repasseur lui rende sa chemise et son pantalon. Nous quittons la région du Rajasthan.

Nous roulons jusqu’à Fatehpur Sikri une ville fantôme, . Elle a été construite par l‘empereur moghol Akbar au XVI siècle. Dépourvu de descendance, l’empereur s’est arrêté ici en revenant de la guerre et a demandé à un ermite de favoriser la fertilité de ses femmes.  Sa troisième femme, fille du maharaja de Jaipur, tombe enceinte d’un garçon. Akbar entreprend la construction de cette ville, en remerciement, sachant que le manque d’eau l’empêchera de prospérer. Il a fallu 15 ans pour bâtir ce site tout en grès rouge de 6 km2, entouré de murailles, qui n’a été habité que pendant 14 ans. Pour le protéger, nous empruntons un bus au gaz. Dans la cour des audiences publiques, les jugements étaient rendus et la sentence prononcée par l’éléphant favori de l’empereur d’un coup de trompe. Puis l’animal écrasait d’un coup de patte la tête des condamnés. Le tombeau de son éléphant est proche du palais et surélevé d’un minaret. Le sultan ne savait pas écrire et ses neuf conseillers l’aidaient dans la cour des audiences privées en se dissimulant derrière les piliers. Il était tolérant et savait mixer les 3 religions : musulmane, hindoue et chrétienne. Il choisit une femme de chacune des croyances et dans son palais, on retrouve les différents symboles religieux associés au confort de l’époque : fontaines, hamman, brumisateur d’eau parfumée... Ses richesses étaient enfermées dans un bâtiment séparé en 3 parties, une pour les bijoux des ses femmes, une pour l’argent et l’or et une pour les lingots de cuivre. Le centre de la cour est quadrillé pour une sorte de jeu de l’oie joué avec des dés. Les pions étant des esclaves nues. Le palais des vents est sur 5 étages, sans mur, avec 84 colonnes au premier, 56 au deuxième, 20 au troisième, 12 au quatrième et seulement 4 au cinquième étage. Les palais de ses femmes sont d’élégants pavillons aux murs ciselés intérieurs et extérieurs. Sa chambre à coucher avait un lit en pierre disposé à 2m de haut car le plancher était inondé d’eau de rose pour rafraîchir la pièce.
Pour rendre hommage à l’ermite, il construit une mosquée et le fera enterrer, lui et ses descendants, juste en face. À l’heure actuelle, les musulmans l’utilisent toujours comme lieu de pèlerinage et formulent des voeux de prospérité sur le tombeau. Le guide nous précise que le couple Sarkozy s’est rendu ici.

Nous arrivons à Agra, demain le Taj Mahal, mais ce sera une autre histoire.

Tata

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jeudi 2 février 2012

Amber - Jaipur - Inde

Namaste,

En allant au fort d’Amber, nous traversons Jaipur, capitale du Rajasthan avec 4 millions d’habitants pour 200 Km2, soit une densité de 20 000 habitants au kilomètre carré ! La ville a quadruplé dans les cinquante dernières années, notamment avec l’exode des hindous qui habitaient le Pakistan et qui sont venus s’installer ici après la partition de l’Inde. La vieille ville est entièrement rose depuis 1876, année de la visite du Prince de Galles à Jaipur. Le Maharaja Ram Singh II l’a fait peindre en son honneur, sauf le palais qui est resté jaune pour le distinguer. Depuis, la tradition a été conservée et il est interdit aux habitants de la vieille ville d’utiliser une autre couleur pour leur maison. La ville a été dessinée par un architecte avec des grandes avenues et des rues se coupant toutes à angle droit, fait unique en Inde. 

Après 10 km, nous arrivons au pied du fort d’Amber, où une cohorte d’une centaine d’éléphants, joliment décorés, monte les touristes jusqu’à la place principale du fort. Nous nous installons deux par deux pour vingt minutes de montée dans un siège placé en travers de l’éléphant, le cornac, enrubanné, au devant de nous. Ça balance pas mal, mais le sentiment de puissance que l’animal nous fait passer est impressionnant. Un charmeur de serpent incite son cobra à sortir de son panier.

Le fort est entouré de 20 km de remparts qui serpentent sur les montagnes alentour. Amber, passage obligé des caravanes où le «péage» représentait une part importante des revenus du Maharaja, était l’ancienne capitale de l’Etat avant que Jaipur soit fondée. Il y a en fait deux forts, le premier du XV°, plus résidentiel, qui se visite et le second, fondé en 1135. Sa vocation est militaire, en haut de la montagne, réputé imprenable qui servait de refuge à la population et aux maharajas en cas d’attaque.

Le fort est une succession de quatre cours séparées par quatre portes magnifiques, dont celle de Ganesh, réputée la plus belle de l’Inde ! La première cour est consacrée à l’accueil des invités royaux et sert de logement aux militaires. La deuxième cour est la plus intéressante. Le maharaja Jai Sing I devant la force de l’armée musulmane a préféré sceller un pacte avec l’empereur moghol  Akbar en lui donnant sa fille en mariage  Ses troupes se  joindront aux musulmans et iront jusqu’en Iran, envoyant des montagnes de richesses à Amber. La deuxième cour a été transformée à cette occasion, nous y voyons la salle des audiences privées avec un mélange de style moghol et hindou et une salle attenante avec 27 kacheris (secrétaires) chargés de rédiger les ordres du Maharaja , chacun étant chargé d’une des 27 régions de son royaume.
La troisième cour abrite la salle des miroirs, toute en marbre avec des multitudes de miroirs et la salle des plaisirs avec une fontaine intérieure pour rafraîchir pendant l’été torride. Un jardin représente le paradis musulman avec quatre parties identiques.
La dernière cour est destinée aux 12 appartements des 12 femmes de Madho Singh I, qui fit ériger ce fort. Celui-ci mesurait deux mètres et pesait plus de 200 kilos !
Ce fort possède des systèmes d’eau révolutionnaires pour l’époque, avec eau chaude pour les salles de bain, 99 toilettes, un jacuzzi à quatre places en marbre, des piscines... Les décorations florales, au mur, sont incrustées de pierres précieuses. Un jardin de safran installé au milieu du lac. Un brumisateur d’eau parfumée projetée. Un jardin de buis au dessin géométrique construit par les moghols. Un vrai conte des mille et une nuits !

L’observatoire astronomique (reconnu par l’UNESCO) nous accueille avec le plus grand cadran solaire du monde, qui donne l’heure à deux secondes près. Jai Singh II, fils du fondateur de Jaipur, était féru d’astronomie et d’astrologie et a fait construire dix sept instruments, à côté du palais, tous immenses et impressionnants encore aujourd’hui par leur précisions. Tous ces calculs permettaient de définir les éclipses et les phases de la lune, et de prédire les jours propices aux plus grands évènements.

Le palais recèle des trésors en textiles, cuirs, broderies, armes, calèches, selles d’éléphant, photographies et architecture.
Une immense salle de réception (environ 1 250 m2) nous ouvre ses portes en argent. C’est une pièce historique où Lord Mountbatten siégeait à côté du maharadjah de Jaipur, aussi gouverneur du Rajasthan sous la domination Anglaise.
Les pièces les plus spectaculaires sont deux immenses jarres en argent, fabriquées en 1902, à partir de 14 000 pièces d’argent chacune. Le maharaja Madho singh II, invité à Londres pour le couronnement d’Edouard VII, ne voulait pas être souillé par l’eau de la Tamise, impure pour sa consommation et ses ablutions. Il a donc voyagé avec ses quatre jarres contenant 4 091 litres chacune et remplies d’eau du Gange. A son retour, en remerciement, il en fit jeter une  la mer, deux sont exposées et l’autre est dans une autre partie du palais. Ce sont les plus grosses jarres du monde, suivant le Guiness book.

Nous terminons la journée par un tour de ville en rickshaws, vélo avec un siège à l’arrière pour deux personnes. Une véritable bataille s’engage pour nous emmener, nous sommes obligés de nous reculer et de laisser faire le guide. Le plus âgé des quatre pauvres bougres qui pédalent pour nous a 74 ans ! C’est un métier très pénible mais un moyen de survie. Notre course est facturée 300 roupies, un indien en aurait donné 150 soit un peu plus de 2€ !!!!
Nous sommes à l’heure de la sortie des bureaux et la circulation atteint un niveau de désorganisation où le miracle est plus que permanent. Les personnes descendent du bus avant que celui-ci soit arrêté. Deux, trois ou quatre personnes sur une moto. Ou deux sur une moto, avec le passager dans l’autre sens, pour tenir trois énormes cartons empilés sur ses genoux. Un cheval tirant une charrette, à notre hauteur, s’effraie des nombreux et stridents coups de klaxon. Un chameau avec sa démarche chaloupée ralentit une file de voitures. Des dizaines de cycles et de motos juste derrière nous, dont certains nous interpellent ou nous dévisagent. Des éléphants décorés rentrent de leur journée de travail empruntant le même chemin que les hommes en costume européen.

La misère est partout autour de nous et nous sommes très impressionnés par les mendiants, leurs saletés et leurs infirmités. Beaucoup de familles sont installées sur les trottoirs, alors que les nuits sont toujours froides en cette saison.

Nous savons que certaines infirmités sont faites volontairement aux enfants afin qu’ils rapportent plus d’argent ! Les guides nous demandent de ne pas donner de pièces pour ne pas augmenter cette pratique.

Nous nous arrêtons devant le Palais des Vents "Hawa Mahal". Sept étages, 61 loggias, 365 fenêtres (une par  jour) et ses nombreux moucharabiehs où les femmes du maharaja pouvaient regarder la ville et sa vie, dissimulées. Un bâtiment magnifique, ciselé, et plein de finesse. Nous faisons la photo qui représente le plus cette ville.

Demain, nous partons pour Agra, mais cela sera une autre histoire.

Tata

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mercredi 1 février 2012

Jaipur - Inde

Namasté,

La route est un immense chantier, l’Inde se modernise et construit une immense 6 voies entre Ajmer et Jaipur, créant des situations ubuesques entre tous les différents moyens de locomotion qui essayent de cohabiter. Cela se complique quand tous ne vont pas dans le même sens alors que la voie est sensée être à sens unique... Sur «l’autoroute» tout le monde double de tout côté, un tracteur en sens inverse, un troupeau de chèvre que leur gardien essaye de protéger ou de nous protéger. L’arrivée dans Jaipur est mouvementée !

Nous venons de nous «perdre» dans les bazars de la ville. Si la saleté est toujours aussi repoussante, les gens sont toujours aussi adorables. Ils réclament de se faire photographier et apprécient d’être vus dans notre appareil photo numérique. Comme jadis, les corporations des métiers sont segmentées par quartiers, les tailleurs de pierre et leurs décorateurs, les cordonniers, les orfèvres, les tailleurs, les imprimeurs, les marchands d’épices, etc... Les femmes en sari choisissent des bijoux ou des tissus dorés, les marchands déballent toute leur marchandise devant elles. C’est une montagne de tissus qu’ils enjambent, marchant dessus ou dedans. Les tailleurs de pierre travaillent dans la fine poussière blanche, sans masque, sans protection. La rue est blanche par endroit. A même le trottoir (très sale) un homme et deux femmes s’activent à préparer des rotis (galettes de blé). Ils roulent la pâte à l’aide d’un rouleau sur la pierre du trottoir maculé par des crottes de pigeons, et les font cuire sur un braséro local. Un rat passe à ce moment là derrière une des femmes ! Des ruelles entières sont encombrées de déchets divers. Des cochons se promènent dans les rues. Mais le sourire des femmes et les interpellations des enfants, «Hello» «Welcome to India» «What your name ?» et les sourires interrogateurs des hommes, nous font oublier toute la saleté et la misère. La circulation est toujours aussi dense et dangereuse, mais eux naviguent dans ce flux incessant avec sérénité. 

Fatigués par cette agitation, nous rentrons en tuk-tuk à l’hôtel, mais cela n’est pas de tout repos, car nous sommes ballotés dans tous les sens. En parfait touristes, nous prenons deux tuk-tuks pour nous six, alors que nous voyons très souvent dix personnes dans un seul. L’Inde est le pays du contorsionnisme...

Le Times of India parle tous les jours de la condition féminine. Aujourd’hui, l’article sur le taux de mortalité des enfants entre un et cinq ans est affolant. Pour cent filles qui meurent, 57 garçons seulement. Les filles ne sont donc, pas ou peu soignées, au profit des garçons qui ne ruineront pas la famille avec une dot.

Demain, visite du fort d’Amber et de la ville, mais comme vous le savez, cela une autre histoire.

Tata

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mardi 31 janvier 2012

Puskar - Inde

Namasté,

A la sortie d’Udaipur, les carrières de marbre s’étendent sur des kilomètres carrés, vert, rose, noir, rouge ou blanc, il y en a pour tous les goûts. Les maharajas avaient toute la matière première à profusion pour faire bâtir leurs palais. Dans la région on trouve aussi des mines importantes d’émeraude et d’autres pierres toutes autant précieuses.

Nous grimpons en altitude, le paysage change, les prés sont verts. Nous faisons une halte à Nagda pour admirer les temples de Sas-bahu joliment installés auprès d’un petit lac. Ce nom fait référence aux reines qui les ont fait édifier. Les deux temples du X° siècle, dédiés à Vishnou et finement décorés, ne sont pas restaurés et nous sommes surpris par la partie haute en brique rouge coiffant du marbre blanc.

Les carrières recommencent sur des kilomètres et des kilomètres, elles doivent fournir du travail à des centaines de milliers de personnes dans la région. La région est belle, beaucoup de cultures et au loin une coupole qui se détache sur l’horizon. Les femmes dans leurs saris, ont sur leur tête soit des jarres d’eau soit des fagots de bois. Elles restent belles et élégantes, malgré leur labeur quotidien.

André a lu ce matin un article dans «The times of India» sur le Dowry system. Derrière ce mot se cache le martyre de nombreuses belle-filles indiennes. Plus d’une femme par heure est soit brulée soit se suicide, suite à la pression exercée sur elle par sa belle famille, chez qui elle réside et où elle n’a aucun droit!(elle doit rester voilée en présence de son beau père, de ses beaux frères et ne jamais leur adresser la parole, sauf en cas d’urgence) Le but est d’extorquer de l’argent aux parents de la jeune fille qui payent pour que les conditions de vie de celle-ci s’améliorent ou, dans le cas du meurtre, pour récupérer la dote amenée par la jeune fille, l’or de ses bijoux et l’argent s’il en reste. Ce système fonctionne malheureusement encore beaucoup en campagne, le gouvernement a voté une loi l’interdisant en 1988, mais il traine les pieds à la faire appliquer et le nombre de femmes martyres est en augmentation ces dernières années. Le pouvoir de l’argent peut-être aussi. Nous avions lu un livre «Brulée vive» mais nous ne pensions pas que cette horeur soit autant répandu.

Après huit heures de route, nous arrivons à Pushkar, l’un des lieux les plus sacrés d’Inde. La mythologie raconte que son lac aurait été formé lorsqu’une fleur de lotus tomba dans la vallée des mains de Brahmâ, le créateur de la trinité hindoue. 400 temples et 52 ghâts surplombent le lac. L’eau aurait des pouvoirs curatifs pour la fertilité, la beauté et pour guérir la lèpre. C’est une ville très religieuse, strictement végétarienne et sans alcool. Le micro dispense dans toute la ville, des prières.

Nous allons sur les ghâts en fin de journée, de larges marches qui descendent jusqu’au lac, beaucoup sont gravées avec des remerciements en anglais ou en hindis. Les ghats sont sacrés et chaque escalier est dédié à un dieu différent (il y a beaucoup d’escalier), et le bain aura des vertus curatives différentes. Les ablutions ont lieu au lever du soleil, les pèlerins doivent s’immerger totalement. Nous sommes au coucher du soleil et l’ambiance est très sereine, beaucoup méditent face à l’astre qui descend sur l’horizon. Nous contournons le lac pour rejoindre le temple de Brahma, quasiment unique temple dédié à ce dieu en Inde. Nous devons laisser en consigne chaussures, appareils photo et sacs. De nombreux fidèles nous accompagne pour déposer leurs offrandes à la statue à 4 têtes.
Le temple est du X° siècle, les colonnes sont bleues et le toit rouge, des couleurs inédites pour nous, la statue est noire, il y a une grande ferveur dans ce temple, la cloche sonne souvent et les pèlerins repartent à reculons pour ne pas offenser Brahma.

La ville est piétonne, assez propre et toute petite. Il est très agréable de la traverser pour retrouver notre hôtel. A côté, un immense Hanuman animé (le dieu singe) nous attire à côté dune immense entrée colorée.  On nous invite à rentrer...sans chaussures, une immense tente est dressée, avec sur une estrade 5 sages qui se relaient au micro en psalmodiant, un est un sadduh, sorte d’ermite, qui pendant 6 mois de ‘année fait partager son expérience aux fidèles. A côté des stands sont dressés, et nous faisons le tour sans problème, nous pouvons même prendre des photos, les hindous font preuve d’une ouverture dont les musulmans devraient s’inspirer. Les haut-parleurs guideront nos rêves dans la nuit et nous réveilleront assez tôt, nous sommes dans une ville sainte, alors.....

Demain, route pour Jaipur, la ville rose, mais cela sera une autre histoire.

Tata

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