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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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mercredi 7 septembre 2011

Sucre - Bolivie

Visite de Sucre :
Cécile nous emmène en premier au cimetière ! Un magnifique parc où l’on vient se promener en famille, le dimanche, avec les enfants. De grands arbres, des parterres bien entretenus, des bancs, une atmosphère tranquille, propice à la lecture qu’affectent les étudiants pour réviser ! A l’entrée, de grands mausolées pour les personnes illustres et puis plus loin, des rangées de niches où les cercueils sont encastrés sur 5 étages. Là on dépose pour le mort, un verre d’eau, une canette de bière ou de coca, sa boisson préférée, une cigarette allumée, ou des jouets pour les enfants. Partout des fleurs de la semaine, et des petits stores pour protéger les fleurs et non pas le mort. Les niches plus hautes ne sont pas accessibles, un adolescent avec une échelle propose ses services pour décorer ou changer les fleurs. Des aveugles sont également rémunérés pour pleurer, prier ou chanter. Toutes ces prestations sont tarifées à l’entrée.
La fête de la Toussaint dure deux jours, où l’on vient nombreux, discuter, manger, boire et s’amuser à côté de ses défunts.
Nous poursuivons par la visite d’un monastère franciscain La Recoleta datant de 1600. Un patio fleuri nous accueille, plantes méditerranéennes, hibiscus, arums, citronniers, orangers, pamplemoussiers, alors que nous sommes à 2 800 m. d’altitude ! Un air d'Espagne. A l’époque :  60 moines (maintenant on en compte plus que 10, de jeunes boliviens avec des vraies vocations) 20 000 habitants, 18 églises de 5 ordres religieux différents. Les colonnes qui séparent les patios sont penchées, suite au tremblement de terre de 1948. Dans une cellule reconstituée, on aperçoit une selle de cheval, qui représente à elle seule, la mission d'évangélisation des indiens de l'Amazonie, et  également une mission d’éducation (écriture et arts) aux indiens qui travaillaient dans le cloître. Sur des anciennes photos, on peut voir les moines avec des ponchos, montés sur des chevaux, sombreros et éperons.
Un cèdre sud-américain millénaire est seul rescapé de toute les coupes faites pour le bois utilisé dans les églises et les maisons.
A côté, un faux poivrier parfume la place, ses feuilles sont utilisées pour les pigments naturels vert clair et jaune. Plus loin, un jacaranda (le flamboyant bleu) et le ceibo ou seibo(fleurs rouges).
Devant le monastère, nous avons une vue sur toute la ville. Après une première découverte du site en 1538, les espagnols fondent la ville en 1540, choisissant le fond de la cuvette abrité des vents. Le plan de la ville reprend les directives du roi d’Espagne de l’époque : une place d’arme centrale entourée des administrations et églises, et ensuite 4 blocs de chaque côté délimités par des églises aux extrémités, ceci forme la ville des espagnols, autour les indiens établissent leur villages. 

Nous passons par le musée du textile, où nous voyons une femme quechua tisser sur un métier à l’ancienne, les tissus traditionnels des femmes indiennes. C’est impressionnant, elles tissent sans patron des tissus avec des dessins aux détails étonnants de finesse. Ces tissus sont portés par les femmes et, en plus, racontent des histoires de la vie des indiens: un mariage, la vie à la campagne ou la vie dans le monde du dessous avec des personnages un peu étranges. Ils montrent aussi la place de la personne dans la hiérarchie du village.

Les rues sont plus calmes qu’à La Paz, mais très animées avec la multitude d’écoles, collèges, lycées et universités de la ville. 60 % de la population de la Bolivie a moins de 19
ans (dernier recensement il y a 10 ans) et la ville est très connue pour ses universités. Avec le tourisme, cela contribue largement à l’économie locale.

Arrivés sur la place d’arme, l’ex palais présidentiel trône à côté de la cathédrale. Achevé en 1892, compte tenu de l'importance de la ville pour les espagnols, la ville est capitale naturelle de la Bolivie. Le palais accueille la présidence de la jeune république. Mais 4 ans plus tard, la Bolivie perd la guerre contre le Chili, une lutte s’engage alors entre La Paz et Sucre, celle-ci perd les pouvoirs exécutifs et législatifs mais garde son statut de capitale ainsi que le pouvoir judiciaire. Le palais devient préfecture alors qu’il a plus de prestance que le palais actuel de La Paz, où siège Eva MORALES. Sur la façade, trône un immense blason, avec un condor, la montagne, un lama, du blé et 9 étoiles pour les 9 régions de pays. Après la lutte contre le Chili, la Bolivie a du céder la seul région ayant un accès à la mer, l’Atacama et les ports attenants. Cela reste un problème pour le pays et un corridor pour avoir accès à la mer est en négociation avec le Chili.........
  
Nous poursuivons cette journée très riche avec la visite de la casa de la libertad, où a été signée la première déclaration d’indépendance le 6 Août 1825, après la première insurrection de l’Amérique du Sud qui eut lieu ici même en 1809, mais qui fut réprimée terriblement. Ce bâtiment a été le siège des Jésuites qui ont fondé la première université de Bolivie en 1624. C’est dans cette université qu’ont germé les premières idées de liberté et d’indépendance, après aussi les nouvelles venues d’Europe avec une certaine Révolution Française...

Les portraits des 2 héros de la Bolivie nous dominent : Simon Bolivar et son fidèle Sucre. Tous deux sont formés en Europe aux idées nouvelles et Bolivar fait le serment de délivrer toute L’Amérique du joug des Espagnols. Il arrive avec Sucre, qui a 15 ans  seulement, en Colombie, qui devient indépendante la première, puis ils continuent avec le Venezuela et  l’Equateur. L’argentine pour sa part s’est débrouillée toute seule ainsi que le Chili. Reste le gros morceau : le Pérou.  Sucre livre une bataille à 6000 contre 9000 espagnols et les écrase en 3 heures, faisant de nombreux prisonniers dont le Vice roi d’Espagne. L’Alto Péru, ancien nom de la Bolivie, tombe ensuite très rapidement et sans résistance véritable. Pour remercier ses 2 héros, la jeune République donne le nom de Bolivar au pays qui deviendra très vite Bolivie et le nom de Sucre à sa capitale.

Nous découvrons le personnage de Juana Azurduy, chef de guerre de la région de Sucre qui a suivi son mari dans la lutte pour l’indépendance, puis a mené cette même résistance.
Elle y a perdu son mari et ses 4 enfants...., créole (descendante des espagnols), et métisse, elle a entraîné les indiens dans sa lutte. Mais, après des années de lutte, et enfin l’indépendance du pays, la république l’oublie et oublie de lui verser la pension que Bolivar lui avait fait obtenir...Elle meure 40 ans plus tard, dans la misère la plus totale, sans aucune reconnaissance, sans personne à son enterrement...dans une fosse commune.
Aujourd’hui, elle a le titre d’Amiral de l’armée Bolivienne, un peu tard peut être.

L’histoire de Sucre n’est pas ordinaire. En 1922, il tombe amoureux d’une belle équatorienne, à laquelle il promet le mariage, il est toujours occupé à libérer l’Amérique du Sud et a du mal à honorer sa promesse. En 1928, alors Président de la jeune République, il obtient de pouvoir se marier à distance, lui à Sucre et sa promise en Equateur. Mais les débuts de la liberté sont chaotiques, et 2 jours avant son mariage, il manque d’être assassiné (il perd l’usage de son bras droit). Il écrira à sa femme qu’elle a failli se marier avec un mort......... Désavoué, il rentre en Equateur, mais reste très actif sur le plan politique. Il meurt 2 ans plus tard, à l'âge de 35 ans, dans un attentat en Colombie, victime de jaloux de sa réussite.

Nous passons dans la salle des présidents où le poste n’est pas très sur : 65 présidents se sont succédés depuis 1825. Eva Morales semble détenir un record de longévité et a fait beaucoup de réformes, une des plus spectaculaires, en 2007, a été d’ajouter un drapeau officiel avec un damier coloré de 49 carrés représentant les ethnies indiennes  du pays et en changeant le nom du pays en République pluri nationale de Bolivie, reconnaissant officiellement les indiens de Bolivie, une vraie révolution.

Demain, route pour Potosi, mais c’est une autre histoire. 


Nous avons pu mettre toutes nos dernières galeries à jour, nous vous redonnons les liens :
Le Machu Picchu sur http://gallery.me.com/denisfol/100279
Les deux jours sur le lac Titicaca, http://gallery.me.com/denisfol/100280 et http://gallery.me.com/denisfol/100282
Pérou-Bolivie sur http://gallery.me.com/denisfol/100294
La Paz sur http://gallery.me.com/denisfol/100306
Les deux jours à Sucre (aujourd'hui compris) sur http://gallery.me.com/denisfol/100312 et http://gallery.me.com/denisfol/100327