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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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lundi 23 juillet 2012

Gunn's Camp - Botswana

 J - 5

Dumela,

Dans la nuit, un éléphant est venu manger, casser du bois et pulvériser des barrières qui séparaient les cuisines, à quelques mètres de nos chambres. Elles le gênaient pour atteindre un palmier et ses dattes ! Malgré l'appréhension et le froid, nous nous sommes rendormis.

Lever à 7 h un peu frisquet -des vacances par rapport au précédent Lodge où on nous réveillait à 5 h 30 - nous constatons les dégâts du pachyderme insomniaque.

Dès 8 h 30 nous voilà installés deux par deux sur des mokoros -des toutes petites pirogues - avec un ranger en gondolier vénitien. Les historiques pirogues étaient creusées dans l’arbre à saucisse. Pour le protéger, les nouvelles pirogues sont en fibre de verre et reprennent la forme et la couleur des ancêtres modèles.
Nous savons qu’il y a des crocodiles et des hippopotames dans cette eau à portée de main, mais malgré cela, nous profitons pleinement du décor et de la plénitude du moment. Le soleil est levé et commence à chauffer, nous glissons sans un bruit entre les roseaux et les papyrus. Magique ! Les méandres de la rivière nous bercent et nous invitent à la contemplation. Les lotus attirent les abeilles et les légères ondulations de l’eau brillent et se reflètent. Seuls quelques oiseaux chantent et crient. Aucun autre bruit, que le clapotis de l’eau. Une sensation sereine de glisser, de se laisser glisser, au milieu des roseaux et de découvrir un nouveau chemin après le dernier virage. Pendant une heure, nous profitons de ce merveilleux moment, avant d’aborder une île ou une presqu’île que nous allons parcourir. L’un derrière l’autre, en ne faisant aucun bruit, nous sommes encadrés par nos rangers qui nous font découvrir les oiseaux toujours aussi nombreux.

Un mâle impala se promène fièrement avec sa vingtaine de femelles. Nous retenons l’attention d’un groupe de six zèbres. Le mâle dominant ne nous lâche pas des yeux, même s’il sait que nous ne représentons pas de danger pour sa famille. Deux jeunes se collent à leur mère mais paraissent rassurés après une dizaine de minutes. Ils se font de gros câlins et des gratouillis, et tètent leur mère pendant que le mâle est toujours sur la défensive. La promenade se déroule pendant une heure où nous étudions les empreintes et les déjections. Là, un éléphant s’est couché et a utilisé la termitière en oreiller, là, des empreintes de zèbres, etc....
Le retour en «gondole» est tout autant agréable que l’aller. Mais dans cette tranquillité, les rangers s’accroupissent dans la pirogue. Un éléphant est à peine à 5 mètres, de nous ! Il boit et dévore des roseaux. Chut, pas de bruit. Nous passons le plus doucement possible, tout en l’observant. Frissons dans tout le corps mais rencontre magique !

Retour au Lodge, il est 11 h et c’est l’heure du lunch, puis de la sieste.

L’après-midi est consacré à une balade en bateau à moteur. Nous ne nous lassons pas d’observer les oiseaux, des cormorans, des hérons, des aigrettes, des aigles pêcheurs, des martin pêcheurs, des faucons, un aigle bateleur, des gobbe-mouches, des ibis, des jacanas.

Dans un énorme bruit de bois cassé, un très haut palmier est secoué comme une simple branche. Un éléphant le pousse de sa trompe et espère faire tomber les dattes.
Au retour, tel un rappel d’artiste, un éléphant nage dans un canal perpendiculaire au nôtre. On voit nettement ses pattes s’avancer dans l’eau et on entend le bruit qu’elles font en s’enfonçant dans le sable. Il sort sur une des berges, son corps à moitié mouillé est maintenant rayé. Rencontre éphémère et intense.

Retour et dîner, nous nous entretenons avec nos guides et leurs collèges, tous black et tous originaires du Delta. Ils nous racontent leur jeunesse, la vie dans leur village, l’école où l’anglais, langue officielle, est obligatoire. Et puis la dure école de guide à Maun, le premier employeur dans cette région étant le tourisme. Ils évoquent la solidarité entre villageois et l’entraide afin que les jeunes puissent percevoir un bon salaire et ainsi contribuer au bien-être des prochains. Quelle belle leçon ! 


Demain, d'autres découvertes nous attendent, mais cela sera une autre histoire.

Tsamaya sentle

Publié à Johannesburg le 26 juillet