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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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lundi 6 février 2012

Les ghâts de Varanasi - Inde

Varanasi : 3 millions d’habitations dont 60 % d’hindous et 30 % de musulmans.
Superficie de la ville : 20 km2  
Création il y a 5 000 ans et elle s’appelait Kashi puis Benares

Varanasi n’est pas une ville comme les autres. Le Gange attire des pèlerins hindous et bouddhistes du monde entier. 15 000 par jour, venant entre autre, de toute l’Inde, du Népal, du Tibet, de la Thaïlande, de Ceylan... Les hindous doivent au moins une fois dans leur vie, faire un pèlerinage à Varanasi. Comme La Mecque pour les musulmans, elle est un lieu incontournable. On y célèbre la vie et la mort. 

A 6 h du matin, nous nous trouvons sur les ghâts, les escaliers qui descendent au fleuve, où les hindous viennent faire leurs ablutions et se laver complètement. Ce n’est pas un spectacle, c’est très émouvant. Ils se déshabillent mais sans être impudique en voilant leur corps, et plongent entièrement, certains nagent en priant, d’autres se savonnent et lavent leurs habits. Tous reviendront chez eux, avec un peu d’eau du fleuve pour la boire. Ceci nous fait frémir. Des détritus flottent sur l’eau, elle nous parait sale, voire très sale, et à cette heure-ci, l’eau est encore toute noire, mystérieuse. Mais elle est réputée claire et remplie de sels minéraux, et donc bonne à la santé.

Nous laissons dériver quatre bougies qui emportent nos souhaits au gré du courant.



Le soleil se lève dans la brume. En barque, nous avançons vers un crématorium à ciel ouvert. 400 crémations par jour juste pour celui-ci, il y en a d’autres un peu plus loin. Toute la journée, plusieurs feux de bois de santal vont brûler, les familles attendant avec leur défunt. Leur idéal est de mourir dans cette ville ou au moins d’y être incinéré et leurs cendres jetées dans la mère Gange. La mythologie hindoue raconte qu’un roi a perdu ses 100 enfants, morts suite à une grande sécheresse. Celui-ci n’ayant pas assez d’eau pour les bénir, a demandé à Shiva de lui envoyer de l’eau. Shiva a  défait sa chevelure qui retenait le Gange prisonnier, ainsi serait né le fleuve béni qui coule de l’Himalaya à Calcutta. Pour un hindou, avoir un bon karma et jeter ses cendres dans le Gange,favorise la voie pour le nirvana, sans avoir à se réincarner... Sur la route, nous avons vu les corps enroulés dans des tissus colorés, posés sur une sorte d’échelle en bambou, sur la galerie des voitures ! Depuis combien de temps roulent-ils, avec la dépouille de leur proche ? Toutes les cendres seront jetées dans le fleuve sacré. Des pèlerins bouddhistes tout de blanc vêtus psalmodient des prières, installés dans une barque près de nous.
Un peu plus loin, les blanchisseurs frappent le linge et le font sécher à même le quai, est-ce que notre linge laissé à la laundry de l’hôtel sera lavé ici ?
Nous nous enfilons dans des ruelles malodorantes et nous passons des barrages de militaires, pour apercevoir le dôme doré du Golden Temple briller au soleil.
Puis nous nous rendons au site de Sarnath. Bouddha a prononcé son premier sermon ici sous un arbousier, devant cinq disciples. Né au 6° siècle avant J.C., il était prince du Népal. A 35 ans, il quitta sa femme, son fils, ses parents et son palais pour mener une vie d’ermite. Il meurt à 80 ans après une vie de prière, de renoncement, de voyage, et de méditation, en laissant ses préceptes à ses disciples. ll a été enterré là. Un monastère a été construit sur ce lieu où 1 500 moines vivaient. Malheureusement au 12° siècle, les musulmans ont tout détruit et jeter le reste de ses reliques au Gange. Nous visitons les ruines. Le Stupa, monument rond et haut de 50 m. est majestueux. Il a été construit du vivant de Bouddha, qui ne voulait aucune statue à son effigie. Une foule tourne autour : des pèlerins en noir de toute l’Inde, dont des régions très éloignées comme le Cachemire, des moines tibétains en rouge et jaune, des moines thaïlandais en orange, des pèlerins de Ceylan et de Thaïlande en blanc. Des écharpes blanches ont été jetées sur le bâtiment en offrande, des encens fument, des personnes se prosternent en se couchant par terre, les chapelets tournent, et les mantras sont murmurés. Les pèlerins s’installent dans l’herbe et lisent des textes sacrés en famille avec les enfants. L’ambiance est exceptionnelle, nous nous sentons très bien, à quelques centimètres du sol.
Le musée archéologique a essayé de conserver les restes de ce site important. Plusieurs statues dont celle des quatre lions, datant du 3° siècle avant J.C., devenue l'emblème du pays et le symbole de deux religions : l'Hindouisme et le Bouddhisme.

6 km2 de la ville sont dédiés aux écoles, le plus grand site de l’Inde, construit en 1916, 300 000 enfants, du collège à l’université, Histoire, Médecine, Ingénieur, Commerce, Sciences. Le campus est vert, les terrains de sport sont bien équipés, les logements différencient les Indiens et les étrangers.

A 18h30, nous retournons sur les ghâts, pour la prière. Nous regardons la messe célébrée tous les soirs, où une foule importante se retrouve. A cet emplacement, sept prêtres l’ordonnent. Un peu plus loin, d’autres autels et d’autres prêtres. Le soleil se couche et nous plonge dans ce lieu mystique, dans des dégradés de gris, gris bleu. Au loin, les brasiers continuent de consumer les dépouilles. Des lampes allumées créent des parasols au dessus des autels. Derrière, une foule importante envahit les escaliers. La musique commence, un mélange de cithare et de cloches. Les prêtres debout tournent à chaque fois devant les quatre points cardinaux, différentes bougies plus ou moins grandes. Les prières sont chantées, le public scande le rythme en frappant dans ses mains, c’est avec une grande ferveur que tous écoutent et suivent les différents rites. A la fin, les autels sont constellés de pétales de fleur, des jaunes et des rouges. Une organisation caritative donne à manger à des mendiants dans des écuelles en fer, qu’ils dévorent à pleine main.

Nous remontons dans la ville, les piétons ont envahi la rue et les ruelles, même les rickhaws et les vélos ont le plus grand mal à se frayer un chemin, les magasins sont tous ouverts, les cuisines sur les trottoirs sont débordées, les vendeurs nous interpellent.
Nous toussons, nous avons mal à la gorge, la pollution et la poussière depuis Agra nous gênent.

Nous rentrons épuisés et ravis.
Demain, mardi, nous partons à midi de l’hôtel pour nous envoler jusqu’à Delhi, où nous arriverons en fin d’après-midi.
Mercredi, visite de la ville, mais cela sera une autre histoire.

Tata.

Depuis le début de notre voyage, nous mangeons des oeufs à la coquille blanche. Pourquoi sommes nous les seuls en France à manger des oeufs beige ? Merci de nous aider dans nos grandes questions philosophiques !

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