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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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samedi 31 mars 2012

Cat Ba - Vietnam


 Xin chào

Au lever, la baie est toujours là, la luminosité est un peu meilleure qu’hier et le soleil essaye de percer les nuages.

Après le petit déjeuner, nous montons dans une petite barque de bambou où une jeune fille rame debout. Cap sur la grotte du Tunnel. La marée est basse et ce que nous prenions hier au soir pour une grotte, est devenu un tunnel qui communique sur un lac intérieur dans la montagne. Un vrai repaire de pirates absolument impossible à détecter par marée haute. Notre imagination fait le reste et nous pourrions très vite contribuer à la suite de «Pirates des Caraïbes» version Asiatique.



Des oiseaux nous survolent et des singes se pourchassent dans les falaises. En Asie, les animaux ont déserté le ciel et les forêts, atterrissant dans l’assiette des autochtones. Ici, les îlots sont la plupart inhabités et les falaises verticales servent de protections naturelles aux animaux.



Pendant trois heures, nous longeons les rochers majestueux. Des fermes perlières ou des villages flottants sont installés à l’abri des falaises. Des pêcheurs lancent leurs lignes ou leurs filets, des femmes ramassent des coquillages ou vendent leurs poissons sur leur barque. Plus loin, des barques-maisons minuscules abritent des familles entières.




Tous les bateaux touristiques ont été peints en blanc, alors qu’ils étaient en bois sombre. À la vue de ceux-là, nous en sommes étonnés, car nous les trouvons beaucoup plus jolis. Mais un membre du Parti, après un voyage en Europe où il a vu des bateaux blancs, en a décidé autrement et tous les armateurs ont du repeindre leur flotte.





Nous quittons notre jonque pour visiter Cat Ba, la plus grande île de la baie. Elle ressemble à une forteresse imprenable et sauvage depuis le bateau.
Petit arrêt pour se promener dans la forêt primaire du parc national.

Et après une demi heure de route, nous arrivons de l’autre côté de l’île, où une anse abritée protège un port de pêche. La pêche se pratique la nuit au lamparo. La flottille de bateaux alignée dans le port semble attendre au garde à vous le signal du départ. 

Mais à notre étonnement, la ville est pavoisée de banderoles et de drapeaux rouges. Un podium est installé et les hauts parleurs crachent de la musique locale et la célèbre internationale. De jeunes gens répètent leur chorégraphie. Ce soir c’est la fête, car demain 1er avril, c’est le premier jour de l’été et le 67° anniversaire du Parti de Cat Ba. Nous nous approchons et sommes rapidement pris en photo. Un homme en chemise blanche vient avec son photographe nous serrer la main et se fait prendre en photo avec nous. Il repart comme il est venu, en nous serrant la main. Pas d’échange de paroles. La répétition continue, un immense drapeau rouge avec la faucille et le marteau est déployé sur la scène par les danseurs.


A partir de 20 h, nous rejoignons la foule qui s’est amassée devant le podium. La mairie et le Parti ont fait les choses en grand, sono puissante, grands écrans, éclairages, caméras et une cinquantaine de danseuses et danseurs. Tout de suite, les visages se tournent vers nous, et un caméraman de TV retourne son appareil. Quelques minutes plus tard, son présentateur et lui se rapprochent de Denis pour l’interviewer, sur les raisons de notre séjour à Cat Ba.


Une suite de discours officiels d’hommes en costume devant plusieurs rangées d’hommes et de femmes assis et attentifs, ouvre la soirée. Puis le spectacle commence, avec des grands tambours, des feux d’artifice, des dragons en papier. Sur le fond de la scène, un écran géant montre le visage de l’oncle Ho, des images de guerre, puis du drapeau rouge. La musique est forte et criarde, la foule hurle sa joie quand les feux jaillissent. Les chanteurs «officiels du Parti» racontent l’histoire de la ville entremêlée de l’histoire du Parti. Tout est à sa gloire, drapeaux, couleurs et paroles.

Ce soir, les pêcheurs ne partiront pas en mer, pour profiter de ce jour de fête.

Demain, escalade dans la Vallée des Papillons, mais cela sera une autre histoire.

Tam Biêt

Les photos seront disponibles sur la galerie prochainement, car un travail sur le serveur est en cours. Nous vous avertirons quand vous aurez de nouveau accès à :  http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/ .

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vendredi 30 mars 2012

La Baie d'Ha Long - Vietnam


Xin chào


Après une nuit ferroviaire très agitée, nous pourrions même dire, très secouée, nous arrivons à Hanoï, à 4h30 du matin. Arrêt au stand, à l'hôtel pour refaire les sacs et prendre le petit déjeuner. Et nous repartons.
Dans la rue, à cette heure matinale et dans la pénombre, nous admirons la virtuosité des femmes qui s’installent pour vendre des fruits, des légumes, des fleurs et des poissons vivants.



Certaines, arrangent sur leurs paniers plats et ronds, leur étal sur leur vélo, qu’elles déplacent en fonction des clients, et devienne de véritable magasin itinérant dans toute la ville. D’autres, ploient sous la charge de leurs palanques, où de grandes feuilles vertes mettent en valeur leurs produits. Les légumes sont très frais, ils viennent d’être coupés, les odeurs des herbes et des fleurs parfument la rue. Les magasins s’ouvrent petit à petit, la lumière arrive, et le nombre de passants augmente. Une femme en pyjama satiné attend que son poisson soit vidé et découpé.

En sortant de la ville, direction est, la baie d’Ha Long, nous croisons le flot incroyable des scooters des banlieusards. Par centaines, ils envahissent les rues et les ronds points et s’agglutinent aux feux rouges. La diversité des couleurs des casques et le nombre de passagers par engin, sont toujours aussi risibles.

En route, arrêt dans un immense atelier de broderie sur soie, de peintures laquées, de sculptures sur bois et sur pierre, et de création de bijoux. Il a été créé par l’Etat pour donner un emploi aux enfants handicapés des soldats contaminés par l’agent orange. Les handicapés (sourds-muets et moteurs légers) manient habilement le fil et les ciseaux. Les américains ont déversé des dizaines de millions de litres de ce produit pour infecter la forêt primaire où se cachait les troupes vietnamiennes, mais l’eau, les sols, les légumes, l’ont été également, pour des centaines d’années. Deux générations après, des enfants naissent avec des malformations et des paralysies, le poison a atteint l’ADN. Pour combien de générations ?

Le delta du fleuve rouge est rempli de rizières toutes en eau et très vertes, qui produisent deux récoltes par an. Le Vietnam est le deuxième exportateur de riz au monde après la Thaïlande. Les paysans ne sont pas propriétaires de la terre, l’état conservant le monopole foncier. Ils cultivent comme ils le souhaitent et sont libres de vendre leur production où ils le veulent, après avoir payé le lourd tribu du loyer. Avec la frénésie industrielle, le gouvernement cède des terrains pour construire des usines et des bâtiments et les paysans se retrouvent, du jour au lendemain et sans consultation, sans terre à cultiver, sans travail et sans revenu. Seuls les jeunes pourront se faire embaucher dans la nouvelle économie, les plus âgés étant moins malléables.



Des vétérans de la guerre, en uniforme d'apparat avec décorations et étoile rouge, sortent d’une réunion. Aujourd’hui, ils fêtent l’anniversaire de la réunification du Vietnam du nord et du sud, du 30 mars 1975. Denis leur demande s’il peut les photographier, hilares et fiers, ils posent, assis à trois sur un scoot.






La baie est enfin en vue, nous apercevons beaucoup de fermes perlières. Ici les huitres sont élevées dans l’eau douce et dans l’eau de mer. Différents magasins de perles vantent leur production, celles d’eau douce sont blanches et de formes irrégulières, celles d’eau de mer sont colorées : gris, saumon, rose ou crème et rondes.
        
Il est midi, quand nous embarquons sur notre jonque pour déjeuner. Malgré la flottille très importante de bateaux de touristes, la magie opère, les rochers apparaissent, l’eau et la pierre se confondent. Des centaines d’îlots de toutes tailles créent des multitudes de baies, de criques. de pitons, de montagnes, d’antres, de cavernes et de mers intérieures. Les pirates ont longtemps trouvé refuge dans ce dédale maritime. Il a fallu la marine Anglaise pour les déloger et sécuriser les voies commerciales naissantes.


Nous longeons les falaises abruptes de calcaire. Ces pitons, ces aiguilles, toutes ces fantaisies sont nées de la mer il y a des millions d’années. La sédimentation marine a laissé une couche épaisse de coquillages qui avec l’action de l’eau a creusé ce fantastique réseau de grottes et de cavernes, nommé karst. Et Ha Long est le plus grand karst marin du monde. Le spectacle est grandiose malgré le temps gris. Le capitaine nous dit que ces jours derniers, le brouillard empêchait d’admirer toutes ces merveilles. Certains jours, l’accès a même été interdit par faute de visibilité. Les personnes sont alors renvoyées à la Baie d’Ha Long terrestre à quelques kilomètres, qui est beaucoup plus petite et beaucoup moins grandiose. Nous avons de la chance.

1 969 îles émergent de ces eaux et le site est au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994. 980 d’entre elles, sont nommées, comme Les Coqs Combattants, l’Ilot du Cimetière, le Chien en Pierre, Le Brûle Parfum.

Nous débarquons pour voir la grotte de la Surprise. L’accès est à 50 mètres dans la falaise et plusieurs salles se succèdent sur plus de 500 mètres, avec des stalactites de toutes formes et de toutes les hauteurs. Nous imaginons les peuples qui ont pu y trouver refuge, la baie est habitée depuis 6 000 ans.
Puis arrêt sur l’île Ti Top, avec sa plage, où l’eau, d’après notre guide, Thuy,  est à 22°, mais bizarrement personne n’est dans l’eau. Et pour cause, la température n’excède pas 17°. Nous nous baignons quand même, nous ne sommes pas tous les jours dans la baie d’Ha Long !

La jonque jette l’ancre pour la nuit dans une crique bien abritée, la mer est calme et le charme opère toujours. Nous philosophons avec Thuy, sur les arts martiaux et la culture vietnamienne, entre bouddhisme, communisme et capitalisme. Les trois mots se terminent pareil mais ne vous y fiez pas.

La nuit tombe, pas d’étoile cette nuit, le ciel reste couvert, pas de vent non plus et nous n’avons pas l’impression d’être sur un bateau. Nous prenons assez vite le chemin de la cabine, nous sommes debout depuis très tôt ce matin.

Demain, nous continuerons notre visite de la baie d’Ha Long, mais cela sera une notre histoire.

Tam Biêt
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jeudi 29 mars 2012

Lao Cai - Vietnam

Xin Chào


Nous partons au petit marché de Lung Khau Nhin qui rassemble chaque jeudi les H’mongs bariolés des environs ainsi que les groupes Nung, Phu La, Tay qui viennent échanger leurs produits. Lieu d’échanges et de rencontres. Les costumes sont colorés sur une base noire avec des rajouts de perles, de pompons, de médailles argentées et de broderies. Les jupes sont plissées en patchwork où les différentes couleurs s’harmonisent.




Les paysages sont, suivant l’altitude, des rizières ou des cultures de thé en terrasses. Les maisons, de simples baraques en bois sur de la terre, d’un confort très précaire et d’une saleté repoussante. Rien à voir avec les villages que nous avons traversés en trek lors de ces deux derniers jours.






Le brouillard très épais nous empêche de profiter du panorama et de faire des photos du paysage.


La route est sinueuse sur trois heures et nous retrouvons les sapins.







Puis, nous retournons à Lao Cai, ville frontière avec la Chine, qui est de l’autre côté du pont franchissant le fleuve rouge. Les marchandises circulent plutôt dans le sens Chine-Vietnam, comme cette charrette encombrée poussée par trois femmes. C’est ici que nous prendrons le train de nuit pour rejoindre Hanoi.


Demain matin nous prendrons la route pour Halong et sa baie, inscrite dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994, et depuis 2011, une des sept merveilles naturelles du monde.


Tam Biêt

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mercredi 28 mars 2012

Fin de Hanoi et Sapa - Vietnam

Xin chào

Lundi, La pagode de Tay Phuong, dite Pagode de l’Ouest, fin 18°, nous permet de rencontrer les habitants, car c’est la kermesse aujourd’hui. Les femmes nous sourient, nous interpellent, on les prend en photo, on rit, l’échange est chaleureux et fraternel, malgré la barrière de la langue. C’est magique le sourire ! Elles vendent des pipes à eau, toutes plus grandes les unes que les autres. Les femmes mâchent du bétel, leurs dents sont toutes noires, les gencives paraissent blanches et leurs lèvres sont rouges. Nous jouons aux fléchettes et les hommes applaudissent Isabelle quand elle explose un ballon.

Après 250 marches, nous arrivons devant l’autel où 76 statues sculptées en bois de jaquier laqué représentent dans un style réaliste et expressif, la déesse Quam Am qui déploie ses mille bras, des guerriers gardiens, un Bouddha ascète, des disciples et des fonctionnaires, une trinité bouddhiste, des juges et des patriarches.

Puis, nous nous promenons en bicyclette autour du village Duong Lam, à l’ouest de Hanoi. Les rizières sont bien vertes. Nous interpellons notre guide «Il y a des tombes dans les rizières « «Les ancêtres travaillent encore dans les rizières avec les vivants»  nous répond-il ! Ils sont très importants au Viet Nam, respectés de leur vivant et vénérés après leur mort. Dans chaque maison, même chez les athées,  il y a un autel pour les disparus, avec photos, offrandes et encens.


La pagode du village du 18° siècle, fait aussi office de salle communale, ouverte et accessible à tous. Le soir, les vieux viennent jouer aux échecs. Le toit est décoré de griffons et de dragons, sculptés en bois. On remarque des cloches différentes, en bois en forme de poisson, ou trapézoïdale en pierre, ou en métal. Les vieux hommes sont sur la place, occupés à lire leur journal et à discuter. Une vieille femme, âgée de 84 ans, parle encore un peu français et nous présente son petit-fils.

On retourne à Hanoi pour voir le mausolée d’Ho Chi Minh. Hier c’était dimanche, la file d’attente s’étendait sur des rues entières, c’est le seul jour où les vietnamiens peuvent traverser la salle où repose la dépouille embaumée du leader, qu’ils appellent oncle Ho. Un mémorial digne d’un monument soviétique, dans toute la splendeur et la poésie communistes. C’est ici sur l’immense place Ba Dinh, qu’il a proclamé l'indépendance du  Viet Nam.
Derrière, une petite pagode de 1050, tient sur un pilier unique pour ressembler à un lotus. Elle a été reconstruite en 1955 après avoir été dynamitée par les français lors de leur départ. C’est un pèlerinage pour les couples en manque d’enfants et le nombre d’offrandes nous montre leur ferveur.

La circulation est plus importante aujourd’hui. A chaque feu, c’est une nuée de scooters à deux, trois ou quatre passagers, qui démarrent en même temps. Traverser la route est bien difficile mais on commence à s’habituer. Il ne faut surtout pas reculer et continuer de marcher, car les scoots pourront anticiper pour nous éviter.

Nous prenons notre train de nuit, direction Lao Cai, il est 20 h 30. Le train est beaucoup plus confortable que celui d’Inde, nous avons une cabine pour nos quatre couchages, et en plus...il est à l’heure. La nuit se passe bien, malgré les arrêts et les secousses, c’est un TGV Train à Grande Vibration !!!! dixit les Vietnamiens.


Mardi, 5 h du mat, nous sommes réveillés par la voix délicate du contrôleur. Nous sommes arrivés à Lao Cai, mais il faut encore 1 heure de voiture pour monter à Sapa. Nous sommes accompagnés par Hien, une jeune guide citadine et Trinh, prononcez Jin, un porteur du village. Nous sommes dans les montagnes, le jour se lève avec le brouillard. Après une pause rapide à l’hôtel, nous revoilà partis pour les villages des minorités. La route est défoncée par de multiples glissements de terrain qui ont emporté le goudron, on continue de monter dans la montagne. Les rizières en forme de vagues apparaissent, malgré le mauvais temps c’est superbe. Nous commençons notre treck à Lao Chai où la minorité des H’mongs noirs nous accueille pour vendre leur artisanat. Les femmes portent des vêtements bleu indigo. Elles récoltent le chanvre, qu’elles tissent et teignent à partir de fleurs violettes. Leurs mains et leurs ongles en sont bleus. Leurs cheveux noirs sont très longs, qu’elles portent repliés et retenus par des peignes argentés pour les femmes mariées. Les enfants dans leur dos sont calmes et beaux. Les plus jeunes mamans ont dix huit ans. Leur costume est beau et elles sont fières de leur art. Elles nous interpellent, disent quelques mots en anglais et en français.

Nous visitons une école pendant la récréation, créée par une ONG anglaise. Les enfants apportent pour déjeuner leur bol de riz, mais certains viennent sans, ils ne mangeront pas à midi ! Les filles jouent à un micado en lançant une petite pierre ronde. Il y a peu d’enfants scolarisés, les parents ne comprennent pas l’enjeu pour eux, ils sont plus précieux à aider à la maison.
Un levier qui se remplit d’eau de la rivière, pile le riz automatiquement. A côté une grosse poubelle bleue contient le précieux indigo. Nous pensons à notre charmante petite cousine qui porte en prénom cette jolie couleur et nous l’embrassons.
Certaines fermes ressemblent à nos alpages, tout est propre et balayé.




Puis nous arrivons au village Tavan des Daos rouges. Leurs coiffes sont faites d’un tissu rectangulaire replié et orné de différents pompons et perles. Elles ont le devant du crâne et les sourcils rasés. Une légende raconte qu’une femme a tué son mari avec un cheveu ou un sourcil dans son riz, depuis elles se rasent !!!!!!!! Elles sont souriantes et affables. Un papi taille un roseau pour l’écoulement de l’eau.
Nous arrivons en fin de journée à Banho, dans un village Tay, pour la nuit. La propriétaire nous reçoit tout sourire, elle porte un chemisier bleu et un coiffe de tissu mandras sur la tête. La maison est sur pilotis, mais toute la cour est cimentée et très propre. Nous aidons à préparer le repas. Le foyer est un simple petit trou, sans conduit de cheminée. Il suffit de rajouter du bois pour augmenter le feu ! Nous roulons des nems et la propriétaire se charge de cuire du poulet aux champignons, du chou, du buffle aux oignons, du toffu aux tomates et du porc aux légumes. Pastèque au dessert. Un repas de fête pour eux et pour nous.
Nous sommes neuf autour de la table, un de ses fils et son beau-frère viennent nous rejoindre. C’est succulent, tous les produits proviennent de la ferme.
Nos chambres sont à l’étage, nattes, matelas et moustiquaires, parfaits pour une très bonne nuit, l’oncle Ho nous surveille !


Mercredi matin, nous prenons congé de nos hôtes après un petit déjeuner crêpes. Nous avons bien dormi et récupéré de notre nuit précédente dans le train. Nous commençons le  retour, en traversant de nouveau un pont en très mauvais état qui tremble sous nos pieds.
La pluie de cette nuit et le brouillard de ce matin ont détrempé le chemin. Cela commence à glisser à la montée, mais à la descente, c’est un ballet de chutes, de glissades et de fous rires. Trinh pioche dans la terre pour nous faire des marches, c’est vraiment casse-gueule.
Nous reprenons le car pour retourner à Sapa. Nous visitons le marché construit par les français au début du siècle. Le boucher vend du chien ! Nous reconnaissons ses pattes et sa gueule ! Différentes langues et intestins sont exposés ! Dans des bouteilles d’alcool, des vers, des lézards, des scorpions, des grillons et tant d’autres choses.
A l’étage, des minorités vendent leurs artisanats. Machines à coudre, couturières et brodeuses sont au travail en attendant le client, qu’elles interpellent dans toutes les langues.

Fin d’après-midi à se reposer à l’hôtel, demain départ pour Lung Khau Nhin, à la frontière chinoise, et retour à Hanoi par le train de nuit, mais cela sera une autre histoire.

Tam Biêt

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dimanche 25 mars 2012

Hanoi - Vietnam

Xin chào

La visite d'Hanoi commence par le Temple de la Littérature qui est considéré comme la première université du Vietnam, et fut construit en 1070 par le roi Ly. Son fils, arriva sur le trône à l’âge de 7 ans et dirigea le pays pendant 56 ans. Très érudit, il développe cette université pour ses nombreux fils mais aussi pour les enfants les plus capables du royaume. Cette école modelait les futurs mandarins, pour en faire des conseillers éclairés des souverains, une sorte d’ENA, si vous voulez.  Ce temple est dédié à Confucius, dont la pensée est arrivée avec les chinois, longtemps maitres du Vietnam. Une statue le représente avec un vêtement orné de dragons, emblème réservé exclusivement au roi et qui a voulu honorer sa mémoire par ce geste. 82 stèles posées sur le dos de tortues de pierre recensent les noms de tous les meilleurs de l’université, docteurs. L’architecture de l’ensemble est aussi plus chinoise que vietnamienne, avec une succession de cours rythmées de portiques et son agencement de bassins et de pavillons. 

Puis nous visitons le Musée des Beaux Arts. Etonnant, il faudrait plutôt dire musée des beaux arts autorisés. Rares sont les tableaux sans étoiles rouges, et sans mitraillette à la gloire des combattants ou marteau pour les travailleurs. Nous apprécions toutefois, les laques où les couchers de soleil brillent comme de l’or et les brins de riz se couchent sous le vent, les peintures et broderies sur soie, les gravures sur bois ou sur zinc, les gouaches, les aquarelles, les huiles, les estampes. Une exposition temporaire nous ramène plus près des canons européens de l’art moderne.

En sortant, dans le flot impressionnant des scooters, nous voyons une Bentley...Elle est immatriculée ici et n’a même pas d’étoile rouge.   

Nous terminons la journée par le Musée Ethnographique, où sont présentés les moeurs, costumes et habitats des 54 ethnies qui composent la mosaïque Vietnamienne. Un très bon moment avec des reconstitutions de grande qualité. Nous espérons voir la même chose dans les villages que nous allons traverser dans les montagnes du Nord. D’après le guide, le tourisme a déjà perturbé ces traditions et le progrès bouleversé les moeurs ancestraux, nous verrons.

La ville nous apparait agréable avec ses nombreux lacs où ses habitants prennent le vert, jogging, marche familiale, pédalos en forme de cygne en amoureux. Le marché de nuit empli les rues et grouille de monde.

La température est à 23° et nous apprécions, après les 35°du Cambodge, de ne plus suer dès 9 h.  Les vietnamiennes sont en manteau et collant, pour elles, il fait froid.

Demain, balade dans la campagne environnante et visite à Ho Chi Minh, avant de prendre le train de nuit pour la montagne, mais cela sera une autre histoire surement sans internet, alors patience. 

Tam Biêt

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samedi 24 mars 2012

Tombeau Tu Duc - Hué - Vietnam


Xin chào

La chaleur humide d’hier s’est changée en orage tropical cette nuit, vent et pluie ont nettoyé les rues de Hué. Ce matin nous avons perdu avec plaisir 15°C après les chaleurs extrêmes du Cambodge et du centre du Vietnam. 

Les valises bouclées pour notre vol de cet après-midi, nous rendons visite à Tu Duc, 4° empereur de la dynastie Nguyen. Il régna pendant 36 ans de 1847 à 1883, et ne fut pas épargné par les évènements. Il voit arriver les Français en 1858. Il cède une partie du Sud et gouverne sous leur protection le reste de l’empire. De plus il n’arrive pas à avoir d’enfant, malgré ses 103 concubines et doit adopter 3 fils pour assurer sa descendance. Il entreprend la construction de son tombeau en 1864 et pourra en profiter pendant 16 ans.




Et oui, son tombeau est en fait un palais entouré de bureaux de travail, de logements pour la cour et les concubines, d’un lac artificiel, d’une île, et de multiples petits temples, qui s’étend sur 12 hectares. Il viendra souvent s’y réfugier, plus au calme que dans la cité impériale. Poète, il composera de nombreux poèmes au bord du lac, comme Lamartine mais pas au bord du même lac.



Avant de nous envoler pour Hanoï, nous regardons la fabrication des bâtons d’encens.

Nous arrivons à Hanoï, ville de 7 millions d’habitants, traversée par le fleuve rouge, gris aujourd’hui, qui devient rouge lors de la saison des pluies par les alluvions de la terre de Chine. Le petit Paris, l’avenue de l’Opéra et le parc de Lénine montrent la diversité des influences de la ville.

Demain, city-tour, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Tam Biêt

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vendredi 23 mars 2012

La Cite Pourpre - Hué - Vietnam




Xin chào

Nous jouons aux dames célestes et au mandarin, en costumes de soie, se promenant en pousse-pousse et dégustant des rouleaux de printemps. Nous avons visité la Cite Impériale, la où se trouvent le Palais de l' Harmonie Suprême et la Cité Pourpre Interdite, et le soleil nous a tapé sur la tête ! Les bois laqués rouges, les incrustations dorés de poèmes en caractères chinois, les tuiles en porcelaine jaunes et vertes, les portiques en bronze sculptés de dragons et de nuages, l'évocation des splendeurs des empereurs, les jardins de la reine, les appartements des concubines et des eunuques, ont eu raison du peu de sagesse qu'il nous restait.




Toute cette ville bien a l'abri derrière l' enceinte de la citadelle. Elle fut construite en 1805, sous l'inspiration des fortifications de Vauban, elle mesure 10 km et protège 520 ha, derrière son canal. Une autre enceinte et un canal délimitent la Cité Impériale. C'est au balcon de la Porte du Sud, que Bao Dai abdiqua le 30 aout 1945, au profit de Ho Chi Minh, leader communiste. Il mit fin ainsi à la dynastie Nguyen, ou 13 empereurs se succédèrent depuis 1802.









A la pagode de la Dame Céleste, beaucoup d'animation aujourd'hui, car c'est le premier jour du mois de mars du calendrier lunaire, et il convient d'apporter des offrandes aux génies. On jette dans la Rivière des Parfums, des papiers multicolores représentant des génies, afin de se protéger.
Les futurs moines peuvent entrer dans la pagode à partir de 7 ans, ils porteront l'habit marron jusqu'à 10 ans, puis un habit gris et enfin "ils passeront a l'orange". Leurs cheveux seront rasés, en laissant trois touffes au début, puis une, puis plus rien. Nous avons croisé un jeune "marron" avec son crane rasé et sa dernière mèche, dans le jardin des bonsaïs (qui veut dire petit arbre et non pas petit bonze).
En 1863, afin d'alerter l'opinion sur l'interdiction du Bouddhisme décrétée par le Président sud-vietnamien catholique de l’époque, un bonze est parti de cette pagode pour s'immoler en position de Bouddha dans la ville de Saigon. La photo du moine brulant devant sa voiture avait fait le tour du monde. Cette Austin est exposée a cote de la photo témoignage. Cet acte a déclenche beaucoup d'autres suicides dans les pagodes du sud du Vietnam.

Nous croisons des vietnamiennes en tuniques longues sur pantalon (de soie) avec leur chapeau de paille conique sur la tête, retenu par un ruban de satin, alors que nous pensions qu'elles n'existaient plus. D'autres portent le palanche sur leur épaule, avec des paniers remplis, pour cuisiner sur le trottoir et vendre au marche, cela aussi nous pensions que c’était du folklore.


Demain , visite du tombeau du roi Tu Duc, et vol pour Hanoï en fin de journée, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Tam Biêt

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jeudi 22 mars 2012

Route Da Nang - Hué - Vietnam

 Xin chào

Dès la sortie de Hoi An, nous longeons une plage magnifique élue l’une des dix plus belle plages du monde en 2006 par le magazine Américain Forbes. Cette plage s’appelait la plage de Chine, aussi elle a été débaptisée, de même que la mer de Chine porte le nom de mer orientale pour les Vietnamiens. Cette plage de 35 km de long est du coup livrée aux investisseurs et promoteurs. Hyatt, Méridien sont déjà là, des immeubles d’appartements, des maisons avec piscines, des golfs sortent du sable comme des crabes au petit matin.
Les tombes des ancêtres qui occupaient jadis ce lieu ont aussi du céder la place aux pelleteuses et émigrer dans la montagne. Quand le communisme rencontre le capitalisme, les américains sont revenus et les dollars réussissent là où les bombes ont échoué.

Le musée d’art Cham, peuple qui a régné sur la région du II° au XV° siècle, nous montre des pièces de toute beauté, avec des animaux mythiques très surprenants, et des gravures d’inspiration hindous. Les décorations les plus étonnantes sont des soubassements entièrement décorés de seins, certaines tribus étaient matriarcales, un style tétonesque.

La route s'élève et nous grimpons au col des nuages, marquant la limite entre la région de Da Nang et celle de Hué. Il fait beau, et nous pouvons admirer le golf de Da Nang et la côte du Nord. Un petit vent frais n’est pas de trop pour nous rafraîchir.



L’aéroport de Da Nang est toujours contaminé par l'agent Orange, un puissant poison contenant de la dioxine. 40 à 100 millions de litres ont été stocké en cet endroit par les américains, de 1962 a 1970. Ce poison a tué d innombrables personnes et aujourd'hui encore des enfants naissent handicapés physiques et-ou mentaux.








 En bas de la colline, un village de pêcheurs totalement catholique. A la suite de la partition du Vietnam en 1954, les catholiques ont fui le Nord et le régime communiste naissant. 1 000 000 de personnes sont arrivées dans la région. En 1975, au départ des américains, de nombreux bateaux surchargés prirent la mer pour fuir encore, au total 1 000 000 de fuyards, dont les catholiques. Les plus chanceux se sont installés aux États Unis. Aujourd’hui, certains tentent de revenir au pays, mais l’Etat est encore craintif et les visas sont difficiles à obtenir pour eux.





 Nous arrivons à Hué, et faisons un tour de cyclo pousse, dans une nuée de mobylettes qui impressionnent. Quand le feu rouge passe au vert, un essaim d’abeilles semblent fondre sur nous dans un vrombissement terrible. La voiture est une denrée rare et les vélos sont minoritaires et très courageux.

Demain visite de Hué, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Tam Biêt

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