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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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dimanche 11 septembre 2011

Désert de Siloli - Bolivie

Malgré une arrivée encore sous assistance respiratoire pour Isa et un peu pour Cam, dans un hôtel perdu tout en haut de la montagne, nous avons passé une nouvelle journée extraordinaire. Mais revenons au début. Après une nuit glaciale, vous vous souvenez ? sans chauffage ! nous nous levons sous un soleil bleu, comme peint à la main. Nous quittons San Juan, autour de nous, des cultures de quinoa attendent la saison des pluies et devant nous la piste pour 250 km.
Nous traversons le petit salar de Chiguana, entouré de volcans avec des névés et des sommets enneigés. Personne ! Sur le côté, « un lac, regarde ! », mais non c’est un mirage, une histoire de réverbération. Un contrôle, deux soldats nous arrêtent et nous demandent de nous présenter à leur base militaire qui se trouve assez loin. Claudio parlemente et nous pouvons repartir, pas très rassurés quand même. La proximité de la frontière du Chili (50 km par le rail) et tous les problèmes de narco-trafiquants les rendent nerveux. Nous aussi.
Ce salar est plus en pierres qu’en sel. Le paysage est fantastique avec tous ces volcans autour de nous. Un arrêt photo à 3 800 m. d’altitude. Puis la piste monte et devient très mauvaise. Claudio roule très vite, il est obligé,vu l’état de la route. On peut se croire au Dakar, surtout qu’il ne passe pas très loin. Le paysage est maintenant lunaire. Nous montons à 4 200 m. au pied du volcan Tomasamil (5 900 m.) et on continue encore. Tout bouge dans le 4x4, nous sommes bien attachés. Nous nous arrêtons au mirador du volcan Ollagüe (5 865 m.). Il est toujours actif et la preuve : il fume, et il fume tout le temps. Il abrite l’une des mines de souffre les plus hautes du monde. Et ça se sent. Nous marchons sur des coulées de lave pétrifiée. On reprend la route, des montagnes de cailloux, s’il y en a un qui tombe,1 000 arrivent en bas. Maintenant la piste est en sable, les ornières sont très profondes, puis le chemin monte et devient très difficile. ll y a deux ans à peine, les passagers devaient descendre car c’était trop dangereux ; aujourd’hui, nous pouvons rester dans la voiture, ils ont amélioré la piste. Vous êtes sûrs ? Le passage s’appelle TunTun, du nom d’une danse folklorique qui va de droite à gauche, comme nous dans la voiture. Nous sommes à 4 100 m. sur la route des joyaux, nous allons longer les lagunes toutes aussi belles les unes que les autres.
Laguna Canapa : toute verte, où nous déjeunons d’un repas froid comme hier, dans une somptueuse salle à manger, toujours au milieu de nulle part, avec les flamands roses et les vigognes en voisines .
Laguna Hedionda : où l’horizon est barré de rose, de blanc et de bleu. L’eau brille, scintille de mille reflets, avec les flamands roses.
Laguna Ch’arkota : l’air est saturé de souffre, pas bon pour l’oxygène. L’eau est rouge, ocre, verte, et jamais bleue.
Laguna Honda : nous sommes à 4 115 m. d’altitude,  le lac est profond de 10 m., et en forme de coeur, comme dit Camille. Les névés sont tout à côté de la piste. Et là des centaines de flamands nous attendent, des roses, mais aussi des blancs : un sanctuaire de 3 variétés. La première vient des Andes avec des pattes jaunes, une du Pérou et du Paraguay le genou rouge et la patte blanche, et l’autre du Chili avec des plumes très blanches. Ils crient, se lavent, se baignent, s’envolent, se disputent, marchent, se courent après, et mangent les micro-organismes du lac. Nous restons là, à les regarder, ils nous hypnotisent sur ce fond de neige et de couleurs.
Nous passons un col à 4 750 m environ, la glace nous entoure alors que la dernière neige date de 4 ans.
La piste se poursuit dans le désert de Siloli, les paysages sont toujours aussi beaux, la chaîne de montagne aux 7 couleurs est juste devant nous, majestueuse, mais nous pensons qu’il y a beaucoup plus de nuances avec tous ces ocres, ces verts, ces bleus, ces rouges, ces jaunes clairs.
Encore de multiples virages, et nous apercevons notre hôtel, tel un refuge de haute montagne. Nous sommes à 4 500 m.
L’hôtel Tayka, hôtel de los volcanes, est confortable, avec du chauffage dans les chambres, de l’éclairage de 17 h à 23 h, et de 5 h à 7 h, et il est fortement conseillé de se doucher quand il y a du soleil et pas trop de monde...Il y a quatre 4x4, on parle japonais, espagnols et français.
Toujours pas d’internet.... beaucoup de bougies, et demain cap au sud avec le passage de la frontière Chilienne, mais comme vous le savez, ce sera une autre histoire.

Pour regarder toutes nos photos de la journée allez sur : http://gallery.me.com/denisfol/100378