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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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samedi 21 janvier 2012

Ajanta et Ellora - Inde

Namasté,

Vendredi, réveil à 3h45, pour le vol Mumbai-Aurangabad à 6h35. L’aéroport est lui aussi, malgré l’heure matinale, déjà bondé, les multiples vérifications de nos bagages et les files d’attente sont épouvantables. Le vol dure une heure et nous pouvons voir de multiples cultures. Nous arrivons à Aurangabad, à 556 m. d’altitude, 1 million d’habitants, 30 % de musulman. Une ville comme nous l’avons vu, dédiée à la culture, mais aussi à l’industrie et à différentes universités.
A peine arrivés, nous montons dans un petit car pour cent kilomètres sur une route difficile, au point de vue du confort et du monde. Nous n’arrivons pas à nous endormir au vu des klaxons et des virages.
Et nous voilà à Ajanta, pour visiter le site. Notre guide, Inder, très attentionné et très intéressant, nous emmène sur ce site majestueux en arc de cercle, composé de grottes bouddhistes des II° et I° siècle avant J.C. Elles sont toutes ornées de sculptures façonnées dans la masse, creusées par évacuation, par de simples ciseaux et pelles. Quel chef d’oeuvre ! Une succession de temples, monastères et chapelles excavés. Les sculptures sont étonnantes de beauté et de sensualité. La pierre à l’aspect de la peau et du voile des femmes. Les peintures qui subsistent dans plusieurs grottes sont prodigieuses et montrent une civilisation très riche et très avancée. L’art a atteint une grande précision dans la finesse des traits, la justesse des proportions et des perspectives, qui rivalise avec les grands maîtres Italiens de la renaissance plus de mille ans plus tard... Entièrement dédié à Bouddha, ce site abrite des temples et des grottes monastère avec des cellules pour les moines. 200 moines vivaient ici à l’époque.
Ce site a été abandonné au VI° siècle, puis la nature a repris ses droits. Ce n’est qu’en 1896, qu’un lord anglais le découvrit lors d’une chasse au tigre, son oeil attiré par une voute qui dépasse un peu de la forêt vierge. Le site est merveilleux mais dans un triste état, et les travaux de réhabilitation vont durer très longtemps (et dure encore...) Il a été classé au patrimoine mondiale de l'humanité de l'Unesco. Nous repartons très émus de ce site, impressionnés par la beauté et l’ambiance de ce lieu et en essayant d’imaginer sa beauté quand toutes les statues, fresques, colonnes et murs étaient peints !

Retour à Aurangabag par a même route que le matin, mais avec plus de monde, nous sommes fourbus et ravis en arrivant à l’hôtel, la journée a été très longue et la nuit est très appréciée..  



Samedi, réveil plus tardif, pour visiter les grottes d’Ellora à 30 km. Sur notre route nous pouvons admirer un ancien fort hindou, avec son minaret de 70 m. de haut. 3 rangées de fortifications protégeaient la ville, ancienne capitale. A son centre, la colline a été taillée pour recevoir un château et son palais. Le site était réputé imprenable mais malheureusement il a été abandonné par manque d’eau, Dehli lui étant préférée.

Nous arrivons sur le site d’Ellora, 100 grottes ont été découvertes !  34 grottes peuvent être visitées actuellement, dont 12 bouddhistes, 17 hindoues et 5 jaina. La coexistence de ces structures montre la tolérance religieuse dont l'Inde a toujours fait preuve  Elles sont plus jeunes qu’Ajanta, elles ont été construites entre le 6° et le 13° siècle après J.C. et beaucoup sont inachevées. Certaines ont été abimées par des fanatiques. C’est une succession de temples, monastères et chapelles excavés comme à Ajanta. Elles sont classées au patrimoine mondiale de l’Unesco. Elles ont été creusées par différentes communautés : jains, bouddhistes et hindoues. Nous n’arrivons pas à imaginer que ce travail titanesque a pu être imaginé devant une montagne de roche au départ. Les dimensions sont immenses.
La grotte bouddhiste la plus célèbre est la grotte Vishwakarma, plus connue sous le nom de « grotte du menuisier ». Ce surnom lui vient du fait que son entrée et ses plafonds ont été sculptés de façon à donner l'impression de poutres en bois. Au cœur de cette grotte se trouve une statue de Bouddha.
Le temple de Kailâsanâtha (725-755) est le joyau du site, un édifice en forme de temple, complètement excavé de la falaise. Sa taille est deux fois plus importante que celle du Parthénon d'Athènes (70 m. de long, 30 m. de haut et 33 m. de large).  C’est dans un seul bloc, dans la montagne, qu’ils ont taillé, sculpté ce chef d’oeuvre ! Il a fallu évacuer 200 000 tonnes de roche, calculer d’une manière plus que précise tous les détails de ce monument car il est entièrement monolithique, et la moindre erreur est fatale.
Il y a énormément de monde qui visite le temple et nous sommes surpris par le peu de touristes, 90 % des visiteurs sont des indiens et beaucoup d’écoles défilent devant nous dans un bruyant mais sympathique désordre. Les indiens ne voyagent pas encore beaucoup et pour la plupart, voir un blanc est un évènement. Nous nous apercevons vite que nous sommes la proie des appareils photos, on nous demande de poser avec eux ou simplement de nous laisser prendre en photo, les écoliers veulent nous toucher, un vieil homme spontanément nous explique en hindi les merveilles de ce temple, il est intarissable et nous ne comprenons pas un mot mais le courant passe....Tous nous sourient et essayent de nous parler ou de communiquer par signe, nous nous sentons vraiment bien au milieu de ces gens.

Nous sommes subjugués, comme hier, par la qualité des artistes et moines qui ont réalisé tous ces temples et la visite prévues pour 2 heures, dure en fait 5 heures....La qualité de notre guide et sa gentillesse contribuent à rendre cette visite inoubliable. Avec dignité, il nous précise que sa civilisation est très ancienne et perdure intacte encore aujourd’hui, ils vénèrent toujours les mêmes dieux, les mêmes livres saints, depuis plus de cinq mille ans. Alors que toutes les civilisations anciennes, comme les incas, l'Egypte, ou l’Iran, sont terminées depuis très longtemps.

Nous reprenons la route toujours dans un désordre incroyable. A l’arrière des véhicules, surtout des camions, on peut lire «Horn please» (klaxonner s’il-vous-plait) ! mais pas de cris, pas de vilains mots, il n’y a pas d’énervement.

Aurangabag est réputée pour ces ateliers de fabrication de soieries, et nous sommes émerveillés par la qualité des articles proposés par la coopérative locale, foulards, saris, couvre lits, tout est beau et de qualité. Nous sommes sous le charme. 

Demain matin, nous prenons un vol Aurangabad-Delhi, où nous aurons la joie de retrouver la soeur de Denis et son beau-frère, mais cela sera une autre histoire.....

Tata