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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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lundi 12 mars 2012

Battambang et ses alentours - Cambodge

Tchom Reap Sour, 

Nous prenons notre petit déjeuner dans une famille, chez l’habitant. La femme nous attend avec du thé, du pain frais, du porc grillé, des œufs pochés et des fruits frais. Appétissant. Nous sommes installés sous la maison à pilotis. Le fils ainé, âgé de 12 ans, est à l’école, le plus petit, non scolarisé car il a 5 ans, joue avec son voisin. Nous partons tout de suite après, avec le mari, bâton à la main, sur la colline derrière leur maison. La montée est difficile car il n’y a pas de chemin et de multiples cailloux se dissimulent sous les feuilles mortes. La forêt est composée d’arbres fins et clairs. Il fait déjà très chaud. Les fourmis rouges sont très nombreuses et nous attaquent. Elles sont des dizaines sur nous, nous mordant en levant leur corps et leurs pattes arrières. Nous les enlevons une par une mais elles s’enfilent très vite dans nos vêtements.
Après deux heures de marche, nous arrivons à une grotte devant laquelle des statues représentant des ermites sont régulièrement honorées, comme nous le prouvent des offrandes fraiches. Il fait frais à l’intérieur de la grotte, nous progressons à l’aide de nos lampes torches  et nous sommes surpris par une lueur de bougie. Au plus profond, la flamme éclaire un tissu orange, une natte et... un bonze. Il est installé devant «un sanctuaire» où ermites et Bouddha se côtoient. Il se lève et sort, nous le suivons et découvrons à quelques pas, en contrebas, une pagode, où il rejoint quatre autres moines. Une nonne prépare leur repas et sonne pour qu’ils se mettent à table. Après notre offrande, il nous bénit et nous les laissons déjeuner.
Puis, nous traversons le minuscule village composé d’une dizaine de baraques sur pilotis sur terre battue. Pas d’eau courante bien sûr, beaucoup de déchets, aucun confort sommaire, mais tout le monde nous interpelle avec le sourire. Quand nous nous approchons, les petits enfants se cachent vers leur mère, car ils ont peur de nous.
Nous retournons chez nos hôtes, pour déjeuner. Après ces trois heures de marche, nous avons très faim. Au centre de la table, un braséro est installé. Génial on avait un petit peu froid !!! On dispose de minuscules morceaux de filets de bœuf dessus et on déguste les légumes du jardin, avec du riz, bien entendu. C’est délicieux. Les hamacs sont préparés dans un insignifiant courant d’air, idéal pour quelques minutes de sieste.

Nous quittons la petite famille et reprenons notre mini bus pour une autre étape : Phnom Banon. Ce temple du XI° siècle est accessible par un escalier de 355 marches ... Il est 13H30 et la chaleur est à son comble. En haut nous sommes récompensés de nos efforts, cinq tours de style khmer sont disposées en quinconce. Le site a beaucoup souffert pendant des siècles et la végétation avait tout recouvert. Aujourd’hui, les tours sont dégagées de la verdure et partiellement reconstruites, les archéologues faisant un puzzle géant. La vue sur la plaine est très belle.

Nous repartons pour la troisième ascension de la journée : Phnom Sampov, une tête de Bouddha taillée dans la montagne est le résultat d’un projet abandonné qui devait voir trois immenses Bouddhas creusés dans la roche, mais l’association a disparu et les tailleurs avec. A mi pente, nous arrivons à une pagode reconstruite après que les khmers rouges aient détruis la précédente pour la remplacer par une prison. Les intellectuels supposés étaient questionnés, torturés, avant d’être exécutés, la tête fracasée et jetés dans une immense grotte naturelle. 3 000 corps ont été retrouvés. Un ossuaire est dressé dans la grotte, les crânes apparents. Pas de nom, ni de registre, les familles ne savent pas ce que sont devenus leurs proches arrêtés. 
Notre guide a les larmes aux yeux, il pense que son papa a été tué ici ... C’est terrible ... Que dire, de plus beaucoup de khmers rouges étaient des enfants conditionnés pour tuer. Nous redescendons très secoués par ces souvenirs atroces et nous espérons la Paix sur toute la Terre.

La journée se termine par un petit tour en draisine, sur une ancienne voie ferrée construite par les français autour de 1925. Les voies sont d’origine et le parallélisme a pris un peu de liberté avec le temps, car la voie n’est pas entretenue. Les draisines sont des plateaux en bois ou bambou, que l’on installe sur 2 essieux, une courroie et un petit moteur complètent le tout. Et ça marche. Il n’y a qu’une voie et quand une autre draisine est en face, c’est la moins chargée que l’on démonte et pose le long de la voie pour la durée du croisement ... Le temps pour avaler les 4 kilomètres qui nous séparent du village voisin dépend donc du nombre de croisement que nous aurons à effectuer. 1 seul à l’aller mais beaucoup plus au retour ... Aujourd’hui, il est principalement touristique mais les villageois l’utilisent aussi, pour eux et pour le transport de marchandises, car les villages sont éloignés de la route. Le gouvernement reconstruit des voies de chemin de fer et dans quelques années, de vrais trains repasseront peut être par ici.

Le village dans lequel nous arrivons abrite des membres de la famille de notre guide. Son cousin germain tient une buvette à la «gare» d’arrivée, et a vécu lui aussi l’époque Khmers Rouges. Nous partons découvrir son village, en croisant les habitants très accueillants et avides de communiquer. En regardant une forge, nous sommes invités à venir nous asseoir avec sa femme. Plus loin, une vieille femme montre à Isabelle comment porter le krama sur la tête. Pas de discussion, rien que des regards et des sourires.

Demain descente de la rivière Sanker, depuis Battanbang jusqu’au lac Tonlé Sap et nuit dans une maison flottante mais comme vous le savez, cela sera, Angkor, une autre histoire.

Lea Sen Heuy

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