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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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jeudi 26 janvier 2012

Jaisalmer - Inde

Nous quittons Bikaner, et sur la route nous visitons le fort Balaharh à Pokaran (16° siècle)  aux remparts de grès rouge.
Une antilope cervicapre, tant appréciée des peintres pour sa beauté et sa finesse, nous fait l’honneur de poser pour nous, au bord du talus. Une dizaine de gros vautours s’envolent alors que nous venons les photographier, ils sont magnifiques. Un peu plus loin, un tas de chaussures noires usées ont été jetées à même le bord !! Des cénotaphes (petits pavillons à baldaquin en forme de dôme soutenu par 4 ou 8 piliers) se dessinent à l’horizon et identifient le lieu de crémation des princes rajputes (caste des guerriers).

Depuis la route monotone apparaissent enfin les remparts imposants de Jaisalmer (80 000 habitants - 242 m. d’altitude - à 150 km de la frontière du Pakistan). Sa couleur ocre ne la distingue pas du paysage. La ville est animée et pour cette fin d’après-midi, nous regardons le soleil se coucher depuis la terrasse de notre hôtel.
                      
Le lendemain, avec notre guide, nous partons tous les six, voir le lac sacré Gadi Sagar. Ce n’était qu’une retenue d’eau au 14° siècle avant que le canal Indira Gandhi fournisse l’eau nécessaire à la ville au 20° siècle. On l’appelle sacré, car à côté se trouve le crématorium. Après la cérémonie, la famille doit se plonger entièrement dans l’eau, pour éviter d’emmener des cendres à la maison. L’eau et les abords sont sales et de gros poissons-chats, de plus d’un mètre de long, viennent manger le pain que les hindous leur apportent. Pour améliorer leur karma, ils nourrissent la vache, le chien, l’oiseau et le poisson !

Puis nous rentrons dans la forteresse ( 5 km de remparts extérieurs ) par de multiples portes festonnées. En représailles d’une attaque de sa caravane, le sultan assiège la ville. Refusant de se rendre, les guerriers se lancent dans une attaque suicidaire, pendant que 24 000 femmes et enfants préfèrent la mort à la défaite et se jettent dans un bûcher. Cette catastrophe a eu lieu deux fois en dix ans !

La ville haute se visite à pied, mais les redoutables et bruyants rickshaws et motos nous font peur. 99 tours dans une double muraille crénelée de plus de dix mètres de haut, des murs ciselés comme de la dentelle, des balcons couverts de toit bengali (demi-lune), les havelis (demeures familiales) superbement sculptées, des fenêtres ornementées, des paons et des éléphants sculptés, des plafonds en miroirs, des parasols sculptés ... tout est superbe en levant la tête, et tout est malheureusement très sale en baissant les yeux ! Les remparts sont menacés par l’écoulement des eaux des 4000 habitants permanents et surtout des 70 hôtels et restaurants installés intra muros. Même l’Unesco a du mal à mettre en place un plan de sauvegarde se heurtant à de nombreuses oppositions : financières et liées aux castes si présentes ici, malgré une loi du Mahatma Gandhi les interdisant.

Déchaussés, nous rentrons dans les temples Jaïns (12° et 15° siècle). Cette religion (1% de la population) se différencie de l’hindouisme ( Ils vénèrent 33 millions de divinités ) par aucun dieu mais vingt quatre prophètes qui sont représentés assis en méditation, une fleur de lotus sculptée sur le torse et les yeux ouverts. Un signe distinctif permet de les reconnaître, le premier avec un taureau, le huitième avec la maison lune, par exemple. Les moines portent un masque sur la bouche pour éviter d’avaler un insecte et mangent seulement le jour afin de n’avaler aucun moustique. Effectivement, ils ont un régime draconien de végétarien, ne mangeant que les légumes qui poussent au dessus de la terre, de peur de tuer des vers de terre. Ils restent six mois à l’intérieur, et parcourent pendant les autres six mois, à pied uniquement, le chemin qui relie les vingt quatre villes où sont édifiés les vingt quatre temples principaux. Ils s’opposent aux castes et les femmes sont acceptées. Ils se différencient en deux sectes : les digambara, qui vivent nus et plutôt dans le sud et les svetambara, vêtus de blanc, les plus nombreux et vivant surtout au Rajasthan. Des prêtres drapés en safran et masque sur la bouche, nous reçoivent dans une cour intérieure entièrement sculptée coiffée d’une coupole avec une fleur de lotus en son centre.  Les murs sont épais et nous protègent du bruit de la ville, le parfum de l’encens et l’atmosphère paisible nous permet d’apprécier la qualité des sculptures.
 Nous redescendons en rickshaws, nous ne sommes que trois par véhicule alors que nous en avons croisé avec environ 12 personnes à l’intérieur (si l’on peut dire)...Nous arrivons dans la vile basse, riche en havelis, les marchands, souvent des Jaïns, n’avaient pas le droit de s’installer dans la ville haute. Au XIX è siècle, devenus très riches avec la route de la soie, ils se sont fait construire des havelis somptueux dépassant en magnificence le palais du Maharaja, celui ci a alors décidé de se faire construire lui aussi un palais incroyable dans la ville basse. Nous déambulons dans la ville passant d’une façade à l’autre, toutes aussi belles les unes que les autres. Le palais du Maharadja abrite un musée avec des photos où les ministres arborent des moustaches incroyables.

Après une courte pause, nous allons voir le coucher du soleil, nous arrivons dans un lieu de sépulture avec des cenotaphes de la caste des guerriers. Mais une musique nous attire, en contournant le terre-plein nous voyons un cortège en bas de la colline. Nous la descendons et rejoignons un mariage, les femmes sont superbes dans leurs saris multicolores, les hommes sont en train de distribuer leurs cadeaux auprès de la mère du marié. C’est le premier jour du mariage, qui va durer 4 à 5 jours, et la mariée est encore chez ses parents, elle n’arrivera que dans 2 jours. Le frère du marié nous demande de faire des photos car le photographe officiel n’est pas encore arrivé... Deux tentes sont dressées de part et d’autre de la maison, une pour les hommes et l’autre pour les femmes.
Le marié regarde tout cela, en jean et blouson, alors que tous les invités ont sorti leurs beaux habits, les enfants comme partout sont accros des photos.

Nous les quittons à regret et arrivons juste pour la fin du coucher de soleil... superbe
Demain, route pour Jodhpur, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire

tata (aurevoir)

P.S. : nous avons des problèmes pour trouver des bonnes connexions, merci de votre patience.