Retour

Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
Afin d'être informé de nos nouveaux articles, enregistrez-vous à "Follow by e-mail" au bas de la colonne de droite.

vendredi 14 octobre 2011

Estancia Nibepo Aike - Argentine

Cela ressemble à un rêve ou à film avec Clint Eastwood. La plus grande ferme de la région s’étend sur 600 000 hectares, et emploie 100 gauchos pour s’occuper de 620 000 moutons !!!! Notre estancia, elle n’a que 12 000 hectares, elle a perdu du terrain, on n’a pas compris pourquoi, et donc avec «si peu», les propriétaires se sont tournés vers le tourisme et un peu d’élevage.
Les cow boys rentrent d’énormes boeufs, à cheval, avec ceinturon, cache-poussière et chapeau sur la tête, en lançant des cris que seul le troupeau comprend.
Pendant que les filles enfourchent leurs destriers, nous partons à pied pour une grande balade dans le ranch. Sitôt dépassées les premières barrières de l’estancia, des dizaines de lièvres courent devant nous. On n’a pas l’air de les déranger, ils doivent s’amuser à se courir après, ou à jouer à cache cache, bondissant ; un a des oreilles très blanches que l’on voit de loin.
Des petits faucons crient au dessus de nos têtes, c’est sûr, eux on les dérange. D’autres oiseaux se promènent, s’envolent, et recommencent, est-ce un jeu ou un bal ?
La prairie s'étend à perte de vue. A droite un lac (lac Roca) qui ira se déverser plus loin dans le lago Argentino, à gauche un petit ruisseau saute les cailloux en brillant et en fredonnant.
La nature est réelle ici, grande, majestueuse, les sommets enneigés lui donnent son relief.
Le petit faon recueilli est couché devant une vache, au retour de notre promenade, deux heures après, il sera toujours au même endroit, en plein soleil. Ils n’ont pas bougé tous les deux.
Nous pensons à nos cousins enfants d’agriculteurs, qui auraient tant de joie à voir tout ça, à l’apprécier.
Nos parents aussi, ils ont peut-être connus cette réalité d’une nature sauvage, mais l’habitat et la population a restreint ce monde là, chez nous.
Nous philosophons sur les retombées de ce manque sur l’Homme. Il est évident que les animaux en sont morts, disparus, de n’avoir pas assez de place pour vivre, et que l’Homme en souffre également.
La viande est succulente, nous qui en mangions de moins en moins, ici nous dégustons des tranches plus grosses que nos assiettes. Les bêtes sont dehors, marchent toute la journée dans des immenses parcs, vivent avec d’autres animaux, et ne sont jamais stressées. Nous ressentons qu’elles sont respectées.
Il fait beau mais frais, odeur du lac et de la prairie, cris des oiseaux, nous recherchons notre chemin, les dernières pluies ont fait sortir les rus de leur lit, les roches ont des strates orange et vertes.
D’ici on peut apercevoir la glace bleue du Perito Moreno, elle paraît immense et intense.
Les filles reviennent radieuses de leur promenade à cheval. Elles ont vu un reste de festin du puma, sans doute un guanaco éventré et à moitié dévoré.
Ce soir nous dégustons un brasero sur la table avec boeuf, saucisse, mouton, en quantité.
Demain, on recommence mais comme vous le savez cela sera une autre histoire.
Le vent se lève dans la nuit, toujours pas d’internet.