Après nos 9 heures de car, nous étions contents d’arriver à Arequipa. Mais la visite de la ville ne se fera pas à 4 mais à 2, car Camille et Isabelle ressentent les symptômes du mal des montagnes…Hier au soir, nous étions au bord de l’océan et nous sommes à 2 300 m d’altitude. L’air est très sec et nous préférons nous reposer car demain, nous dormirons à 3 700 m. Alors, Coca à volonté...........
Aréquipa est une jolie ville coloniale, fondée par les Espagnols sur des villages indiens, elle a eu 2 créations : la première au bord du pacifique, mais après l’été clément, les nouveaux habitants ont découvert l’hiver sous le brouillard et sans soleil comme ce que nous avons vu à Lima, ils ont donc décidé de déménager plus loin, et ont sélectionné ce haut plateau cerné de volcans, avec des terres fertiles et de l’eau qui vient des montagnes.
On l’appelle la blanche, à cause des pierres qui sont utilisées pour la construction des bâtiments, qui pour la plupart, ont été souvent reconstruit, au rythme des différents séismes qui secouent régulièrement la ville. Le dernier important a eu lieu en 2001.
La ville est très animée et économiquement très importante, 900 000 habitants 2 000 000 avec la banlieue, elle est très propre et parait très bien organisée après les villages que nous avons traversés. Les taxis ici, portent des sortes de dossard sur le toit, avec le nom de leur compagnie, et rivalisent d’attention pour écraser le plus de piétons possible. On les croirait aux 24 heures du mans et chaque seconde perdue est VRAIMENT primordiale pour eux, les taxis parisiens sont des enfants de choeur à côté.
Bref, après avoir traversé 25 rues sans encombre, nous arrivons enfin au marché central, marché couvert où chacun a sa place, un Rungis en plus petit, nous découvrons tous les fruits exotiques, ou pas, les différents légumes avec notamment du mais noir, et des centaines de sortes de pomme de terre, impressionnant. Nous pouvons déguster des jus de fruits frais, mais aussi un jus de...........grenouille fraîche, les anglais en seraient tout retournés. Vous faîtes sauter une grenouille vivante dans votre casserole, vous la faîtes bouillir, après quelques minutes à ébullition vous passez le tout dans un mixeur, et vous servez bien chaud comme une soupe, provecho ( bon appétit local ), malheureusement il n’y en avait plus et nous n’avons pas pu gouter - pour voir l’étal où l’on proposait cette magnifique boisson, grenouille se dit rana en espagnol.
Une allée plus loin, nous arrivons vers les échoppes spécialisées dans les plantes, herbes et autres produits naturels, très importants pour les indiens des montagnes, un peu moins pour les citadins.Et là, nous découvrons juste à côté de la photo de Jésus - si l’on peut s’exprimer ainsi - des foetus de Lama, que les clients viennent acheter pour les porter en offrande soit à la montagne qu’ils vénèrent encore, soit.....à leur saint préféré. Viviane n’est pas restée longtemps devant cette boutique........les Jésuites ont fait la moitié du boulot. On ne sait plus à qui se confier.
Nous visitons le couvent Ste Catherine (24 ème d’une famille de 25 enfants - quand même !!! ) le couvent le plus important d’Aréquipa, et le plus puissant, où il reste une trentaine de nonnes aujourd’hui. Mais, au XVII ème siècle, c’était l’endroit où une famille noble devait envoyer au minimum une partie de sa descendance, et en fonction du montant alloué au couvent, le régime et la cellule étaient aussi austères qu’une suite au Crillon. Il était hors de question de venir ici sans sa suite, servante, esclave, etc... Certaines «nonnes» avaient jusqu’à 8 personnes pour les aider à atteindre la sérénité. Et un minimum de confort s’imposait : tapis, tentures, peintures, mobilier, porcelaines de sèvres, etc...Toutes les belles choses exposées au musée du couvent ainsi que tous les tableaux de maître provenaient des cellules des nonnes - les plus grandes avaient une chambre principale , une chambre pour la novice ( chaque nonne éduquait une fille entre 3 et 11 ans ), une cuisine ( hors de question de se mélanger avec les autres ), un patio, une terrasse, et une petite chambre pour les servantes et/ou esclaves. Les novices à 11 ans partaient pour se marier ou rentraient dans la congrégation.
Des cellules bien moins confortables, étaient réservées pour les femmes adultères, ou dénoncées comme telles par.........leur mari !!! Si elles arrivaient à prouver leur innocence,elles ressortaient sinon.... Pratique non??? Bien sur, les maris ne commettaient jamais d’adultère.
Avec tout ce petit monde, la population du couvent est montée jusqu’à 500 personnes, et environ 20% des femmes de la ville habitaient dans un couvent, mais pas toutes dans les conditions du paragraphe précédant. Beaucoup y trouvait refuge et évitait une vie très difficile, surtout si elle ne trouvait pas de mari, un mariage était à l’époque 10 fois plus cher que rentrer au couvent....Aujourd’hui, c’est encore vrai, mais bizarrement, il y a beaucoup moins de monde dans les couvents. Le couvent d’Aréquipa était si puissant qu’il possédait d’énormes quantités de terrains et d’argent, et il servait de banque pour des prêts en argent liquide, bref le spirituel a parfois besoin du matériel.
Demain départ matinal pour le canyon de Colca et non pas Coca, avec un col à 4 910 mètres d’altitude, si les malades vont mieux, sinon nous resterons seulement à 3 600 mètres....mais cela est une autre histoire.
Les photos de la journée sur : http://gallery/me/com/denisfol/100214
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