Donner les offrandes aux moines est une expérience spirituelle émouvante. Il est 6h30, le jour se lève. Imaginez-vous, habillé décemment (pas de jambes ni d’épaules nues) le torse ceint d’une écharpe, pieds nus, à genoux dans la rue.
Les moines arrivent en file indienne, le pas pressé car ils n’ont pas beaucoup de temps pour collecter leur nourriture. Ils sont une centaine à Luang Prabang. Ils sont pied nus, tout en orange, et ne parlent pas. Par respect, nous ne devons pas les regarder. Nous leur donnons des boulettes de riz collant et des barres chocolatées dans le bol qu’ils nous tendent. Si nous sommes trop lents, ils passent sans attendre. Pas de discussion, pas de bruit.
Dans la rue, beaucoup de locaux et quelques touristes. Il y a des enfants, à genoux, les mains jointes, qui réclament de la nourriture. Ce sont des pauvres qui attendent que les moines leur donnent une partie de leur offrandes.
Grâce aux habitants qui font cuire une quantité importante de riz, les bols des moines et les paniers des pauvres sont remplis. Le silence, la dévotion, le respect nous impressionnent. Tous les jours, le même rituel recommence. Les bonzes arrivent en premier, suivis des moines avec leur ceinture jaune. Les derniers sont des très jeunes enfants, d’une dizaine d’années. Certains viennent de familles pauvres, pour avoir accès à une éducation, à une nourriture et à une vie saine.
Le monastère est juste à côté de notre hôtel. Nous entendons le rituel de leur journée.
À 4 h, les cloches sonnent pour le réveil, une demie heure plus tard, elles les appellent pour la prière. Quand nous revenons pour petit déjeuner, il est 7h30 et nous les entendons prier et remercier la population pour ses dons. Toute la journée ils oeuvrent à la propreté de leurs pagodes, à leur vie spirituelle, à leurs connaissances et notamment à l’écriture ancienne. Le soir après 9 h, plus de bruit, tout est fermé.
C’est dimanche aujourd’hui, et les jeunes du quartier balayent les trottoirs. Il n’y a pas de balayeur public et chaque famille doit participer aux travaux collectifs. Le Laos est une vraie école de la vie. Quelle différence avec notre mode de vie. La famille est le pilier de l’éducation, et l’individu vient en second.
Nous partons pour une excursion dans la montagne. Sur notre route, nous nous arrêtons à différents villages, dont un de la minorité ethnique Hmong et un de la majorité ethnique du Laos, les Lao Loum. Les femmes vendent leur artisanat de très bonne qualité, leurs enfants avec elles. Les plus grands, en habit traditionnel, attirent les clients, pendant que les plus jeunes restent collés à leur mère. Les bébés sont dans des berceaux en osier tressé, suspendus, et dorment comme des poupons. Les femmes sont souriantes et gaies. Les hommes sculptent des éléphants dans du teck. Le contact est facile, ils racontent leur vie, leur garçon qui va se marier la semaine prochaine, leur travail et leur famille. Ils sont chaleureux et nous sommes bien avec eux.
Les chutes de Kuang Si sont une étape rafraîchissante. Des ours noirs vivent en captivité dans le but de réinsérer leurs petits. Leur population a été exterminée par les différentes chasses et ce projet ambitieux vise à les réintroduire. Ils dorment dans des hamacs, en prenant des poses dignes d’un ado !
Nous remontons les différents niveaux jusqu’à la chute d’eau. Nous pique niquons de riz frit et de poulet, et la fraîcheur de l’eau nous surprend.
Nous revenons à la ville, pour gravir 328 marches jusqu’au Mont Phousi pour regarder le coucher de soleil. Mais la fumée des brulis (terrains brûlés pour la fertilisation) cache le ciel depuis plusieurs jours. Nous finissons la journée au marché de nuit, où l’artisanat local est vendu.
Nous quittons cette charmante ville pour Vang Vieng, mais cela sera une autre histoire.
Sohk Dee Der
Nos photos sur la galerie, http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php et choisissez le jour désiré.
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