Dumela,
Dans la nuit, un éléphant est venu manger, casser du bois et pulvériser des barrières qui séparaient les cuisines, à quelques mètres de nos chambres. Elles le gênaient pour atteindre un palmier et ses dattes ! Malgré l'appréhension et le froid, nous nous sommes rendormis.
Lever à 7 h un peu frisquet -des vacances par rapport au précédent Lodge où on nous réveillait à 5 h 30 - nous constatons les dégâts du pachyderme insomniaque.
Dès 8 h 30 nous voilà installés deux par deux sur des mokoros -des toutes petites pirogues - avec un ranger en gondolier vénitien. Les historiques pirogues étaient creusées dans l’arbre à saucisse. Pour le protéger, les nouvelles pirogues sont en fibre de verre et reprennent la forme et la couleur des ancêtres modèles.
Un mâle impala se promène fièrement avec sa vingtaine de femelles. Nous retenons l’attention d’un groupe de six zèbres. Le mâle dominant ne nous lâche pas des yeux, même s’il sait que nous ne représentons pas de danger pour sa famille. Deux jeunes se collent à leur mère mais paraissent rassurés après une dizaine de minutes. Ils se font de gros câlins et des gratouillis, et tètent leur mère pendant que le mâle est toujours sur la défensive. La promenade se déroule pendant une heure où nous étudions les empreintes et les déjections. Là, un éléphant s’est couché et a utilisé la termitière en oreiller, là, des empreintes de zèbres, etc....
Le retour en «gondole» est tout autant agréable que l’aller. Mais dans cette tranquillité, les rangers s’accroupissent dans la pirogue. Un éléphant est à peine à 5 mètres, de nous ! Il boit et dévore des roseaux. Chut, pas de bruit. Nous passons le plus doucement possible, tout en l’observant. Frissons dans tout le corps mais rencontre magique !
Retour au Lodge, il est 11 h et c’est l’heure du lunch, puis de la sieste.
Dans un énorme bruit de bois cassé, un très haut palmier est secoué comme une simple branche. Un éléphant le pousse de sa trompe et espère faire tomber les dattes.
Au retour, tel un rappel d’artiste, un éléphant nage dans un canal perpendiculaire au nôtre. On voit nettement ses pattes s’avancer dans l’eau et on entend le bruit qu’elles font en s’enfonçant dans le sable. Il sort sur une des berges, son corps à moitié mouillé est maintenant rayé. Rencontre éphémère et intense.
Demain, d'autres découvertes nous attendent, mais cela sera une autre histoire.
Tsamaya sentle
Publié à Johannesburg le 26 juillet
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