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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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samedi 10 septembre 2011

Le Salar d'Uyuni - Bolivie

Ce matin, Claudio vient nous chercher à l’hôtel avec le 4x4 paré : 2 énormes bonbonnes d’essence de 60l. pour refaire le plein, sièges et table sur la galerie du véhicule. Dans le coffre : réchaud, bouteille de gaz, glacière, eaux, coca et une trousse de survie. L’expédition commence....un brin d'excitation. Claudio dégonfle les pneus du Toyota pour assurer une meilleure stabilité.
On quitte le village d’Uyuni, en laissant ses habitants à leur rythme journalier. Piste en terre et touffes vertes.  Le village est entouré de sacs plastiques jetés, envolés, c’est désolant.
Une visite au cimetière des locomotives, pour retrouver le nom d’Annecy crayonné sur une tôle sans âge. Tout ce qui a pu être démonté, l’a été. Tout le monde a récupéré quelque chose. Ils veulent faire un musée, mais ils doivent se dépêcher car dans quelques temps, il n’y aura plus rien.
Au loin, le salar nous attend. On le devine blanc ou rose suivant la distance. Quelques kilomètres, et voilà, plein la vue, tout est blanc autour de nous. Le salar d’Uyuni, le désert de sel le plus grand du monde ! On est dedans.
Le village de Colchani exploite le sel en le ramassant et en le faisant sécher en petites pyramides de 1 m., travail tout à la main, tout à la pelle. Pas d’exploitation industrielle, seulement 2 villages autour du salar qui récupèrent le sel.
Nous sommes à 3 660 m. d’altitude, il fait très beau, le ciel est immense, bleu. Nous nous protégeons du froid, du vent et du soleil : crème solaire, bonnet, écharpe, gants, multiples couches, et surtout lunettes de soleil car la réverbération est intense.
Camille dit en regardant la route : Nous roulons vers l’infini. C’est vrai que nous avons cette impression. Nous ne nous habituons pas à ces distances, à ces kilomètres d’horizon, de perspective que nous avons déjà vues auparavant au Pérou ou ici en Bolivie.
Mais là l’impression est plus importante car le blanc s’étale autour de nous : 10 000 km2 de surface, soit un carré de 100 km  de côté......Le sol se compose de couches successives de sel et d’eau, d’environ 10 à 20 cm chacune,un mille feuille de 11 couches au minimum. Le salar est profond de 150 mètres à son plus profond.
Le peu d’eau reflète à l’infini, le blanc et le bleu se superposent, se mélangent., se séparent, se retrouvent. On a l’impression que les montagnes qui nous entourent, dansent à l’horizon. L’infini est dans une brume mouvante. On compte le nombre de bleus, une petite dizaine, de quoi remplir une palette d’aquarelle.
Nous visitons un hôtel de sel, les murs en briques de sel, des sculptures, des tables, des chaises. Les chambres sont prises, nous ne pouvons les visiter, nous imaginons les lits, les chevets.
Nous nous arrêtons pour déjeuner. Au milieu de nulle part, on installe la table et les chaises, on prépare le repas froid : tomate-concombre, escalope de poulet, pommes de terre, légumes, pâtes et bananes en dessert. Parfait. La salle à manger est immense.
Fantastique.
Une île noire apparaît, c’est Incahuasi «la maison des incas», une île volcanique, avec des grands cactus et des crevasses de 30 mètres de profondeur. On s’arrête et on se promène dessus, pour voir le salar de plus haut et à 360°. Le paysage est ex-tra-or-di-nai-re et surtout indescriptible. On a l’impression que des vagues de sel se sont jetées sur l’ile.
Au loin, on voit une voiture partir, un petit point noir sur une immense tache blanche.
En haut de l’ile, une pierre plate où des offrandes ont été offertes à Pachamama, pièces de monnaie, feuilles de coca, biscuits, bonbons.
La légende raconte que le volcan Tunupa (5 463 m.) une montagne sacrée, a accouché d’un bébé mort. Le volcan a pleuré, le lait maternel et les larmes salées ont formé le lac et le soleil a durci le tout pour donner le salar.
Il y a environ 20 îles sur le salar. On fait à peine 1/4 du désert salé, alors que nous avons roulé pendant 5 heures.
Le sel au sol est différent suivant l’endroit, mou, dur, uniforme et maintenant des plaques hexagonales, comme des écailles de tortue. Il y a parfois des trous, on voit de l’eau.
On quitte le désert, on retrouve la terre avec les cultures de quinoa, et des vigognes sauvages. La piste est dure, tôle ondulée, trous, bosses, dévers. Aucun panneau d’indication, notre guide doit connaître....
Nous arrivons à 18 h à St Juan de Rosario, 3 750 m. d’altitude, 700 habitants, 2 hôtels, il fait déjà très froid. Cette nuit il fera -3 -4°.
A l’hôtel, la personne de l’accueil nous précise avec fierté que nous aurons de l’eau chaude et de l’électricité à volonté...(les travaux viennent de se terminer)  mais il n’y a pas de chauffage dans les chambres et pas de bouillotte.
Pas d’internet, je tape à l’aide d’une bougie et d’une lampe frontale, car il y a peu de lumière.
Demain, départ pour le Salar de Chiguana et cap au sud, mais ça sera une autre histoire.

Pour regarder toutes nos photos de la journée allez sur : http://gallery.me.com/denisfol/100368

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