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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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samedi 5 mai 2012

Lovina à Bali

Selamat pagi,




Ce matin, jeudi 3 mai, rendez vous avec Marcela et Haidjan, deux éléphants, pour une balade dans la forêt tropicale. Confortablement installés, nous avançons parmi la végétation luxuriante, bananiers, palmiers, lierres. L’arbre à cacao n’a pas encore ses carreaux de chocolat mais ses grosses graines sont allongées et vertes. D’effroyables araignées patientent au milieu de leurs toiles brillantes sous le soleil. Marcela essaye de casser avec ses pattes une noix de coco, mais renonce. Haidjan la reprend dédaigneusement, prouve que le mâle est plus lourd que la femelle et se régale d’un coup de trompe. Notre cornac est en couple avec Marcela depuis onze ans déjà, ils viennent tous les deux de Sumatra et rêvent tous les deux de venir en France et de se produire. Le petit village à l’orée de la forêt est bien animé, trois enfants partent à l’école sur le scoot de la maman, une vieille femme le regard perdu, marche, des hommes travaillent dans les champs, des femmes balaient les fleurs et les feuilles tombées de la nuit. Nous revenons au centre, pour le bain et nous apprécions de n’être pas trop arrosés. Nous arrivons en fanfare, nos montures jouant de l’harmonica. Photos souvenirs. Denis pose son chapeau et notre éléphant l'ébouriffe d’un grand coup d’oreille. Mais une autre surprise nous attend, un ours noir. Il est prêt à nous faire rire, à se faire prendre en photo, à monter sur nos genoux et prend Viviane dans ses bras. C’est Nanar qui va être jaloux.

Petite pause déjeuner et rafting. Quelle journée ! La rivière Ayung est fraîche et belle, nous embarquons dans notre navire puis défier les rapides, pagaie à la main.

Fin de journée à un spectacle de danse Kecak. Cette danse traditionnelle parle de l’épopée de Ramayana et de sa fidèle épouse Sita. Une petite centaine d’hommes torses nus et fleurs dans les cheveux chantent à capela et remplacent avantageusement un orchestre de percussions. Ils sont assis en tailleur, leurs corps ondulant au rythme saccadé de leurs chants. Ils se lèvent d’un bond et puis se couchent les uns sur les autres et se relèvent. Leur mélopée est lente et prenante et nous donne des frissons. Les jeunes filles sont couronnées de fleurs de frangipaniers et de bâtons d’encens et maquillées avec grand soin. Leurs gestes sont lents et souples, déliant leur corps jusqu’au bout de leurs ongles. Un gros feu de noix de coco est préparé au milieu de la scène, un homme arrive et danse autour avec un cheval en paille. Puis horreur, il avance au milieu du brasier, projetant les noix de coco rougeoyantes. Les braises volent jusqu’à ses genoux et nous font frémir. Il s’arrête sous les bravos et s’assoit. Ses pieds sont noirs, mais ne semblent pas brulés. Nous repartons chamboulés en partageant nos impressions.

Nous retournons chez l’italien, parler de son beau pays et déguster des calzones et son limoncello fabrication maison.

Le lendemain, vendredi 4, nous traversons l’île de Bali en direction du nord-ouest. La route serpente en traversant de petits villages, les maisons balinaises sont toutes aussi jolies avec leurs frontons sculptés et leurs cours intérieures. Tous les temples aux divinités sont pavoisés de jaune et de blanc et leurs toits noirs aux fibres de palmier sont agrémentés de frises rouge et or. Les fleurs dans les jarres ou simplement dans les fossés, les tissus colorés des sarongs et les sourires des villageois continuent à nous charmer.

Les rizières sont toutes en eaux, nous marchons sur l’étroit talus, gare à ne pas tomber dans la boue ! On cultive le riz blanc, le noir et le rouge, le sauvage et le riz gluant. De loin, nous apercevons des chapeaux pointus. Les femmes ont commencé la récolte de riz. Elles sont une vingtaine, soigneusement couvertes pour se protéger de l’ardeur du soleil et sont regroupées pour la pause casse-croûte. Notre arrivée les interpelle, certaines ne veulent pas se faire photographier, d’autres reprennent leur travail. Une, à l’aide d’une serpe, fauche, une autre ramasse, puis une autre tape la gerbe de riz dans un grand sac blanc, un filet bleu protégeant les grains qui s’envolent. Le riz est très mûr, les grains se détachent facilement. L’activité est complètement repartie et toutes s’affairent à leur travail, les tâches sont bien définies et les gestes sont précis.

Nous reprenons notre marche au milieu de ce dédale de verts. L’irrigation est très précieuse et le moindre ruisseau est canalisé de pierres et retenu par des écluses. Le bruit de l’eau nous rafraîchit, il n’est que dix heures mais il fait déjà chaud. Nous arrivons à Jatiluwith, au coeur de superbes paysages de damiers de rizières en terrasses à perte de vue. Le patrimoine mondial de l’Unesco a reconnu cette beauté et la protège afin qu’aucun hôtel, entre autre, ne s’installe. Chaque colline est plus belle que les autres et certains détails ponctuent ce décor. Là, un petit autel pavoisé avec des offrandes fraîches, là, une plante rouge, là une cabane en bois, là, une autre en toit de chaume et plus loin, une ancienne maison hollandaise coloniale qui persiste à regarder ce paysage d'éden, malgré le départ précipité de ses propriétaires. Tout est sujet à peindre, nous imaginons les crayons de pastels ou les coups de couteaux sur l’huile fraiche. Cécile, tu peux être fière de tes élèves ! Les lignes se croisent, les épis légers s’agitent et s'emmêlent au moindre souffle du vent. Les nuages blancs dans le ciel bleu apportent du vert sombre dans les cultures, créant ainsi une nouvelle couleur et non pas de l’ombre. Nous goutons des petits gâteaux de riz auprès d’une marchande au bord de la route. Ils sont verts et doucereux rempli de caramel à la sève de bananier.

En voiture, nous arrivons à Batukaru et son temple. En ce début d’après-midi, le temple est vide. Le site est grand, adossé à la forêt tropicale et semble être prisonnier d’elle. Les oiseaux chantent, les singes crient. Toutes les sculptures en pierres sont recouvertes d’un épais tapis de mousse verte, jaune et ocre. Les démons sont ainsi figés dans leur posture. Malgré le végétal nous reconnaissons la grâce d’une déesse par son sourire et ses bijoux. Au milieu d’un petit lac, un autel se reflète à l’infini inversant l’image du ciel et de la terre. Des jacinthes d’eau, des nénuphars et bien sûr des poissons rouges l’ont colonisé. Comme partout, les offrandes sont fraîches et seul un prêtre surveille l’accès. Beaucoup de charme.

La route nous emmène à 1 200 m. d’altitude, au lac Bratan, deuxième plus grand lac de Bali, entouré de montagnes. L’esplanade ressemble à celle de Genève sans le jet d’eau, des beaux parterres d’iris, de bougainvillées et de frangipaniers. Des cars d’asiatiques ont déversé leur fret. Etonnés nous nous approchons de toutes petites chouettes, de chauve-souris suspendues, de toucans râleurs, d’un aigle et d’un énorme serpent endormi dans un aquarium ! Mais ce ne sont que pour des photos payantes d’attrape touristes. Les tee-shirts «I love Bali» sont disposés le long de la ruelle et les marchandes nous interpellent avec des carillons en bois, des sculptures diverses et des noix de coco évidées.

Ici la religion majoritaire est musulmane. Cela se voit, les femmes sont voilées et les maisons ne sont plus que des carrés de ciment sur deux étages sans frises et sans fioritures et bien sûr, sans temple pavoisé. Cela s’entend aussi, car le muezzin chante du haut de sa tour. On comprend qu’on sera réveillé à 5 h du mat !
La religion est obligatoire en Indonésie et portée sur la carte d’identité. Quatre castes sont encore présentes, comme en Inde. La première, les Brahmanes, la deuxième, les princes, la troisième, les commerçants et la quatrième, les paysans. Chaque caste a son propre langage, ses privilèges, son étiquette. Même si la vie moderne a émoussé les rangs et créé d’autres professions, il est encore difficile pour une fille de marier un garçon d’une caste inférieure. Les noms balinais sont codés afin de révéler à la fois la caste et le rang de naissance.

La route redescend et des dizaines de macaques à longues queues attendent l’arrêt d’une voiture ou d’un scoot pour quémander ou chaparder de la nourriture. Les tout petits sont agrippés à leur mère et les adultes patientent assis, avec des expressions humaines.

Nous arrivons à Lovina, notre hôtel nous attend au bord de la mer avec sa plage noire.

Demain snorkeling et après-demain dauphins, mais ce seront d’autres histoires, car comme vous l’avez vu, nous sommes en vacances ici et nous rédigeons que tous les deux jours !!!

Sampai jumpa

La wifi a la nonchalance du pays, il faudra patienter pour les photos, en attendant profitez de celles de la Chine sur : http://81.56.253.141/worldwide/

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Fêter ses 16 ans à Bali ... non mais quel calvaire ? Quelle bêtise as-tu faite pour mériter une telle punition ? Quand on pense que tu pourrais être tranquillement installée au coin du feu (et oui !) en entendant la grêle, le vent, la pluie ... Alors, de tout coeur avec toi pour tenter d'adoucir ces instants si difficiles ! L'avantage, c'est que là-bas au moins, tu es "une grande" et que tu as le droit de conduire !!! Bon anniversaire et gros bisous de la part de 3 envieux ... Daniel, Marie et Corinne

Anonyme a dit…

Happy birthday, Camille, and many happy returns!
Lots of love.
Roselyne