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Lundi, nous reprenons le 4x4 pour Kata Tjuta à 340 km. Nous roulons sur de l’asphalte, le paysage est toujours aussi beau et encore différent. Nous sommes entourés d’une savane jaune avec des petits arbres, les chênes du désert. Il est 7 h 30, le soleil rasant éclaire le mini-bus et nous réchauffe. Sur la route, nous croisons des caravanes à deux essieux tirées par de gros 4x4 ou des gros camping-cars, conduits par de nombreux retraités, surnommés les nomades gris. Des escadrilles de centaines de perruches vertes et jaunes traversent la route en virevoltant, créant un véritable ballet, une fois vert et une fois jaune après un virage serré. Elles nous rappellent les bancs de poissons que l’on a pu voir à la grande barrière de corail, il y a quelques jours. Une buse plane et profite du spectacle, mais elle risque d’être dangereuse pour ces petits volatiles.
Arrêt photos. À notre gauche, le Mont Connor. Ce rocher, reste d’un glacier, date de 900 millions d’années et ressemble de notre côté à une table ou à une immense brosse à dents. De l’autre côté il est en pente douce. En survol, il dessine un fer à cheval. Il fait 24 km de circonférence et à été découvert en 1872. C’est un site sacré pour les Aborigènes, qu’ils nomment Adila, et qui leur fait peur car les les kadaychis, les sorciers, organisaient ici des cérémonies et des punitions corporelles. Les Aborigènes vénéraient et craignaient ces personnes qui ne laissaient pas d’empreintes sur le sol, car ils portaient des chaussures en plumes d'émeu. Nous montons sur une dune de sable rouge pour photographier un lac salé tout de blanc vêtu. Nous récoltons une petite bouteille de sable rouge, 500 gr de plus dans la valise.
Arrêt à Curtin Springs, ferme de 3 000 km2 dont le Mont Connor, où un émeu en liberté nous accueille. Mug de thé autour des cages d’oiseaux où une variété de perroquets vit : les mulgas, avec leur tache rouge au croupion, les galahs roses et gris, les cacatoès tout blanc avec leur grande crête jaune, et beaucoup d’autres tous plus beaux les uns que les autres. Une petite souris court dans les cages à la recherche d’une graine échappée.
La route est toujours aussi droite, la végétation toujours aussi jaune. Le rocher d’Uluru, 348 m. de haut, commence à se détacher du paysage. Les nuages sont nombreux.
Nous entrons dans le Parc National de Uluru-Kata Tjuta, terre sacrée des Aborigènes -1 900 km2 - classé deux fois à l’Unesco, une fois comme Parc Naturel, et une deuxième fois, comme site culturel. Ouvert en 1958, il accueillit 9 visiteurs, aujourd’hui 400 000 personnes par an. Après des années d’exploitation par les tours opérateurs australiens et après bien des efforts, les Aborigènes ont obtenu, du gouvernement, la propriété de ces terres sacrées et la création d’un territoire de 360 000 km2 dans le centre rouge (2/3 de la France), alors qu’ils sont arrivés du nord il y a 20 000 ans ! Ils ont aussi obtenu de rebaptiser les lieux avec leurs noms d’origine, ainsi Ayers Rock a disparu de la carte au profit d’Uluru. Les hôtels, campings et aérodromes construits contre le rocher ont aussi été démolis et rebâtis à 30 km de là, à la limite du territoire aborigène. Aujourd’hui le peuple est devenu propriétaire de toute la ville de Yulara.
Nous sommes sous le charme et continuons la route jusqu’à Kata Tjuta et ses 36 dômes aux versants escarpés, qui ressemblent à des têtes. Nous prenons un sentier raide pour aller dans la vallée des vents. Les roches sont composées d’un agglomérat de pierres et de galets cimenté par du sable et de la boue. Erwan nous l’explique et vous pouvez l’écouter en cliquant sur le lien qui suit : http://youtu.be/z5IgZWBZ2Sc
C’était un lieu réservé aux cérémonies des hommes. Le paysage est vraiment extraordinaire, nous n’avons jamais vu autant de nuances d’ocre, de rouge et d’orange. La pierre est douce au toucher et suivant où l’on se trouve, elle parait protectrice ou dangereuse. Quelques arbrisseaux parviennent à pousser dans cet univers minéral. Le point de vue est vertigineux, pause chocolat, et descente prudente. Au parking, un dromadaire broute placidement.
Nous nous dirigeons vers Uluru pour le sunset. Erwan sort une bouteille de champagne et des petits fours, et nous voilà, attentifs aux différentes couleurs du coucher de soleil. Mais les nuages obscurcissent le ciel et nous privent de l’effet magique. Nous reviendrons demain soir.
Notre appartement à Yulara nous attend pour trois nuits, demain excursion à Uluru, mais cela sera une autre histoire.
Bye, Bye
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seul notre site général (itinéraire, pensées, tableurs) se terminera
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