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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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jeudi 1 mars 2012

Pakse et le Vat Phou - Laos


Sabai-dee,

Rendez vous avec Com, 47 ans , sans enfant, environ 2 tonnes, et son cornac May. Il est 9 heures 15, nous sommes les premiers et l’atmosphère est déjà très chaude. Le chemin serpente dans la jungle, protégée à cet endroit faisant parti d’un parc naturel. Les arbres sont immenses, envahis de lianes jusqu’au sommet. Des dizaines de papillons nous accompagnent, les oiseaux, par contre, se font plus rares. Un faucon vient faire des cercles au dessus de nos têtes, mais ni nous ni l’éléphant ne sont des proies à sa mesure. Il repart déçu.


Nous arrivons sur le sommet de la colline Asa, c’est un plateau au décor lunaire où le soleil plombe très fort. A pied, nous visitons les ruines d’un temple construit en 1815 et vite abandonné du fait de son éloignement. Les moines devaient parcourir 4 km à pied pour recueillir leurs offrandes et remonter au temple avant 7 heures, comme le veut la règle.



 Nous nous arrêtons dans plusieurs villages où nous croisons beaucoup de vendeurs ambulants. Ceux-ci pilotent sur les chemins en terre leurs mobylettes qui croulent sous les marchandises les plus diverses que l’on puisse imaginer. Les plus chanceux ont des side-cars magasins. Vu l’isolement des villages, leur rôle est très important pour les populations.





Un village, habité par des Mons, est spécialisé dans la sculpture. Un d’entre eux est un véritable artiste, sculptant des pièces plus importantes que les autres, certaines pourraient être exposées dans une galerie française sans avoir à rougir. Les enfants sont toujours aussi «craquants», pour nous faire rire ils montent sur des éléphants en bois jouant au cornac. Nous revenons sur Pakse pour le déjeuner et filons ensuite sur Champasak.

Le pont a remplacé l’ancien bac, et il vaut mieux faire 40 km de plus que d’attendre le bon vouloir des bateliers. Nous empruntons ensuite une route à péage : 20 000 Kip soit 2 euros pour 25 km, une petite fortune ici. La route a été construite par des investisseurs privés et l’état leur a accordé une concession de 30 ans. Le communisme moderne n’a pas fini de nous surprendre.

Nous arrivons sur un des temples les plus anciens du Laos, construit par les khmers à partir du VIII° siècle, bien avant Angkor. Ce temple édifié auprès d’une source, porte des traces animistes avec des tables de sacrifices et beaucoup de rochers sculptés avec les esprits de la nature comme les éléphants par exemple. L'hindouisme a pris le relais avec un temple dédié à Shiva, puis au XIII° siècle, les statues de Bouddha ont pris la place des dieux hindous. Le résultat aujourd’hui est étonnant, avec un mélange de toutes ces croyances qui, finalement font bon ménage. Le site est tombé dans l’oubli depuis le XVII° siècle, et ce n’est que récemment que les archéologues français, indiens et italiens mènent de concert un travail de restauration important. La chaleur est très forte sur le site et les 140 marches anciennes nous épuisent. Nous sommes récompensés par la vue sur toute la vallée avec le Mékong au fond et les lacs de purification au premier plan.
Les pierres ont toutes des petits trous servant à les transporter en enfilant des mandrins en bois. La carrière qui a approvisionné le chantier est au dessus de la falaise, il était plus aisé de descendre les roches que de les monter. Le site est impressionnant et la ferveur des pèlerins qui viennent d’un peu partout du pays, de la Thaïlande et du Vietnam, est sincère.

Demain route au Sud pour les 4 000 îles, mais cela sera une autre histoire.



Sohk Dee Der


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mercredi 29 février 2012

Pakse - Laos

 Sabai-dee,

A l’aube, nous atterrissons à Pakse, principale ville du sud du Laos, dans la province de Champasak. Depuis trois ans, un pont sur le Mékong la relie à la Thaïlande toute proche à 44 km, dynamisant la ville. Les routes sont en bon état et on voit de nombreux chantiers, maisons, boutiques et conduites pour apporter l’eau courante dans les villages.

Nous partons pour le plateau des Boloven, à une altitude située entre 700 et 1 200 m., propice à la culture du thé mais surtout à celle du café, véritable nouvel or noir pour la région.

Le café laotien depuis cinq ans environ, est de plus en plus recherché pour sa qualité par les acheteurs européens et asiatiques. Planté par les français dans les années 20, la production était restée peu développée. Mais récemment, les plantations se multiplient et une nouvelle usine de torréfaction vient de s’ouvrir. Nous visitons une pépinière de plants d’Arabica. Le processus est lent. Il faut attendre un an pour repiquer la jeune pousse, que fait délicatement la jeune laotienne, dans le champ de production. Puis encore 2 à 3 ans pour cueillir les premiers grains. L’arabica est la variété la plus demandée mais la plus fragile. Les plants doivent être renouvelés tous les 20 ans alors que la variété Robusta produit pendant 100 ans.

La demande mondiale croissante de caoutchouc amène des investisseurs étrangers chinois et vietnamiens. Avec leur expérience et leurs contre-maîtres, ils créent d’immenses plantations, seuls les manoeuvres sont embauchés sur place. La sève n’est pas traitée ici, elle est expédiée directement dans leurs pays. Les plantations de teck et les rizières complètent le paysage.

Toutes ces cultures font reculer la forêt primaire, la déforestation repousse la flore et la faune. La chasse et la pêche intensives ont anéantis la faune, tout a été mangé, et tout est encore mangé, jusqu’aux insectes, fourmis, cigales, araignées. Seuls les aigrettes sont présentes dans le ciel car cet échassier est immangeable. Il se nourrit de sangsue dans la vase et sa chair est noire. Même les parcs nationaux n’arrivent pas à protéger les oiseaux. Le logo du parc que nous visitons arbore fièrement un flamant rose, mais nous n’en verrons aucun et ce n’est pas à cause de la migration, mais pour son goût.

La région a beaucoup d’eau du fait de la hauteur du plateau, et de nombreuses cascades viennent colorer le paysage. Nous en visitons quelques unes, assez belles malgré l’eau basse en cette saison.

Il fait de plus en plus chaud, alors que nous sommes en hauteur et le matin. 35° . Les locaux parlent de sécheresse, de canicule, de changement de saison, habituellement il fait moins chaud à cette période. On retrouve le même discours que dans tous les autres pays que nous avons traversé : le changement de temps.

Nous visitons plusieurs villages. Les laotiens du sud sont plus aisés que ceux du nord. Ils ont plus de terre et cultivent à côté de leur maison, des potagers. La différence est flagrante entre les villages qui cultivent le café et les autres. Les premiers voient leurs maisons traditionnelles remplacées par des maisons en dur. Les autres restent fidèles au bois et au toit en paille et bambou.

Nous arrivons à un village de la minorité Katu, en même temps qu’un orage tropical très impressionnant. La visite est impossible mais l’atmosphère se rafraîchit. Du fait, de la pluie et du fait qu’ils sculptent leurs cercueils et les gardent, sous ou à côté de leur maison. Cela s’appelle être prévoyants.

Sur tout le plateau, situé près de la frontière Vietnamienne, des cratères de bombe sont encore présents, certains servent comme réserves d’eau. La région a beaucoup souffert et la plupart des villes et villages ont été complètement rasés pendant la guerre. Cette zone compte parmi les régions les plus bombardées de la guerre du Vietnam et beaucoup de secteurs restent encore à déminer, freinant l’expansion des cultures.

Retour à l’hôtel, où la propriétaire est une laotienne chassée par la guerre avec sa famille, émigrée en France en 1975. Elle est revenue il y a quelques années. Un restaurateur nous confie que lui aussi est revenu de son Berry d’adoption, et que le froid lui manque ! Et combien d’autres encore !
Le régime s’ouvre petit à petit, et la rigueur politique s’accompagne d’une ouverture économique. Les anciens bannis sont maintenant bienvenus et empêchent d’une certaine façon, que tout le pays soit envahis par les chinois, les vietnamiens ou les thaïlandais. 

Demain balade à dos d’éléphants mais comme vous le savez cela sera une autre histoire.


Sohk Dee Der


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mardi 28 février 2012

Vientiane - Laos

 Sabai-dee,

Nous reprenons notre route au bitume alternatif et aux trous omniprésents. Nous longeons un lac de retenue de barrage hydroélectrique de 40 km2 de long, très poissonneux.

Nous arrivons à Vientiane. 262 000 habitants, le long du Mékong, une capitale très tranquille. Avec son aéroport international, elle attire beaucoup de touristes, qui prendront un avion pour visiter le sud ou Luang Prabang. Beaucoup de chantiers nous montrent l’ouverture récente du Laos, aux étrangers. Maisons coloniales, boulevards arborés, temples, architectures diverses suites aux différentes invasions, lui confèrent une ambiance hors du temps.

Nous visitons le Wat Sisaket, le seul temple resté intact après l’invasion siamoise de 1828, puis le Wat Phra Keo, et le Wat Simuang, le temple le plus populaire et vénéré. Au centre, se trouve un pilier de l’époque Khmère et la légende veut que l’on en fasse trois fois le tour en faisant un vœu. Seuls Denis et Viviane auront le courage, sous le soleil du début d'après-midi, de le faire. Il a du faire 35° aujourd'hui !


L’arc de triomphe sur les boulevards, Patuxay «porte de la paix», a été construit en 1958, avec le ciment abandonné par les américains pour leur projet d’aéroport.


Nous rentrons à l’hôpital de Réadaptation des victimes des bombes. Quand on parle de la guerre américaine-Indochine, on parle surtout du Cambodge et du Vietnam. Mais sachez qu'une bombe a explosé au Laos toutes les 9 minutes pendant 9 ans, de 1964 à 1973 !! 19 sortes de bombes différentes. Plus de 2 millions de tonnes de bombes ont été larguées, et 30 % n’ont pas explosé. Aujourd’hui le nombre estimé de bombes actives s’élève à 78 millions !!!!!!! Il faut donc déminer le pays, car 300 civils meurent chaque année. Une association COPE, financée par les américains, les australiens et l’Europe, appareillent 500 personnes par an. Nous l’avons visité et écouté leur représentant. Nous vous donnons leur site :  http://www.copelaos.org/    si vous voulez regarder leur travail de déminage et de réadaptation. Sur l’onglet : http://www.copelaos.org/donate.php  vous pouvez acheter une jambe pour 75 US$, un pied, un bras, ou une chaise pour bébé à 40 US$.
Pendant neuf ans, les américains ont dépensé chaque jour, 2 millions de dollars pour la guerre au Laos.
La visite comme vous pouvez l’imaginez a été éprouvante, les multiples prothèses, dont celles pour bébés et jeunes enfants, côtoient les différentes sortes de bombes ! Dehors, une partie de pétanque et les rires attirent notre attention. Les joueurs sont de jeunes gens, appareillés pour la plupart, les spectateurs n’ont qu’une jambe. Merci si vous pouvez les aider !

Demain réveil matinal pour prendre l’avion à 6H30 direction Paksé, au sud, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Sohk Dee Der


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lundi 27 février 2012

Vang Vieng - Laos

 Sabai-dee,

 Nous partons pour Vang Vieng. L’agence de voyage nous a écrit que nous allions emprunter «une charmante route montagneuse pendant 6 h». Si les premiers kilomètres à la sortie de Luang Prabang pouvaient être charmants, la totalité de la route est défoncée, sans bitume, remplie de trous. Cette route, appelée n° 13, traverse le pays du nord au sud et c’est la seule. Elle fut construite par les français pendant l’occupation, et depuis sept ans aucun travaux ne l’a entretenue.

Si notre dos se souvient encore des secousses, nous pensons surtout aux villageois, qui reçoivent une poussière envahissante. Les maisons, les arbres, tout est orange, leurs poumons doivent être de la même couleur. Les villages sont le long de la route, souvent sur la crête de la montagne. Nous pouvons voir leurs habitants et leurs habitudes. Tout est préparé devant la maison, souvent sur le trottoir, les femmes qui préparent les repas, accroupies, les mécaniciens qui changent les pièces de voiture et de camion et les nombreux pneus crevés, les enfants qui jouent.

Nous sommes à 1 400 m. d’altitude, la température est beaucoup plus fraîche. Sur le marché, les femmes cachent les animaux morts ou vivants qu’elles vendent en infraction : renard, écureuil, taupe, fouine et des oiseaux. Mais nous n’avons pas le temps de les voir.
Nous ne pouvons pas profiter de la vue, car les brûlis créent un brouillard, qui nous empêche de voir les sommets à 2 200 m. et leurs vallées.

Nous nous arrêtons à Vang Vieng, ville touristique de loisirs aux sensations fortes, de la varappe, du canyoning et du trekking. Le tubing est une descente de rivière sur une chambre à air, mais ...en s’arrêtant à tous les bars pour consommer le plus d’‘alcool possible. Nous avons été témoins d’une scène qui nous a fait honte. Une laotienne, humble et habillée de la jupe traditionnelle, accompagnée de ses deux jeunes enfants, et  portant ses paniers remplis, croise des européens, complètement bourrés, avachis sur leur bouée, en hurlant !!!!!

Nous apercevons des buffles d’eau, complètement immergés, seules leurs têtes dépassent. Nous longeons l’ancienne piste d’aéroport, où les tristement célèbres bombardiers américains B52 s’envolaient avec leur charge de mort.

Nous prenons un million de kip (monnaie laotienne) à un distributeur de billets, il est vrai que cette somme revient à 100 € et nous permettra de manger 4 fois pour nous quatre !!!

Demain, nous reprenons la route chaotique, pour Vientiane, la capitale, mais cela sera une autre histoire.

Sohk Dee Der


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dimanche 26 février 2012

Luang Prabang 2° jour - Laos

 Sabai-dee,

Donner les offrandes aux moines est une expérience spirituelle émouvante. Il est 6h30, le jour se lève. Imaginez-vous, habillé décemment (pas de jambes ni d’épaules nues) le torse ceint d’une écharpe, pieds nus, à genoux dans la rue.
Les moines arrivent en file indienne, le pas pressé car ils n’ont pas beaucoup de temps pour collecter leur nourriture. Ils sont une centaine à Luang Prabang. Ils sont pied nus, tout en orange, et ne parlent pas. Par respect, nous ne devons pas les regarder. Nous leur donnons des boulettes de riz collant et des barres chocolatées dans le bol qu’ils nous tendent. Si nous sommes trop lents, ils passent sans attendre. Pas de discussion, pas de bruit.
Dans la rue, beaucoup de locaux et quelques touristes. Il y a des enfants, à genoux, les mains jointes, qui réclament de la nourriture. Ce sont des pauvres qui attendent que les moines leur donnent une partie de leur offrandes.
Grâce aux habitants qui font cuire une quantité importante de riz, les bols des moines et les paniers des pauvres sont remplis. Le silence, la dévotion, le respect nous impressionnent. Tous les jours, le même rituel recommence. Les bonzes arrivent en premier, suivis des moines avec leur ceinture jaune. Les derniers sont des très jeunes enfants, d’une dizaine d’années. Certains viennent de familles pauvres, pour avoir accès à une éducation, à une nourriture et à une vie saine.
Le monastère est juste à côté de notre hôtel. Nous entendons le rituel de leur journée.
À 4 h, les cloches sonnent pour le réveil, une demie heure plus tard, elles les appellent pour la prière. Quand nous revenons pour petit déjeuner, il est 7h30 et nous les entendons prier et remercier la population pour ses dons. Toute la journée ils oeuvrent à la propreté de leurs pagodes, à leur vie spirituelle, à leurs connaissances et notamment à l’écriture ancienne. Le soir après 9 h, plus de bruit, tout est fermé.

C’est dimanche aujourd’hui, et les jeunes du quartier balayent les trottoirs. Il n’y a pas de balayeur public et chaque famille doit participer aux travaux collectifs. Le Laos est une vraie école de la vie. Quelle différence avec notre mode de vie. La famille est le pilier de l’éducation, et l’individu vient en second.

Nous partons pour une excursion dans la montagne. Sur notre route, nous nous arrêtons à différents villages, dont un de la minorité ethnique Hmong et un de la majorité ethnique du Laos, les Lao Loum. Les femmes vendent leur artisanat de très bonne qualité, leurs enfants avec elles. Les plus grands, en habit traditionnel, attirent les clients, pendant que les plus jeunes restent collés à leur mère. Les bébés sont dans des berceaux en osier tressé, suspendus, et dorment comme des poupons. Les femmes sont souriantes et gaies. Les hommes sculptent des éléphants dans du teck. Le contact est facile, ils racontent leur vie, leur garçon qui va se marier la semaine prochaine, leur travail et leur famille. Ils sont chaleureux et nous sommes bien avec eux.

Les chutes de Kuang Si sont une étape rafraîchissante. Des ours noirs vivent en captivité dans le but de réinsérer leurs petits. Leur population a été exterminée par les différentes chasses et ce projet ambitieux vise à les réintroduire. Ils dorment dans des hamacs, en prenant des poses dignes d’un ado !












Nous remontons les différents niveaux jusqu’à la chute d’eau. Nous pique niquons de riz frit et de poulet, et la fraîcheur de l’eau nous surprend.

Nous revenons à la ville, pour gravir 328 marches jusqu’au Mont Phousi pour regarder le coucher de soleil. Mais la fumée des brulis (terrains brûlés pour la fertilisation) cache le ciel depuis plusieurs jours. Nous finissons la journée au marché de nuit, où l’artisanat local est vendu.


Nous quittons cette charmante ville pour Vang Vieng, mais cela sera une autre histoire.

Sohk Dee Der


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samedi 25 février 2012

Luang Prabang 1° jour - Laos

Sabai-Dee

Aujourd’hui, visite de Luang Prabang. Cette ville compte parmi les plus belles destinations d’Asie du Sud-Est, elle a beaucoup de charme avec ses bâtiments coloniaux, ses trottoirs en brique rouge, et ses pâtisseries et boulangeries françaises. 70 000 habitants. Une nonchalance agréable, les berges du fleuve sont derrière la rue principale. On joue à la pétang, la version laotienne de la pétanque, importée par les français. Lors des Jeux du sud-est asiatique de 2005, le Laos a remporté la médaille d’or en simple messieurs et celle d’argent en double messieurs !

Nous commençons notre journée au marché, où de drôles de choses se vendent : des rats grillés, des gros insectes style scarabées, du jus d’algue, des nids d’abeille sauvages où les larves dépassent, et bien-sûr des intestins de poissons.
Par contre, on retrouve les ingrédients succulents de la cuisine : oeufs de canard, nouilles, fruits tropicaux, thé parfumé, yaourts, pousses de bambou, épices, crêpes, etc....

Nous visitons le palais royal. L’intérieur est superbe, malheureusement nous n’avions pas droit de photographier. Tout le plafond est recouvert de mosaïques de verre coloré représentant la vie de Bouddha et celle des villageois de l’époque. Il a été construit par les français en 1905. 

Puis nous enchaînons divers temples, les plus réputés, car 35 temples ont été épargnés des différents saccages et incendies que la ville a subis. Ils sont décorés au pochoir sur peinture d’or ou d’argent, de mosaïques de verre, et de bois sculpté doré. Le classement de la ville au patrimoine mondial de l’Unesco permet de nombreuses restaurations.

Dans les boutiques nous essayons des colliers Hmong en argent et métal, énorme. Certains sont des vrais plastrons que les filles s’amusent à essayer.


Demain, aux aurores nous participerons à la cérémonie de l’offrande aux moines, et nous irons nous baigner dans des chutes d’eau, mais comme vous le savez cela sera une autre histoire.


Malheureusement, internet à l’hôtel est très mauvais, nous essayerons de vous donner des photos ces prochains jours.

Sohk Dee Der




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vendredi 24 février 2012

Croisière sur le Mékong 2° jour - Laos

Sabai-Dee

Réveil à 6 h 15 pour une balade à dos d’éléphants. Le soleil se lève. Le paysage est gris bleu. Les laotiens se lèvent tôt habituellement avant 6 h, peut-être parce que tout ferme tôt, même dans la capitale. On se couche comme les poules, et on se réveille au son du coq ! Nous traversons le fleuve pour rejoindre le camp. L’eau fume et nous rappelle notre lac le matin. Les cornacs douchent leurs éléphants. Leurs peaux fument elles-aussi quand nous montons sur leurs dos.
Leur village Hmong, autre minorité ethnique au triste passé, ressemble à un village gaulois de chez nous. Le sol est en terre battue, les maisons en paille. Les femmes s’occupent de la nourriture. Pour manger du riz, il faut d’avoir le piler, on n’ouvre pas un sachet. Pour le faire cuire, on ne tourne pas un bouton, il faut aller chercher du bois. Rien n’est prêt, tout demande du temps. Les enfants sont déjà dehors, sales et à peine vêtus, alors qu’il fait froid le matin. Pas d’école encore aujourd’hui, le taux d'alphabétisation est très faible : 68,70 %. Pas de vieux non plus : l’espérance de vie est de 56,29 ans. Vous pouvez regarder le tableau «Développement Humain» sur notre site, que Camille a préparé avant de partir. Cochons noirs, poulets et poules cherchent leurs nourritures autour des maisons-cases. Une femme part vendre au marché son chargement sur le dos; sa fille tient un poulet vivant dans ses bras. Nous regardons tout cela du haut de notre monture, balancés à son rythme lent. Plein de questions dans nos têtes. Comment rester indifférents ? Comment ne pas penser à notre chance d’être nés et de vivre en France. Comment survivrions-nous ici ?
Le Laos compte 134 minorités ethniques et possède l’une des plus faibles densités de population d’Asie. Après la prise du pouvoir par les communistes en 1975, un habitant sur dix a quitté le pays. Vientiane (orthographe française de bvc Chan) et Luang Prabang (son ancien nom est Xiang Dong Xiang Thong) ont été les plus touchés, un quart de la population est partie. 

Les français occupèrent le Laos pendant ........... et nous rencontrons certaines personnes âgées qui le parlent encore.

Nous reprenons notre embarcation. Le soleil se lève mais ne chauffe pas encore. Les falaises de forêts se déroulent le long de notre chemin. On aperçoit des potagers bien verts sur le sable des berges. Des plantations de cacahuètes et de pastèques.  Du bois est coupé et préparé. Des enfants sont au bord de l’eau. Savent-ils tous nager ? Le courant est très fort et les jeux d’eau doivent être dangereux. Notre marinier surveille attentivement l’eau, les rochers, les rapides, les tourbillons. Sa femme nous prépare le déjeuner sur l’autre pointe du bateau. Quand il veut aller aux toilettes, il accélère et ralentit, ceci plusieurs fois. Sa femme arrive et prend le gouvernail, pendant que son mari s’éclipse. Ils sont petits et frêles, le sourire aux lèvres. Leurs enfants 8 et 14 ans, sont à l’école, gardés par la tante. Ils doivent faire au moins quatre aller-retour par mois pour être rentables. Ils sont contents, nous sommes les quatrièmes ce mois.

Petit arrêt à Ban Baw, village d’une ethnie de la plaine, les Lao Lums. Ici on distille le riz avec des moyens rudimentaires, comme on le distillait il y a très longtemps. L’odeur d’alcool est très forte près de l’alambic, une grosse cuve qui bouille avec une bassine remplie d’eau froide au dessus et un petit robinet qui récupère le précieux élixir, filtré avant d’arriver dans une grosse jarre en terre. Le nez au dessus du breuvage nous a suffi. Les femmes tissent encore la soie ici, mais, aujourd’hui, les métiers ne fonctionnent pas. Une sono braille de l’autre côté du village. L’élection du chef vient d’avoir lieu et la fête bat son plein. Les villageois nous invitent gentiment à la danse. Ils tournent en rond en cadence en décrivant des cercles avec les mains. Nous faisons un tour avec eux mais, nous nous apercevons très vite de l’état d’alcoolémie assez avancée de l’assistance. Nous battons en retraite en ayant dû gouter une bière chaude...offerte avec une grande générosité.

Un peu plus loin, nous accostons aux grottes de Pak Ou, creusées par le fleuve il y a des millions d’années. Elles ont servi de refuge aux premiers habitants de la région, puis elles sont devenues sacrées en célébrant les esprits. Quand le Bouddhisme est arrivé au XIII° siècle, Bouddha a progressivement remplacé les anciennes croyances et aujourd’hui des milliers de Bouddha de différentes formes et dimensions trônent dans ces deux grottes. Pour les découvrir, nous avons gravi les 135 marches creusées dans la falaise, la vue est magnifique sur le Mékong.

Nous arrivons au coucher du soleil à Luang Prabang et abandonnons avec regret notre couple de mariniers.

Demain visite de la ville, mais comme vous le savez, peut être, cela sera une autre histoire. 

Sohk Dee Der


jeudi 23 février 2012

Croisière sur le Mékong - 1er jour - Laos

Sabai-Dee

A 8 h, nous embarquons sur notre bateau, un sorte de péniche, tout en bois, bois de rose et teck, de 39 m. de long. Le couple de propriétaire l’a construit et décoré, et y vit toute l’année. Des camions et des semi, attendent pour traverser le fleuve, sur un bac. Un peu plus loin, nous reconnaissons le poste frontière avec les incessants aller-retour des long boats.  Marche arrière savante pour s'extirper des autres bateaux, et nous voila partis pour rejoindre Luang Prabang dans deux jours.

Le Mékong prend sa source à plus de 4 000 km de la mer, sur le plateau tibétain. Dans sa plus grande largeur, au sud du Laos, il peut atteindre 14 km. Il est le 12° fleuve le plus long du monde et le 10° par son débit. A cause d’une série de rapides, il ne peut être utiliser comme autoroute fluviale, comme certains grands fleuves.
Pendant des millénaires, le Mékong a été l’artère vitale du Laos. 60 millions de personnes vivent de la pêche et d’autres ressources fournies par le fleuve et ses affluents. Il  apporte l’eau, les poissons, les cultures surtout de riz et les centrales hydroélectriques. Les fleuves et les rivières totalisent plus de 4 600 km de voies navigables au Laos. Navigable toute l’année (en théorie, mais plus en pratique) d’Huay-Xai à Savannkhet au sud, soit environ 70 % de son cours. Mais l’amélioration des routes prive et va priver le travail des mariniers incapables de rivaliser avec les prix et la rapidité des transporteurs.

Des femmes ramassent des algues à l’aide de panier tressé. Elles les feront sécher au soleil et frire à la poêle avec des graines de sésame, puis les vendrons sur le marché. Il faudra goûter ! D’autres lavent leur linge et des ustensiles de cuisine. Un peu plus loin, les laotiens à bâbord, remplissent à la main, des gros bidons qui serviront au village. Côté thaïlandais, à tribord, une pompe fait le travail. Le soleil nous réchauffe un peu, mais la polaire est la bienvenue, car le vent est froid.

Le courant fort nous surprend. Le Mékong n’est pas un fleuve tranquille, des rapides accélèrent notre mouvement. La navigation paraît difficile. On ralentit, les roches sont partout, on a l’impression à ce moment d’être sur une rivière de montagne. Le niveau est bas, il faut faire très attention, même si le tirant d’eau du bateau n’est que d’un mètre.

Des digues en sable ou en pierres, plus ou moins bien faites, protègent les berges. La hauteur de l’eau varie beaucoup dans l’année. Nous entendons le même problème. Les barrages chinois bouleversent tous les pays en aval. Quand les chinois lâchent l’eau sans prévenir, c’est une catastrophe pour ceux qui sont dessous. Dans tous les reportages écoutés en France ou vus sur internet, il y a quelques mois, au moment de la grande inondation à Bangkok, personne n’évoque cela. On ne veut pas faire de l’ombre à cette puissance mondiale !
La Birmanie, Le Laos, La Thaïlande, Le Vietnam et Le Cambodge ont pu signer l’année dernière avec la Chine un accord pour laisser un minimum d’un mètre cinquante d’eau dans le fleuve, pour ne pas paralyser le commerce, car le manque d’eau paralyse tout.
La berge bâbord devient laotienne, on a vraiment quitté la Thaïlande. Au mois d’avril quand l’eau est la plus basse, on fait de l’or paillage, pour rechercher des pépites au fond du lit, tout le long des rives. Même si ce n’est pas la grande période, on voit quand même, très souvent, à de multiples endroits, une dizaine de femmes, grand chapeau  sur la tête et tamis à la main, penchées sur l’eau espérance. Quand on s’arrête, on voit des particules dorées briller.

Nous nous arrêtons pour des formalités administratives car nous changeons de province. Tous les bateaux doivent s’arrêter, mais rien n’est prévu, pas d’embarcadère. Chacun plante une barre à mine pour accrocher son bateau.

Un speed boat nous double. Ces barques à moteur sont très rapides et font peur. Ils font le trajet en cinq heures alors que nous, il nous en faudra vingt quatre ! Les guides conseillent de ne pas les prendre, toute l’année il y a des accidents. Un vient de passer, à son bord, deux moines oranges, sans casque mais avec toute la protection divine !

Nous débarquons sur une plage façon GI en Normandie, pour aller voir les Camus, un peuple du Mékong, qui, ne se ravitaille que par le fleuve. Leurs maisons sont faites en teck et en paille tressée de façon traditionnelle. Seule, la maison du chef du village, représentant du gouvernement, est faite de brique avec des tuiles colorées.  Des petits greniers sont sur pilotis à côté des maisons et abritent les réserves de riz, de maïs et de mil. Un astucieux système de pièce de bois ronde fixée en haut des pilotis permet de les isoler des termites.  L’eau pompée dans le fleuve et celle qui descend de la montagne permettent toutes sortes de cultures. Les oignons sont plantés sur des châssis en bambou en hauteur pour les protéger des poules et autres cochons. L’école est dans le village suivant, et les enfants doivent prendre le bateau pour suivre les cours. Nous arrivons un jeudi en plein journée et beaucoup d’enfants nous accueillent, alors que notre guide nous explique que l’école est obligatoire...peut être l’école buissonnière. Des femmes pilent le riz en reproduisant les gestes ancestraux, une adolescente en a mal à l’épaule. Après essai, le mandrin dont elle se sert doit bien peser 10 kg. Ils parlent un dialecte que notre guide a du mal à comprendre. 70 familles habitent ici, et chacune a de nombreux enfants, même si tous, aujourd’hui, grâce à la fée électrique, ont la télévision...

Nous reprenons le cours du fleuve, les villages s’égrainent lentement. La température est montée et une certaine nonchalance nous saisit. Devant chaque village, les adultes sondent leurs bassines à la recherche de la pépite miraculeuse et des nuées d’enfants tous nus jouent à se jeter dans l’eau avec des bambous.

Nous arrivons en fin de journée, à l'hôtel situé au bord du fleuve. Demain, à 6 h 30, balade en éléphant puis à 8 h nous remonterons sur notre embarcation, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Sohk Dee Der


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mercredi 22 février 2012

Huay-Xai - Laos

Sabai-Dee (bonjour)

Nous vous avions dit que nous allions traverser la frontière Thaïlande/Laos à l’aide d’un pont. Et bien, c’était une erreur ! Nous l’avons traversé en longboat (petite barque effilée). Un pont est prévu mais il est en construction et sera fini dans trois ans. Dès 8 h. nous sommes dans la file d’attente de la douane pour quitter la Thaïlande. Puis passeport à la main, nous embarquons avec nos bagages, sur une toute petite barque. Pas de passerelles, pas de ponts, les deux pieds dans la boue, on enjambe et hop on s’accroupit, et on s’assoit presque au fond de la barque. Quels rires ! La frontière avec la Bolivie nous avait déjà plu, mais celle-ci est encore plus incongrue. Les clapotis de l’eau nous éloignent et nous sommes déjà sur l’autre rive. Encore moins pratique. Attention, il ne faut pas tomber dans l’eau au moment où on enjambe ! Puis de nouveau, la file d’attente pour la douane. Le visa coûte 30 US$ payable exclusivement en dollars américains. On a beau être communiste, on connaît les valeurs du capitalisme !!! Tout se déroule au mieux, puisque qu’à 9 h 30, nous ressortons avec le précieux sésame.

Huay-Xai n’est qu’une route bordée d’hôtels, de magasins et de tour-opérateurs. Notre hôtel est là, et nos chambres sont «très rudimentaires». Il ne nous reste plus qu’à attendre....demain matin, notre croisière sur le Mékong. Nous profitons de cette journée, sans internet vous l’avez vu, pour lire les guides (merci Cathy !) et affiner notre voyage. Viviane choisit le Laos et les nouvelles aventures qui nous attendent. Camille le Cambodge et nos balades à éléphant et à vélo. Et nous, nous affinons l’Afrique du Sud.

Demain, le Mékong, mais cela sera une autre histoire.

Sohk Dee Der (au revoir et prenez soin de vous)

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mardi 21 février 2012

Chiang Khong - Thaïlande


 Sawat-dii khâ,

Nous sommes très bien accueillis dans un village Yao, un peuple chinois du Guangdong (au sud de la Chine), arrivé ici il y a environ 80 ans. Seules les femmes âgées portent encore l’habit traditionnel. Une femme à l’écart, tresse des fibres de paille pour recouvrir les toitures. Plus loin, le métier à tisser fonctionne encore et deux femmes fabriquent des étoles à l’ancienne. Les enfants sont à l’école (obligatoire et mixte avec des thaïs). Les femmes avaient beaucoup d’enfants, une dizaine en moyenne, mais la mortalité enfantine était très élevée dans ces zones reculées, près de 50%. Aujourd’hui les femmes n’ont que deux ou trois enfants, le planning familial est passé par ici. Les jeunes générations parlent thaï alors que les anciens parlent le mandarin. Les maisons sont à hauteur de terre et non comme les thais sur pilotis. Des lampions rouges sont accrochés, un reste de décoration du nouvel an chinois. L’hévéa est la culture principale. Des amaryllis poussent dans le fossé, les cochons noirs se promènent devant nous.

Nous continuons la route pour Mae Salong. En chemin nous dégustons un ananas sur la bord de la route. C’est la pleine saison et ils sont juteux et très sucrés.
Au sommet d’une colline, nous arrivons à un village d’anciens militaires chinois du Kuomintang. Ce peuple, fidèle au mouvement nationaliste, a fuit devant les troupes de Mao. Une partie s’installe à Taiwan, pendant qu’une autre partie de l’armée vaincue passe en Birmanie. Mais le communisme les rattrape encore. La Thaïlande les accueille alors et leur donne du terrain. En contrepartie, ils doivent garder la frontière avec le Laos, qui est aussi devenu communiste et agressif aux frontières. Pour vivre, ils cultivaient du pavot et ont mis leur art de la guerre au service des trafiquants de drogue. Mais, depuis Taiwan, les anciens chinois du Kuomintang ne les ont pas oubliés, et les aident à transformer la culture interdite en production de thé. Ils produisent maintenant, un thé de très bonne qualité qu’ils exportent pour la majorité.
En arrivant dans le village, nous en dégustons cinq sortes avec des saveurs délicieuses, Viviane et Denis testent les chenilles de bambou frites, appréciées à l’apéritif ici et pas du tout appréciées par les goûteurs...

Les plantations de thé rayent les collines, les champs d’ananas, de litchis et de bananiers témoignent du travail des chinois pour défricher ces montagnes. Les champs marrons de l’autre côté de la vallée sont d’anciennes plantations de pavot qui attendent l’irrigation pour pouvoir recevoir du thé. D’autres champs, brulés et labourés à la main vue les pentes, sont prêts pour la mousson qui permettra au maïs et au riz gluant de pousser.

Nous rejoignons Mae Sai, à la frontière Birmane, où les birmans viennent en Thaïlande acheter des produits introuvables chez eux et où les Thaïs vont en Birmanie pour acheter les produits moins chers. Aujourd’hui, la Birmanie a facilité un peu les formalités de visas pour les thaïs. 10 états du sud-est asiatique se sont regroupés dans une association visant à favoriser les échanges, la Thaïlande, le Laos et la Birmanie en font partie  : l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Association_des_nations_de_l%27Asie_du_Sud-Est)
Les véhicules birmans passent la frontière à vide et repartent pleins. Après cette ville au marché bouillonnant, nous arrivons au Triangle d’or, endroit où la rivière Ruak se jette dans le Mékong. La Ruak sépare la Thaïlande de la Birmanie, et le Mékong, la Birmanie du Laos. C’est ici qu’avait lieu la plus grande partie du trafic d’opium, or noir échangé souvent contre de l’or pur. Nous embrassons les trois pays d’un seul coup d’oeil, avec le Mékong, majestueux au milieu. Ses eaux permettent aux navires chinois de venir commercer jusqu’ici en remontant les 265 km qui séparent l’empire du milieu du triangle d’or. Un navire militaire chinois assure même leur sécurité. Nous embarquons sur un «longue queue», pour une prise de contact rapide avec ce fleuve qui va nous accompagner pendant quelques temps. Un village de pêcheurs aux cabanes rudimentaires côtoie des casinos tout neufs et une zone franche au devenir certain. Le fleuve est très poissonneux, des poissons chats de 300 kg vivent ici mesurant plus de trois mètres de long... 

Nous dormons à Chiang Khong, le long du Mékong. De l’autre côté de la rive, les lumières du Laos brillent, demain nous n’aurons qu’à traverser un pont pour quitter la Thaïlande.

Pendant ces treize jours, nous avons beaucoup apprécié ce pays, une étonnante variété de paysages, des valeurs traditionnelles, une religion fascinante, un goût de l’harmonie et de la subtilité, les massages traditionnels et la langue et ses différents tons qui la rythment. La cuisine Thaï est un concentré de son pays, des goûts variés et des saveurs sucré-salé qui ravissent le palais, un raffinement du goût.  Nous avons bien pensé à notre nouvelle voisine, Bô, son pays et ses habitants nous ont charmé.

Lah-gone

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lundi 20 février 2012

Chiang Raï - Thaïlande

Sawat-dii khâ,

En route pour Chiang Raï, le fameux triangle d’or, région peuplée d’une mosaïque d’ethnies différentes, ayant plus ou moins toutes émigrées du Sud de la Chine ou du Tibet. Longtemps, la culture de l’opium a fait la richesse des tribus locales. A l’origine, la monnaie d’échange de l’opium était l’or, d’où le surnom de la région, qui reste encore le premier producteur et exportateur mondial d’héroïne ! Aujourd’hui, sous l’impulsion de la reine, un programme d’irrigation et d’incitation à d’autres cultures commence à porter ses fruits. Dans le même temps, la répression des trafiquants de drogue, par la condamnation à mort, a poussé les trafiquants vers la jungle birmane. Mais le mal n’est pas éradiqué pour autant, l’appât du gain malgré les risques et la demande croissante des citadins de Bangkok, font les beaux jours des trafiquants d’amphétamines ou de Ya Ba, une pilule énergisante qui fait fureur en ville.

Les geysers de Mae Krachan nous surprennent au bord de la route. Le nord de la Thaïlande est coupé en deux par une faille tectonique et donc l'activité tellurique y est intense et de nombreuses sources d'eau chaude parsèment la région. La température s'élève à plus de 80°. Toutes les vingt secondes, un immense jet d’eau fumante fend le ciel dans une ambiance soufrée. Plus loin, une fontaine bouillonne dans laquelle les femmes du village cuisent des œufs de poule et de caille, prêts pour la vente. Des bancs sont aménagés pour prendre des bains de pied à 40°, tout en discutant.

Nous visitons le surprenant Wat Rong Khun ou «Temple Blanc». Il a été construit par Charlemchai Kositpipat, un artiste thaï de renom qui a voulu créer un monument pour son roi et sa ville natale. Il devait être achevé en 2008 mais il est loin de l’être. En rupture avec la plupart des autres temples, celui-ci est d’une blancheur extraordinaire, pour symboliser la pureté du bouddhisme. Des incrustations de morceaux de miroir suggèrent la réflexion de l’illumination. A l’entrée, l’enfer avec des créatures effrayantes et des mains qui sortent pour nous attirer et nous prendre. C’est parait-il une des constructions les plus étranges conçues par l’homme. Puis, des fioritures toutes plus invraisemblables les unes que les autres, nous avons l’impression que la neige est tombée sur ce bâtiment et que le gel l’a confiné. Digne du château de la reine Blanche dans Narnia, ses statues soit nous effrayent, soit nous séduisent. Nous traversons l’atelier où les artistes travaillent le dessin, le bois pour les patrons, le fer à béton pour les carcasses, le béton pour les moules ou les statues. Puis viendra la pâte blanche pour épouser les formes et les morceaux de miroirs pour la décoration.

Nous prenons de la hauteur en montant à 1 000 m. à Doi Tung Royal Villa, où la reine mère s’est établi, en 1988, pour encourager les paysans à adopter des pratiques agricoles durables et à éradiquer la culture d’opium. Assez surprenant encore, nous arrivons devant un immense chalet savoyard, mais en teck. Cette femme a voyagé autour du monde, et a séjourné à Aix-Les-Bains, à Divonne, et en Suisse. Elle a constitué autour de sa demeure, un immense et magnifique jardin botanique, par amour et pour donner du travail aux tribus aux alentours et les motiver d’arrêter l’opium.
Ce n’est que successions de parterres fleuris, de cascades et de fleurs exceptionnelles, dans une fraîcheur toute relative mais combien agréable. Nous quittons cet éden à regret.

Nous traversons un village de la tribu Aka, minorités ethniques arrivés de Chine il y a 500 ans. Les femmes portent le vêtement traditionnel noir et nous rencontrons une vieille femme qui nous vend ses broderies «car elle ne peut plus travailler au champ». Sa bouche rouge dégouline de bétel, qu’elle mâche pour des raisons traditionnelles et médicinales, malgré l'interdiction. Elle nous bénie en prenant nos mains et en s'inclinant trois fois. Nous lui souhaitons une douce vie.

La route grimpe encore jusqu’à 1 400 m. jusqu’au Wat Phra That Doi Tung, un temple, haut lieu de pèlerinage des bouddhistes, créé au 10° siècle, un des stupas renfermerait une clavicule de Bouddha. A l’entrée, une succession de quatre cents cloches que les fidèles doivent faire tinter en pensant à quelqu’un de différent. Nous l’avons fait bien-sûr, en pensant à vous tous !

Nous retrouvons après une heure et demi de route, la ville de Chiang Raï.

Demain, nous partirons pour Chiang Khong, poste frontière de la Birmanie et du Laos, et nous embarquerons pour une croisière sur le Mékong.
Nous quitterons la Thaïlande après demain, pour le Laos, mais comme vous le savez cela sera une autre histoire.

Lah-gone

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dimanche 19 février 2012

Khum Lanna et ses alentours - ThaÏlande

Sawat-dii khâ,

5 H 30, on vient nous réveiller avec une tasse de thé. 6 H, nous enfourchons nos vélos. Il fait nuit, les maisons et leurs coqs se réveillent sur notre chemin. On devine les jardins, les autels des esprits au bord de la route. Une femme prie déjà devant un, l’encens à la main. Les rizières commencent à briller dans la brume matinale.

6 km plus tard, nous arrivons au marché du village. Les femmes proposent leurs étals de poissons, de viande, de fruits et légumes, et de plats cuits sur place et emballés dans des feuilles de bananiers. Nous retrouvons les légumes de la veille et en découvrons d’autres. Nous sommes surpris par quelques spécialités : les crabes de rizières, les omelettes cuites et servies dans des feuilles en forme de panier, la viande hachée crue mélangée au sang et aux piments, l’oesophage de poisson frit, les graisses de porc, etc...
Le marché ouvre à 5 H., et déjà des paniers sont vides. Les commerçants sont très accueillants et se laissent photographier avec le sourire. Nous achetons quelques bananes (dites bananes cochons) et des gâteaux à donner en offrande aux moines.

Nous repartons. Le jour commence à se lever, nous devinons les cultures et les cabanes en bois. La clarté matinale fait briller les rizières. On a dû déplier un poster devant nous, on croit rêver.  En chemin, nous croisons des moines, tout d’orange vêtus. Ils n’ont pas le droit de faire la cuisine ni de manipuler de l’argent. Aussi pour se nourrir, ils partent chaque matin sur les routes récolter les offrandes de la population, leur bol à la main. Ils ne peuvent s’absenter du monastère que de 5 H. à 7 H 30, pour collecter de quoi se nourrir le matin et le midi. Ils jeuneront jusqu’au lendemain. Ici, le temple est très éloigné des villages, c’est pourquoi, une bonne âme les véhicule de façon à ce qu’ils puissent respecter les délais sans avoir faim. Ils nous attendent pieds nus de l’autre côté de la route. Nous devons nous déchausser pour aller vers eux. Nous déposons nos achats dans leur bol. Nous nous accroupissons pour recevoir leur bénédiction.

Nous arrivons au marché suivant. Nous prenons un café ou un thé Thai, agrémentés de lait concentré sucré. Des femmes préparent des plats à emporter avec une dextérité étonnante. Nous achetons du riz gluant servi avec du flan au caramel et du lait de coco, présenté dans une feuille de bananier. C’est joli et en plus c’est très bon. Une autre fait cuire du riz avec des feuilles, le riz devient vert, elle l’emballe avec une petite banane. Plus loin, on fait du lait de coco frais à l’aide d’un gros pressoir. L’ambiance est active et sereine, avec le sourire omniprésent. En reprenant nos montures, nous passons devant deux supermarchés tout neufs, ouverts 24 heures sur 24, qui attirent les clients avec des prix plus bas que sur les marchés. Le pays évolue très vite et nous sommes en pleine campagne à 1 heure et demi de route de Chiang Maï.

Nous rentrons au Lodge juste à temps pour le petit déjeuner. 10 H., deuxième cours de cuisine. Nous préparons du porc pour le barbecue : lait de coco, citronnelle, curry et beaucoup d’autres choses (on ne va pas tout vous dire). Pause photo avec notre nouveau chef. Pendant que la viande marine, il nous explique la culture du riz et la façon de séparer le grain de son écorce. On fait un tour au jardin, où les senteurs se mêlent aux saveurs parfois étranges que nous fait goûter notre hôte. Les fleurs sont variées et toutes aussi belles.
Il est vite midi, pour déguster -le mot n’est pas trop fort - la viande que nous avons préparée. Ce n’est pas ici que nous allons perdre des kilos....mais c’est trop bon.

Retour sur Chiang Maï, et son marché de nuit, où d’innombrables échoppes proposent l’artisanat de qualité de la région.

Demain, Chiang Rai, toujours plus au nord, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Lah-gone

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samedi 18 février 2012

Khum Lanna - Thaïlande

Sawat-dii khâ,

La journée sportive est à la hauteur de son programme.
Le soleil se lève sur les rizières et nous déjeunons déjà sur la terrasse. Les vélos tout terrain nous attendent. Nous partons pour 13 km, mais certaines ne les feront pas entièrement. Les maisons se succèdent, les habitants répondant à nos sourires.
Puis, nous arrivons enfin, à l’embarcadère pour une heure de rafting, mais certaine ne le fera pas. Les rapides donnent des frayeurs et surtout de l’eau très froide dans le canot. La végétation est luxuriante tout autour et les oiseaux nous accompagnent.
Après, nous remontons la rivière à l’arrière d’un 4x4, pour cinquante minutes de balade à dos d’éléphant. Les parents sont sur la maman, les filles sur la grande sœur, et la petite sœur nous suit tranquillement, tétant sa maman aux arrêts. Le pique-nique est fort apprécié, servi dans des feuilles de bananier. Nous quittons un couple d’anglais, avec qui nous avons sympathisé, et repartons pour une heure et demie de route, toujours à l’arrière du 4x4.
Nous arrivons épuisés au Khum Lanna, fraîche étape où une grande terrasse en teck est placée dans un jardin très bien entretenu. Il est 4 h, notre premier cours de cuisine thaï commence dans une heure ! Petit repos et nous enfilons des tuniques bleues, brodées «Rice for live» en guise de tablier. Notre chef nous attend, tout de blanc vêtu, et nous souhaite la bienvenue dans son immense cuisine. Les légumes et les différentes herbes sont disposées dans un panier tressé. Elle nous dévoile l’art de couper et d’émincer les différents ingrédients, en nous les présentant, beaucoup nous étaient inconnus. Puis nous passons aux casseroles, chacun devant son feu. Nous préparons ainsi une soupe au poulet et au lait de coco, et du poulet version curry et une version gingembre. Nous faisons cuire toute la garniture de nems, que nous roulons dans des galettes de riz. Certaines sont plus adroites que d’autres. Nous repartons avec un livre de cuisine et des tas d’idées pour vous régaler !
Nous dînons de nos exploits culinaires, avec des beignets de banane, des pastèques et des ananas frais et délicieux. Un vrai repas de gala.
Juste le temps de se changer, pour une heure de massage pour les muscles endoloris par cette journée. S’il nous rappelle celui que nous avions eu hier, il se termine par contre, par une pression à l’aide d’une serviette chaude remplie d’herbes et de champignons. C’est divin ! Nous n’avons plus qu’à nous glisser dans nos lits, il est seulement 21 h, mais demain, on nous réveille à 5 h 30, pour aller au marché en vélo, mais comme vous le savez cela une autre histoire.

Quiz : qui sont les «certaine(s)» dans les trois phrases ?

Lah-gone

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vendredi 17 février 2012

Lisu Lodge - Thaïlande

Sawat-dii khâ,

En route pour le Lisu Lodge, nous nous arrêtons à la ferme des tigres. Nous voyons de gros tigres dans d’immenses cages arborées et Oh ! Surprise ! des personnes se promènent dedans ! Il est possible de rentrer pour les caresser et pour les photographier !Les consignes de sécurité sont valables autant pour les petits félins que pour les gros : ne pas toucher la tête et les pattes avant et ne pas faire de mouvement brusque devant eux. Les gardiens qui nous entourent ont juste un petit bâton de trente centimètres pour les petits mammifères, et un petit mètre pour les plus gros.
Nous commençons par les smallest, les plus petits. Ils sont cinq et ont environ six mois et sont trop mignons. Nous pouvons les caresser comme des chats ou nous coucher à côté comme des peluches. Gros moment de câlins !
Puis nous approchons des big cat : ils sont cinq, ont deux ans, pèsent dans les 150 Kg et ont une gueule à ne pas y mettre la main. Nous ne sommes pas très rassurés, la surveillance est plus étroite, surtout quand une femelle «Summer Flower» commence à tourner derrière nous, «Elle a faim» : nous dit son ange gardien ! C’est un grand moment d’émotion de caresser ces géants si puissants et si beaux. L’énormité de leur tête, la finesse de leurs traits, la longueur de leurs moustaches, la clarté et la grandeur de leurs yeux, les taches blanches derrière leurs oreilles, la taille de leurs dents et la largueur impressionnante de leurs pattes à gros coussinets noirs.
Nous visitons la nursery ! Six grands ont six semaines et quatre autres ont seulement sept jours ! Nous avons beaucoup de chance, c’est le repas aussi : les biberons sont prêts. Une femme les sort un par un pour les laver avec une serviette avant de leur donner à manger. Il est très drôle de les voir commencer leur apprentissage de la vie, qui ne ressemblera pas à celle des tigres d'antan.
Le tigre est l’emblème de la Thaïlande, persécuté par d’innombrables chasses, il en reste environ 400, principalement dans les parcs, la plupart naissent en captivité.  Mais un guide nous dira qu’autour de l’hôtel de ce soir, des tigres rôdent dans la jungle et mangent les poulets et les cochons du village.


Le Lisu lodge est un sorte d’hôtel situé dans un village du même nom perdu en pleine jungle. Les Lisus sont issus du Yunnan en Chine du sud. Fuyant devant les troupes de Mao, leur longue marche les a conduits au Tibet puis en Birmanie pour arriver ici, en 1959, où le roi Rama IX leur a donné quelques hectares de forêts à déboiser. Depuis, ils ont travaillé et prospéré et l’intégration avec les peuples locaux est aujourd’hui effective.
Notre lodge n’est qu’une immense terrasse faite d’une structure en teck . Pas de murs pour favoriser les déplacements d’air, seul un très haut toit en chaume de roseaux. Nos chambres sont séparées de panneaux tressés, comme les sols. Sommaire mais très propre, et la cuisine toujours aussi délicieuse. Pour l’après-midi, deux équipes œuvrent. Une équipe pour un massage d’une heure. Habillées d’un pyjama local sur une natte à même le sol, la masseuse s’accroupit à côté de nous, et nous masse les points d’acupuncture à l’aide de son corps : ses mains, ses coudes, ses avant-bras, ses genoux et ses pieds. C’est très agréable et très doux. Une autre équipe pour une balade dans la campagne dans un char à bœufs. Les bêtes sont blanches, avec de grosses bosses sur le dos et de grandes cornes. Assez débonnaires, le rythme nonchalant. La calèche est d’un confort rudimentaire et la campagne cultivée de tabac, maïs, riz, mandarines, litchis, et toutes sortes de légumes.  A la sortie des classes, les enfants montent sur le char en jouant, ou en vélo s’accrochent et se font déposer devant chez eux.
Après une visite du village, où nous avons pris le thé chez le chaman, les filles ont dansé avec sa deuxième épouse au son des instruments traditionnels joués par monsieur. Nous parcourons le jardin médical entretenu par des moines.
Des petits enfants jouent dans le pré. Les filles ont de jolies robes de couleur et leur cheveux noirs sont souvent coupés au carré. Les garçons tee-shirt et bermuda jouent à un sport que nous pourrons appeler le foot-volley, on ne peut toucher le ballon qu’avec les pieds et la tête et l’envoyer de l’autre côté du filet.

Pendant le dîner, une sono inhabituelle pour ce genre d’endroit nous surprend et une personne du village nous convie à venir à la fête. Surprenant, le terrain de jeu est illuminé par deux spots flanqués dans les arbres. Un groupe d’instruments traditionnels joue un rythme répétitif, qui durera toute la soirée, sans aucune variante. Plus loin, une sono reliée à un ordinateur braille et attire tous les enfants pour un karaoké très mouvementé. Les deux musiques se superposent sans que cela gêne personne. Les enfants et les femmes sont en habits traditionnels Lisu. Tout le village est là dans un joyeux désordre entre deux âges, la tradition se mêle à la modernité. Les danses traditionnelles se suivent au rythme des villages qui présentent chacun son groupe. Une jeune fille danse, habillée avec une robe qui se termine par une sorte de queue de paon qui s’ouvre et se ferme. Puis, vient une sorte de cerf où deux personnes sont à l’intérieur et fait peur aux enfants. Les femmes Akas (village à côté, provenant du Tibet) sont couvertes d’argent en habit de la montagne. Pour finir, nous avons droit à une chorégraphie sur Justin Bieber. par des élèves d’une école internationale de Bangkok. Ils sont venus une semaine pour aider au village et repartirons demain. Les femmes en costume traditionnel regardent étonnées les jeunes se trémousser. En rentrant nous coucher, nous sommes attirés par un feu, une femme est en train d’enlever les poils d’un....chien mort ! Elle nous sourie de toutes ses dents qui lui restent, dans une grimace digne d’une sorcière. Nous ne demandons pas notre reste et filons assez rapidement rejoindre Morphée, que nous atteindrons difficilement, après la sono, les chiens, puis les grenouilles, les coqs, les cochons et beaucoup d’oiseaux. La jungle n’est pas si tranquille.  

Demain, journée sportive, mais comme vous le savez cela sera une autre histoire.

Lah-gone

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jeudi 16 février 2012

Chang Mai et ses alentours - Thaïlande

Sawat-dii khâ,

Revenons à notre journée mouvementée du 16.
Donc, dès le matin, nous étions au camp des éléphants Mae Sa. Nous faisons leur connaissance à l’aide d’un tableau, qui les répertorient, les nomment, et donnent aussi le nom de leur cornac. Chaque éléphant a son cornac. Puis à l’aide de bananes et de bâtons de canne à sucre, nous lions d’amitié.
A la nursery, deux mamans profitent de seize mois de tranquillité avec leurs petits. Dans la vie des humains, les mamans n’en n’ont pas autant ! Plus loin, douche et brossage. Des branchages sont prêts en fagots pour ces gourmands, qui mangent quotidiennement dix pour cent de leur poids.
Les éléphants, comme nous le matin, prennent leur bain. Ils se roulent dans la rivière, leur cornac les brosse vivement. Puis, comme nous, ils se mettent à leur travail. Installés dans des gradins, nous pouvons admirer leur dressage et la souplesse de leurs gardiens qui montent sur leur animal, par devant ou par derrière. Les pachydermes jouent de l'harmonica, font sauter des cerceaux, jouent aux fléchettes, et aiment jouer au foot et au basket. Ils sont drôles et coquins quand ils enlèvent le chapeau de leur cornac. Mais ce qu’ils préfèrent, c’est peindre. Installés devant des chevalets et attentifs aux instructions qu’on leur donne, en les guidant avec leurs oreilles, qu’ils ont grandes au demeurant. Ils exécutent devant nous, des auto-portraits, des fleurs et des paysages colorés. Leur travail est exposé et ils sont ravis d’entendre nos applaudissements.
Nous partons sur leur dos de Mae Moon (36 ans et déjà maman d’un petit élépheteau)et Mae Jam (22 ans encore célibataire) faire une balade aux alentours, en visitant le camp. Partout, propreté et respect de l’animal font foi. Nous leur souhaitons longue vie, qui peut atteindre une centaine d’années.

Nous nous arrêtons à la ferme des orchidées. Ce n’est que ravissement des yeux et des narines ! Les thaïlandais sont devenus maîtres dans la création d’espèces hybrides toutes plus belles les unes que les autres. Couleurs, formes, parfum. Il faut deux ans pour qu’elles atteignent leur floraison maximum, sans terre mais avec beaucoup d’humidité. Les pétales doivent être parfaitement similaire. Dans les boutiques, sont présentées des fleurs cristallisées dans l’or ou dans l’argent pour des colliers, des broches et des boucles d’oreilles.

Puis nous faisons route, pour rejoindre un village Hmong en haut de la montagne, à 1 000 m. d’altitude. Le peuple Hmong est installé en ThaÏlande depuis 500 ans, partis de Chine ils sont arrivés par le Laos. Aujourd’hui, ils sont nombreux et pratiquent encore la polygamie, malgré son interdiction officielle. L’école se termine et les enfants sortent en rang, en saluant un à un et très respectueusement leur professeur. Ils retrouvent leur maison où les femmes travaillent le chanvre et le café. Les femmes les plus âgées sont habillées en costume traditionnel, qui est une jupe noire et un corsage rouge et rose, croisé sur la poitrine. Les plus jeunes sont habillées plus moderne. La culture du chanvre (haschich) est interdite mais toujours pratiquée. Il faut, après la récolte, l’ébouillanter pour ne garder que les fibres, puis les mettre  bout à bout pour les filer, et ensuite former des bobines.
Nous regardons le café séché à différentes étapes et nous le dégustons. Les caféiers ne poussent qu’à une certaine altitude en montagne. C’est la variété arabica qui a été sélectionnée ici. Nous quittons le village, avec le sourire d’une vieille dame qui broie de la farine à l’aide d’une ancienne meule à main.


En retournant à Chang Mai, nous nous arrêtons au monastère Wat Phrathat Doi Suthep qui surplombe la ville. Ce n’est que profusion de clochettes, de dorures, d’offrandes, de statues de Bouddha. Une plaque funéraire attire notre attention, avec un nom de notre famille. A cette heure tardive, commence la prière du soir que nous écoutons attentivement. Ce sont des paroles psalmodiées, sur un ton grave, au son des gongs. La lumière des bougies, la dorure des statues, le parfum des encens, tout contribue au recueillement.

Retour tardif à l’hôtel où nous préparons nos sacs à dos, pour trois jours dans la montagne, ou nous ferons de l’éléphant, de la bicyclette, du rafting. Nous apprendrons la cuisine thaï, et vivrons avec les habitants des villages, mais cela sera une autre histoire.

Lah-gone

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